Moustafa Jano Janographic - Going to the unknown
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MATÉRIAUX DE RÉCUPÉRATION
Rien ne se perd, rien, le monde est une somme
Rien qui ne devienne graine ou partie d'un autre tout
Et je lis au profond de ce qui me compose la trace de mes ancêtres
Et des vôtres le bric à brac de l'éternelle casse humaine
Le grand cimetière de métal et de chair bousculée
Ces minuscules traces de nos arrière arrière arrière grands-mères communes
La couleur de vos iris dans les miens et tes boucles sur ma tête
Bientôt vont naître à New York des enfants portant un atome de cœur
Venu de Sanaa, et à Idlib une toute petite fille portera au bout de ses doigts
Un éclat de ta voix et la douceur de Schubert souriant
La vie façonne, assemble, crée, la mort argile souple dans ses mains,
Peut-être est-ce pour cela que l'Histoire bégaie, dit et redit les mêmes mots,
Peut-être portons-nous tous le gène du héros et celui du bourreau
Celui de Zeus et des Titans, celui du beau et celui du laid,
Nous sommes tous de la même pâte rouge, rose, noire, violette, bleue,
Les mêmes fleurs, échappées de la même racine
Souviens-toi d'où tu viens
Et de quoi tu es fait,
Petit,
Infiniment petit.
"De la poésie à l'état brut. Des images fortes comme un rêve agité, parfois cauchemar. Si aujourd'hui est habitable, il semblerait que demain le soit moins, ou différemment. Dans une caverne, entourés de dangers. Les naturels, les surnaturels et ceux que nous avons nous-mêmes créés, causés. Comme goûter "la saveur tendre d'une pluie défenestrée" Procurez-vous et lisez ce court recueil, incisif et ciselé. Un gemme (j'aime) assurément."
Je propose un atelier d'écriture ludique multigénérationnel >>> "Mon portrait fantastico-poétique" !!!
Pas besoin de réfléchir, juste on s'amuse !
Ce temps de création s'adresse à tout public de 6 à 106 ans, nulle compétence n'est requise sinon l'envie de s'amuser.
Apportez juste de quoi écrire (crayon, feuilles ou cahier) et venez vous surprendre vous-même en laissant le hasard jouer avec votre imaginaire. )
Lieu : la boutique Fourmillard, 60 rue du portail d'Alban à Cahors
Durée : environ deux heures (variable selon le nombre de participants). Démarre à 15 heures !
12 euros par personne, 10 pour une même famille. Sur inscription et pour: 4 personnes minimum
Contact pour infos & inscription:
https://fr-fr.facebook.com/events/2123679091214745/
traduit de l’arménien par Mariam Khatlamajyan
Belleville éditions, 19 octobre 2018.
176 pages, 18 €.
Pas facile de faire une critique de La ville en fuite, probablement du fait que tout comme la ville, le roman dans son entier semble nous échapper en permanence, quand on en a attrapé un bout et qu’on commence à suivre le fil — bim ! — on se retrouve sens dessus-dessous et il faut à nouveau chercher un bout de fil auquel se raccrocher mais en vain, car tout le roman est un nauséeux mélange de réel et de rêve-cauchemar hallucinatoire, nous sommes enfermés dans la tête des deux protagonistes principaux, Gagik et Grigor.
Le roman est divisé en deux parties, deux versions décousues d’une même histoire, à charge au lecteur d’essayer d’en tirer quelques bribes de cohérence. L’écriture vacille, se pose pour aussitôt réapparaître ailleurs, retourne sur ses pas et on finit par ne plus chercher à comprendre tellement on a le tournis. Alors, on se laisse en quelque sorte malmener, bousculer, l’humour est là et la poésie aussi, notamment dans les magnifiques passages qui parlent de la grand-mère de Gagik et son incroyable chevelure dotée elle aussi d’une vie propre :
« Les cheveux de ma grand-mère enlacent les pierres, la vigne, les poignées du portail, balaient le sol et effleurent les fondations, ils me caressent avec amour. »
Et sa maison aux pattes rabougries, une des seules à ne s’être pas encore enfuit.
