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FUSIONS POÉTIQUES - Page 92

  • Anne Moore - Unexpected-Consequences

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    Causes et conséquences. Arrêter la machine, c’est possible, mais ce courant qui prétend être finalité, alors qu’il n’est pas le courant, seulement de l’agitation. Plus j’ai mal, et plus je grimpe pour échapper à la souffrance, mais plus on grimpe, moins on peut tricher. Il est des lieux où tout est transparent. Combien de voiles encore à déchirer ?

     

    cg in Journal 2009

     

     

     

  • Gustave Le Gray - Marine, étude de nuages -1856

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    L’opéra des nuages, le souffle et les grondements de l’orage, se sentir tout petit avec cette excitation de l’enfance. Il est bon de savoir que la nature et le ciel en font encore à leur tête. Le vent qui me parle est un vent chargé de mystères et de légendes. Tout est grand, beau, empreint d’une majesté d’outre monde.

     

    cg in A la loupe

     

     

     

  • Cambodge - Prasat Kravan 11e siècle, style du Baphuon (1050-1100)

    Cambodge , Prasat Kravan 11e siècle, style du Baphuon (1050-1100)jpg.jpg

     

     C’est un lieu propice à la création, à la réflexion aussi. Juste trouver comment, peut-être pas le pourquoi, mais au moins un sens, une saveur. C’est un lieu propice à la contemplation aussi. Juste éviter d’être trop fixé sur le nombril. C’est vrai, j’ai besoin d’espace intérieur et extérieur. Je me sens moins enfermée dans la solitude parfois qu’avec les autres. Ceux que l’on ne connaît pas intimement, les étrangers pas assez étranges, faux miroirs, faux-semblant, faux-culs aussi souvent. Bref, espace de repli, espace de vagabondage, espace d’inspiration et d’expiration.

     

    cg in Journal 2007

     

     

     

  • François Monchâtre

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    Un corbeau s’écume sur les galets bleus, comme une épave entre les cuisses. Reste la flamme. Les rayons de vent, le souffle du soleil, le chant de la tronçonneuse et la pétarade des oiseaux.

     

     

    cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules

    (Nouveaux Délits, coll. Délits vrais, 2012)

     

     

     

     

     

  • Charles Harbutt - Joan in the Gran Hotel, Merida, Yucatan, Mexico - 1981

    Charles Harbutt     Joan in the Gran Hotel, Merida, Yucatan, Mexico      1981.png

     

    MIDI, LÀ-BAS

     

    Chambre à l’étage. Une valise cabossée, entrouverte sur des calepins. Pénombre moite à souhait. Une porte donne sur un carré de lumière, fenêtre opaque de salle d’eau et le son. Le son de l’eau sur les faïences de la douche.

     

    Elle chantonne.

    Qui ça ? L’eau ?

    Non, elle.

     

    Elle, cette femme, ni vieille, ni jeune, ni moche, ni belle, juste une femme avec un rien de décalé. Dans le regard d’abord. Ce regard qui se scrute maintenant dans la glace au-dessus du lavabo fêlé. Et puis ces cheveux trop longs, trop libres, en désordre collé à ses joues mouillées.

     

    Le regard continue de scruter le regard dans une espèce de fascination réciproque, qu’elle rompt soudain en s’enroulant dans une serviette pour aller à la fenêtre de la chambre. Ses pieds nus laissent des traces humides sur le sol carrelé. Elle ouvre les persiennes, les flots du soleil inondent la petite pièce. Elle ferme les yeux pour recevoir sa caresse.

     

    Midi, boucan de cloches, la place en bas est animée. C’est le marché, le grand déploiement de couvertures bariolées, ustensiles en osier, grands paniers, nattes, hochets. Des perles, des colliers et des poteries colorées, des chapeaux, plein de chapeaux, des fruits, des légumes, des œufs, des volailles…  Le nez s’empare des parfums de fleurs, de sueur, de poussière. Le regard engloutit tout ça, puis elle quitte la fenêtre et s’assoit par terre.

     

    Enroulée dans la serviette, elle écoute. La musique. La musique des voix qui s’interpellent, des cris, des rires, cette langue… Elle tend l’oreille. Le regard acquiesce. Elle est donc bel et bien partie !

     

     

    cg 2001