Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • Anaïs Charras

    Anaïs Charras 36_o.jpg

     

    EXIL

     

     

    failles fissures entailles blessures

    par où se glisser fuir

    hors de la gueule puante du mépris camouflé

    sous de belles déclarations avec lesquelles

    le grand commerce se torche

     

    et chacun chacune

    clandestin clandestine

    promu étranger étrangère

    à sa propre existence

     

    clouer son sourire

    ne pas faire de bruit de remous

    ne pas déranger

     

    à l’étroit d’affublements de convenance

    mâchonner une langue malapprise

    qui écorche la bouche

    cloue le sourire

     

    failles fissures entailles blessures

    et combien de disparus ?

     

     cg in Pandémonium II, à tire d'ailes 2019

     

     

     

     

  • Philippe Godard

     

    Personne n’émigre pour le plaisir — voilà une vérité très simple que beaucoup veulent cacher. Si une personne laisse de bon gré sa terre et les siens, on ne l’appelle pas un migrant mais un touriste ou un voyageur. La migration est un déplacement forcé ; c’est errer à la recherche de meilleures conditions de vie. […]

    …à cause de guerres, de coups d’État, de catastrophes écologiques, de famines ou du fait du simple fonctionnement normal de la production industrielle (destruction des campagnes et des forêts, licenciements de masse, etc.).Tous ces facteurs composent une mosaïque d’oppression et de misère dans laquelle les effets de l’exploitation deviennent eux-mêmes des causes de souffrance et de déracinement, dans une spirale infinie qui rend hypocrite toute distinction entre « évacués », « migrants », « exilés », « demandeurs d’asile », « réfugiés », « survivants ». Pensons à quel point les prétendues urgences écologiques (pénurie en eau,  désertification, stérilité des champs…) sont en réalité sociales […].

     

    in L'anarchie ou le chaos

     

     

     

     

     

  • Germaine Tillion

     

    L'humanité se compose de deux minuscules minorités : celle des brutes féroces, des traîtres, des sadiques systématiques d'une part, et de l'autre celle des hommes de grand courage et de grand désintéressement qui mettent leur pouvoir, s'ils en ont, au service du bien. Entre ces deux extrêmes, l'immense majorité d'entre nous est composée de gens ordinaires, inoffensifs en temps de paix et de prospérité, se révélant dangereux à la moindre crise.


    in Le diable est-il libéral ?, 2001

     

     

     

  • Les En-dehors d'Anne Steiner

    •  
    •  

     

     

     

    2019

    13 x 20 cm | 288 p. | 19 euros
    isbn 9782373090574

    50 illustrations d'époque

    Les En-dehors

    Anarchistes individualistes et illégalistes
    à la « Belle Époque »

    Anne Steiner

    Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Refusant de se soumettre à l’ordre social dominant, ils rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l’émancipation individuelle doit précéder l’émancipation collective.
    Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les conduit à inventer d’autres relations entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, et à développer un art de vivre transgressif. Leur refus du salariat les conduit à expérimenter la vie en communauté et à inventer d’autres modes de consommation, mais aussi à emprunter la voie de l’illégalisme – dont le périple tragique de la « bande à Bonnot » est la plus célèbre illustration.
    En révolte contre sa famille, Rirette Maîtrejean, arrivée à Paris à l’âge de seize ans, devient l’une des figures de ce milieu. Son parcours sert de fil conducteur à ce passionnant récit. À ses côtés, nous découvrons tous les acteurs de cette épopée anarcho-individualiste qui ont expérimenté ce précepte de Libertad : « Ce n’est pas dans cent ans qu’il faut vivre en anarchiste ». Exigence que plus d’un paya de sa liberté et même de sa vie.

    https://www.lechappee.org/collections/dans-le-feu-de-l-action/les-en-dehors

     

    Anne Steiner est maître de conférences en sociologie à l'université de Paris Ouest-Nanterre. Elle a travaillé sur les mouvements de lutte armée des années 1970 (RAF. Guérilla urbaine en Europe occidentale, L'échappée), la fonction sociale du café dans les anciens quartiers populaires, et enfin sur le mouvement individualiste anarchiste (Les En-dehors. Anarchistes individualistes et illégalistes à la " Belle époque ", L'échappée). 

     

    Pour en savoir plus sur Albert Joeph Libertad : https://maitron.fr/spip.php?article154625