« On dirait la cabane mobile de Baba Yaga, tout droit sortie d’un conte russe. Mais depuis toutes ses années, je n’ai jamais vu la cabane de ma grand-mère s’enfuir. »
Tout bouge dans ce roman, les maisons, les bâtiments, les rues, les portraits, la réalité, la raison ; et le lecteur, sitôt le livre ouvert, est brutalement propulsé à l’intérieur d’un maelström urbain. Un trip totalement perché dans Erevan, la capitale arménienne et ses alentours. Sans doute que pour vraiment tout comprendre, il faudrait connaître cette ville, connaître l’Arménie, mais nul n’ignore cependant les lourdeurs de son histoire et l’ombre du génocide qui plane, omniprésente.
Le rock, la drogue, le sexe, l’homophobie, la politique, la corruption, les désirs d’une jeunesse qui veut enfin vivre à fond, sont le filigrane du roman, mais sont à peine ou pas du tout nommés, le lecteur a été emporté du côté où les choses sont vécues de l’intérieur, pas de distance, de recul, de réflexion, le roman lui-même se fond dans une narration obsessionnelle en plus d’être complètement déjantée : reviennent des tâches rouges, des tentacules, des queues de poissons frétillantes, de la poudre de lessive, les cheveux, les odeurs. Une fièvre de sensations.
Dérapages incontrôlés, marche arrière, course-fuite : lire La ville en fuite c’est comme monter à bord d’un véhicule fou, sans conducteur. Vous êtes à bord ? Démerdez-vous ! Vous pouvez toujours essayer d’accrocher vos ceintures, si vous en trouvez. Si elles ne sont pas elles aussi en fuite quelque part.
Il y a cependant aussi, outre un besoin viscéral de liberté, un désir de paix, de calme, de pureté inaccessible qui transparaît par-ci, par-là, un besoin de respirer, d’en finir avec l’absurdité.
« J’ai envie de me raser le crâne. Le bruit et le vent de la ville se sont empêtrés dans ma chevelure. Chaque jour, je peigne les infos, j’applique du gel dessus. Mes cheveux… sont comme des antennes. Et je voudrais me détendre, ne pas penser aux arbres qui sont abattus, à cette guerre sans fin jamais commencée, aux brutes qui terrorisent ma ville. En fait, j’ai peur que la douleur dans ma tête ne se répète. »
La ville en fuite en dit beaucoup finalement mais c’est le genre de livre qui demande un effort et sans doute plusieurs lectures, pour voir au-delà de cette expérience extrême limite qui peut rappeler Le festin nu de Burroughs.
Cathy Garcia
Jean-Chat Tekgyozyan est un des auteurs contemporains les plus créatifs d’Arménie. Également acteur et scénariste, il s’investit dans le théâtre indépendant, d’abord à Erevan, sa ville natale, puis à Strasbourg où il s’est installé en 2014. Dans La ville en fuite, roman à deux voix, il esquisse un portrait instantané, audacieux et poétique d’une jeunesse arménienne contrariée par son époque : corruption, homophobie, conflits non résolus avec les voisins turcs et azerbaïdjanais.
C'est parce qu'alors j'étais fou qu'aujourd'hui je suis sage.
in Le rouge et le noir
Et si les animaux devenaient nos professeurs de sagesse ?
Norin Chai, riche d’une longue expérience comme vétérinaire de la faune sauvage, nous plonge ici dans une découverte passionnante et originale du monde animal
et des multiples enseignements qu’il peut nous apporter. Ainsi, par leur manière de se comporter, de vivre, de coexister, les animaux (chiens, chats, éléphants, dauphins, tamarins…) peuvent nous apprendre à nous réconcilier avec nos émotions et à mieux partager celles d’autrui. Ils peuvent aussi nous aider à retrouver les chemins oubliés de notre intelligence intuitive. À mieux écouter notre
corps, sans le bourrer de nourritures inutiles, et à vivre plus sereinement le temps présent...
N’est-ce pas en retrouvant notre lien perdu avec notre animalité que nous finirons, un jour, par retrouver notre pleine humanité ?
Parution 7 mars 2018 chez Stock
https://www.editions-stock.fr/livres/essais-documents/sagesse-animale-9782234084964
Des poètes francophones (dont je suis) et anglophones du 21ème siècle se croisent dans cette superbe anthologie qui se veut une autre pierre sur le chemin destructeur que sapiens a pris il y a 300 000 ans.
par Walter Ruhlmann, Édition Beakful Press, parution le 20 octobre 2018
68 pages, couverture souple en dos carré collé
Dimensions (centimètres)14,81 (largeur) x 20,98 (hauteur)
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