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FUSIONS POÉTIQUES - Page 93

  • Charles Harbutt - Joan in the Gran Hotel, Merida, Yucatan, Mexico - 1981

    Charles Harbutt     Joan in the Gran Hotel, Merida, Yucatan, Mexico      1981.png

     

    MIDI, LÀ-BAS

     

    Chambre à l’étage. Une valise cabossée, entrouverte sur des calepins. Pénombre moite à souhait. Une porte donne sur un carré de lumière, fenêtre opaque de salle d’eau et le son. Le son de l’eau sur les faïences de la douche.

     

    Elle chantonne.

    Qui ça ? L’eau ?

    Non, elle.

     

    Elle, cette femme, ni vieille, ni jeune, ni moche, ni belle, juste une femme avec un rien de décalé. Dans le regard d’abord. Ce regard qui se scrute maintenant dans la glace au-dessus du lavabo fêlé. Et puis ces cheveux trop longs, trop libres, en désordre collé à ses joues mouillées.

     

    Le regard continue de scruter le regard dans une espèce de fascination réciproque, qu’elle rompt soudain en s’enroulant dans une serviette pour aller à la fenêtre de la chambre. Ses pieds nus laissent des traces humides sur le sol carrelé. Elle ouvre les persiennes, les flots du soleil inondent la petite pièce. Elle ferme les yeux pour recevoir sa caresse.

     

    Midi, boucan de cloches, la place en bas est animée. C’est le marché, le grand déploiement de couvertures bariolées, ustensiles en osier, grands paniers, nattes, hochets. Des perles, des colliers et des poteries colorées, des chapeaux, plein de chapeaux, des fruits, des légumes, des œufs, des volailles…  Le nez s’empare des parfums de fleurs, de sueur, de poussière. Le regard engloutit tout ça, puis elle quitte la fenêtre et s’assoit par terre.

     

    Enroulée dans la serviette, elle écoute. La musique. La musique des voix qui s’interpellent, des cris, des rires, cette langue… Elle tend l’oreille. Le regard acquiesce. Elle est donc bel et bien partie !

     

     

    cg 2001

     

     

     

     

  • Matilda Temperley

    Matilda Temperley Photosn.jpg

     

    Le soleil, l’herbe, le vent, l’eau, les oiseaux. Je vais suivre la piste du sourire, le vrai, celui qui vient sans effort, la piste du cœur, l’amour, et danser, danser, offrir mon corps au vent, m’enivrer de ses parfums.

     

     cg in A la loupe

     

     

  • Trine Sondergaard

    Trine Sondergaard -Interior8_n.jpg

     

     

    Viendra le jour où je n'aurai plus besoin de tout ça, plus de paravents ! J'ouvrirai grand les fenêtres pour laisser pénétrer le soleil, la musique assez forte pour que les voisins de la terre entière l'entendent !

    Que mon ange ne me lâche plus, qu'il devienne coursier plus rapide que l'éclair, nous avons des choses à faire ! Au diable l'hôpital et le temps qui passe, j'ai tout le temps qu'il faut !

    cg in Journal 1996

     

     

  • Chuck Kimmerle - Mule Deer Antlers

    chuck kimmerle Mule Deer Antlersjpg.jpg

    Détonation au loin. Toujours un agité de la gâchette en cette saison du meurtre.

    Ce matin deux chevreuils dans notre petit bois. Bienvenus les amis en ce modeste refuge.

    Les oiseaux plus bruyants que de coutume préparent leurs retraites d’hiver. L’heure est aux provisions que l’on cache.

    A midi le chat frustré du hareng, dont il n’a eu que l’odeur, a plongé sur une souris.

    Beaucoup de nature et peu d’êtres humains suffisent à mon bonheur.

    Un bonheur mûr et tranquille.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

  • Vanessa Beecroft - 2007

    Vanessa Beecroft, vbss.006.mp, 2007.png

     

     EUCHARISTIE

     

      sacrifice de l’eau en vain

    les songes crucifiés aux croix des graphiques

    à l’aube prennent la couleur du sang neuf

    marées humaines en marche ou en débâcle

     

     trop blanches mains

    dans la grande lessive de l’argent

    si noir du sang de l’autre

     

    a$$assiné

     

     

    cg in Pandémonium II

     

     

     

     

     

     

  • Barry Kite

    Barry Kite h.jpg

     

    Cette main là, c’est une pince, une pince comme les crabes. Trois doigts en moins, le petit, l’annulaire et le majeur, emportés par une nuit de folie, où sa douce aimée s’était faite garce furibonde. Douce aimée, la véritable et unique femme de sa vie : la mer !

     

    in Le marin pêcheur

     

     

     

     

  • Rebecca Cairns

    Rebecca Cairns Photographyn.jpg

    Dénudez-vous que l’on entende

     Danser les os

     Sur la musique du vent

      

    Venez donc gueux,

     Chemineaux, mendiants

     Ecouter les chants

     

    de la Mystica Perdita !

     

    cg in Mystica perdita, 2009