La Vénus dite L’Abrachiale - Grottes dei Balzi Rossi, Ligurie - Italie - Paléolithique Supérieur
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Talus, talweg, versant
synclinal, anticlinal
moelle des roches
partitionnée
j’ai tout oublié
même ces leçons sur les nuages
laissé sous clef
les signes du décor
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E
écoute-moi, c’est une cache
mais il est tard déjà,
trop pour se méfier
des satellites
des filets tendus
des barres de recherches qui reniflent et furètent en hyène
des yeux multipliés, qui n’en finissent pas
ils figent
ils volent
même les âmes, comme le veut la croyance
la couture intérieure des street views
ils ont dynamité consciencieusement, méticuleusement
les territoires du songe
tout ce qui reste embué dans le roman initial
les angles morts sont dénudés
dans la douleur
sacrilège
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E est maintenant sacrilège
et puis la musique change
change d’avis
soudain
le ciel est passé à l’ambre
il prend tout, aspire tout dans son sac
de nuée aveugle
la brusquerie d’une morsure
à peine le temps pour nos voix
et l’ampoule
de s’éteindre
un poteau électrique s’effondre
un signal d’erreur qui ne trompe pas
l’ombre se jette sur la table
le thé brûlant
ses cercles concentriques
de lait et d’histoires qui ne s’écrivent pas
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E lettres et chiffres remuent, ondoient, deviennent les arbres qui manquent ici
j’étais neuf
je ne connaissais pas encore l’horloge de la pièce du fond
je n’avais pas mis à jour les points cardinaux
d’après le soleil
quand tout est devenu une sorte de réplique des eaux profondes
elle s’est dirigée sur nous
elle nous visait
la tempête
la tempête de poussière
maille serrée
à peine le temps de courir aux fenêtres
rabattre ces carreaux doubles qui tiennent l’hiver en respect
sa lame omnisciente
à peine le temps de voir la colline au loin
pour la première et la dernière fois
les chiens ne hurlaient plus
le vent avait tiré la flamme en arrière
il cueillait, dessinait
niait en bloc
l’horizon ne pouvait plus lancer d’appels
j’ai compris
la poussière, les broussailles de poussière, le vent de poussière
voulaient effacer mes traces
me recouvrir
que mes pas se perdent ici, à jamais
près d’une palissade quelconque
dans une allée vierge de numéros, de noms
qui s’ouvre sur l’herbe inclinée dans le sens de la cavalcade
dans la pièce éteinte
les lèvres remuent pour les troupeaux
par-dessus bord
et ceux qui les veillent
nuit rouille fugace furieuse
mauvais génie
et moi qui demande qu’elle m’efface
qu’elle me prenne dans son récit
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E avale mes signaux
Décrue.
cheminées et toits reparaissent
au-dessus des lignes de bois cendre
les oiseaux ressortent de sous nos paupières
très vite des hommes
flottent au loin
s’affairent sur une charpente révélée, poutres brisées
c’est du silence qu’ils clouent
on quitte nos terriers, la steppe est à portée
de réel
une sale histoire
jonche la prairie qui se reforme
qui reprend ses bleuités
plastique verre carton
et des points de métal en dripping
butin malaise
on a failli mâcher tout ça
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E giflé, hagard, averti
les animaux vont surgir de cet air là
dont les accès de lave se tassent peu à peu
étouffe et colmate la gorge béante
entrouverte sous le village
le soir finira bien par s’amener
les maisons se remplir
la laine tiède revenir
trainant un peu de pluie bienvenue
le village est plus fort qu’il n’y paraît
le village a des racines secrètes
le train passe, en contrebas
il a vu la taïga, il a vu le désert
et personne d’ici n’y monte
le train pour clore la scène
qui passe, dépasse et nous laisse
un goût sur la peau
et les chevaux sauvages
qui se cabraient sur l’orage
les wagons ne sont plus peuplés que de nourrissons, ils vont profonds dans les eaux tièdes du rêve
ils fondent
et nous aussi
49°17’57.2″N 105°55’13.(…) »E
49°(…)57.2″N (…)°55’13.(…) »E
49°(…)57.(…) »N (…)°(…)’13.(…) »E
La vie est faite de hauts et de bas ; la mort est déjà plus horizontale.
in Sentences de solitude
Je crache en vain et m’estourbis de fumée, je vomis le venin qui n’en finit plus de me blesser et je rêve d’un amour revenant, relevé des décombres, un amour flambant neuf pour chasser les ombres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Le diable sort au chant du corbeau
La première nuit à tire-d’aile, nous avons pris notre envol.
Tout juste sortis de l’enfer, nous avons niché
dans l’arbre à lunes
parce que l’arbre de vie
était chargé de citrons
et que l’arbre de mort
avait blanchi sous les cocons laiteux des anges.
Nous avons secoué l’arbre et les lunes
sont tombées à côté des crânes de mastodonte
éraflés et abrasés par le sable.