Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • The Danish Girl de Tom Hooper (2015)

    Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom publié en 2000 par David Ebershoff et inspiré d'une histoire vraie, l'histoire de Lili Elbe, née Einar Wegener, la première femme transgenre à avoir pu bénéficier d'opérations pour changer de sexe. Née en 1882 et décédée en 1931, elle s'est également fait connaître en tant que peintre sur la scène danoise.

     

     

     

     

  • Roger Arnould-Rivière (1930~1959)

     

    Poème de la cassure

     

    Je sais la cassure du petit matin, l’aplomb brutal de midi, la sournoise inversion du soir

    Je sais le vertigineux à-pic de la nuit et l’accablante horizontalité du jour

    Je sais les hauts et les bas, les hauts d’où l’on retombe à coup sûr, les bas dont on ne se relève pas

    Je sais que le chemin de la douleur n’a de stations qu’en nombre limité

    Je sais le souffle haché, le souffle coupé, l’haleine fétide, les effluves d’air cru et les émanations du gaz de ville  

    Je sais les étreintes vides, la semence crachée par dépit sur la porcelaine

    Je sais la face du mot qui vous sera renvoyée comme une gifle

    Je sais que l’amitié et l’amour n’ont pas d’aubier

    Je sais que les amarres rompues, le cou brisé, la semelle usée ont pour commun dénominateur la corde

    Je sais que la détonation contient le même volume sonore que les battements de cœur qui bâtissent toute une vie

    J’ai vécu pour savoir et je n’ai pas su vivre.

     

    (Septembre 1959)

     

     

     

  • Haruki Murakami

     

    Tout en ce monde est constamment en mouvement. La terre, le temps, les idées, l'amour, la vie, la foi, la justice, le mal. Tout est fluide, tout est transitoire. Rien ne reste éternellement au même endroit, sous la même forme. 

    in Kafka sur le rivage

     

     

     

  • Kazimierz Dabrowski

     

    Je vous salue névrosés !

    Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

    Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

    Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde

    Pour votre peur de l’absurdité de l’existence

    Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

    Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendantal et votre manque de réalisme au quotidien

    Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

    Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

    Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

    Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

    Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

    Soyez salués !