The Rapture - In the Grace of your Love
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Où j'ai le plaisir de figurer en bonne et bilingue compagnie, à découvrir ici :
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Les intuitions des poètes sont les aventures oubliées de Dieu.
in Le Territoire de l’homme
Briser le cloisonnement des domaines de compétence, solliciter en même temps l’économiste et le poète, le sociologue et l’artiste ; chacun enrichit la compréhension des autres et ferme la porte à ce poison de la culture contemporaine : l’information-spectacle.
Ça m’essouffle d’écrire (en fait c’est parce que j’arrête de respirer quand j’écris).
cg in Journal 1994
Vis en déserteur d’une guerre, proclame les vaincus non pas le vainqueur,
trinque à l’insurrection des cibles
Un bouquet de miel pourrissant
Dans le crépuscule de paille
L’obsession d’une prairie
Bourgeon de tourterelle
Feuille de pommier
Sur les veines de l’initiée
Le mystère ruisselle
Dans un losange de lumière
cg in Aujourd'hui est habitable
Lorsque je devins fruit
Fille et garcon je fus conçue sous l’ombre de la lune
Mais Adam fut sacrifié à ma naissance,
Immolé aux vendeurs de la nuit.
Et pour combler le vide de mon autre essence
Ma mère me baigna dans les eaux du mystère
m’enveloppa dans les langes de la contradiction.
J’ étais dans l’ égarement profond lorsqu’elle m’a surprise
Car elle me plaça sur le bord de chaque montagne
Me livra au spectre du silence et au grondement des questions.
Elle me voua à l’Eve des vertiges et de la métamorphose
Et me pétrit de lumière et de ténèbres
Pour que je devienne le temple des démons paradisiaques
Et des anges de la luxure.
Mais j’ai préféré ne pas m’en apercevoir lorsqu’elle me l’apprit.
J’ étais dans l’oubli et puis soudain je m’en aperçus.
Etrangère je grandis et personne ne moissonna mon blé .
Je choisis de dessiner ma vie sur une feuille blanche,
Pomme qu’aucun arbre n’enfanta,
Puis je l’ai fendue et j’en suis sortie
En partie vêtue de rouge et en partie de blanc.
Je ne fus pas seulement dans le temps ou en dehors de lui
Car j’ai mûri dans les deux forêts
Et je me souvins avant de naître
Que je suis une multitude de corps
Et que j’ai longtemps dormi
Et longtemps vécu
Et lorsque je devins fruit
Je sus ce qui m’attendait.
J’ai prié les sorciers de prendre soin de moi
Alors ils m’emmenèrent.
J’ étais
Mon rire
Doux
Ma nudité
Bleue
Et mon péché
Timide.
Je volais sur une plume d’oiseau et devenais oreiller à l’heure du délire.
Ils couvrirent mon corps d’amulettes
Et enduisirent mon coeur du miel de la folie.
Ils gardèrent mes trésors et les voleurs de mes trésors
M’apportèrent des fruits et des histoires
Et me préparèrent pour vivre sans racines.
Et depuis ce temps-là je m’en vais.
Je me réincarne dans le nuage de chaque nuit et je voyage.
Je suis la seule à me dire adieu
Et la seule à m’accueillir.
Je vole par liberté et non de peur,
Et je reviens par envie et non de déception.
Je quitte pour que la vie puisse me manquer
Et je ne vis que si l’inconnu me porte vers lui.
Le désir est ma voie et la tempête ma boussole
En amour je ne jette l’ancre dans aucun port.
Mon corps est le voyage et je m’ éteins si je demeure.
La nuit j’abandonne la plupart de moi-même
Puis je me retrouve et m’ étreins passionèment au retour.
Je suis la jumelle du flux et du reflux
De la vague et du sable du bord
De l’abstinence de la lune et de ses vices
De l’amour et de la mort de l’amour.
Le jour
Mon rire appartient aux autres et mon dîner secret m’appartient.
Dans la maison de mon corps prennent refuge mes états chaque soir,
Et chaque matin on me réveille de mon absence.
Ceux qui comprennent mon rythme me connaissent,
Me suivent mais ne me rejoignent pas.