Revue Nouveaux Délits n°63 - Majead At'Mahel
Extraits d'un des poèmes tirés de Sentimentale barbarie de Majead At'Mahel publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par moi-même.
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Extraits d'un des poèmes tirés de Sentimentale barbarie de Majead At'Mahel publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par moi-même.
Extrait de Bain de nuit, un des poèmes d'Estelle Cantala publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par moi-même.
"Boro, « guenilles » en japonais, désignent des textiles obtenus par l'assemblage de morceaux divers, rapiécés sur plusieurs générations. La pratique était courante jusqu'au début du XXe siècle chez les fermiers pauvres et les pêcheurs du nord-est de l'archipel nippon. Rares car mis au rebut, ils suscitent depuis longtemps l'intérêt des collectionneurs occidentaux. Ces kimonos anciens, ces couvre-lits ont un intérêt esthétique indéniable : tendus sur des châssis, ces tissus ravaudés au petit point dans des dégradés de bleu indigo, ont tout d'une toile abstraite"
Ces "boro" pouvaient être ornés également
de broderie traditionnelle : "sashiko"
Avril 2019
Une des solutions, peut-être, serait d'oser prendre le risque de la dégringolade sociale. Oser l'humiliation, oser être considérés comme des merdes, mais refuser radicalement d'être complices d'un système aussi arbitraire, stupide et mortifère que le nôtre, humains du XXIe s.
Faire autre chose, autrement, librement, modestement, même si ça veut dire être dans la galère. Trop nombreux sont ceux qui ont peur de chuter dans la pauvreté (la grosse tache qui nous désigne comme honteux) et donc la plupart se taisent, ravalent, se bouchent les écoutilles, au pire ils deviennent désabusés et cyniques ou se cherchent des boucs émissaires sur lesquels faire refluer toutes leurs frustrations, mais ils continuent à faire des boulots pourris qui pourrissent la terre, leur vie, leur âme ; se rendent complices de ce qu'ils dénoncent même parfois, mais n'osent pas lâcher prise, dire non. Pour compenser, ils consomment, consomment, parce que c'est la seule récompense à leur résignation, leur compromission, la mort de leurs rêves interdits, consommer toujours plus.
On peut aller dans la rue autant qu'on voudra, mais tant qu'on n'osera pas être autrement, qu'on n’osera pas essayer autrement, vivre autrement, pas plus tard, ni demain, mais là, maintenant, immédiatement, en assumant le risque d'y perdre gros sur le plan matériel pour être en phase avec notre être profond, le plus authentique — un risque qui, tant qu'on sera si peu nombreux à le prendre, est un risque réel : celui d'y perdre gros sur le plan de la reconnaissance socioprofessionnelle, sur le plan des apparences pour la famille, les amis, les voisins, à ses propres yeux formatés par une idée de la réussite totalement biaisée... — tant qu'on n'osera pas ce pas, ce pas qui, en nombre, pourrait vraiment être le premier pas vers un nouveau monde ; tant qu'on n'osera pas dire "I quit", alors rien ne changera, tout empirera.
L'action qui porte à conséquence, c'est celle que l'on fait là où on est et en tant que nous-mêmes, individuellement, dans tous les aspects de notre vie : désobéir chaque fois que ce qu'on nous demande, nous impose, nous colle dessus, n'est pas juste, n'est pas viable, n'est pas défendable pour nous-mêmes comme pour les autres ici et loin ailleurs, pour la planète, pour les générations à venir.
Désobéir, c'est se réveiller, avoir ce courage-là car cette sacro-sainte avidité matérielle nous mène droit dans le mur pour le confort et la satisfaction (égoïste est un faible mot) d’une microminorité. La vraie solidarité, l'entraide, l’humanité, on les découvrira quand on aura franchi ce pas là, en nombre... Je suis pour le gilet troué et maintes fois reprisé, le gilet fait de bouts de tissus rapiécés comme un Boro japonais : la guenille magnifiée.
C.G.
illustration : Pierre Rosin
Sommaire et plus : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com
"Et si", un des sept poèmes de Guillaume Simon publiés dans ce numéro de janvier 2019. Lu par moi-même.
Extrait d'un long poème de Patrick Boutin publié dans ce numéro de janvier 2019.
Lu par moi-même.
"Prédestinée", poème de Tereza Du'Zai, parmi les quatre poètes brésiliens, traduits par Stéphane Chao, publiés dans ce numéro de janvier 2019. Lu par Cathy Garcia Canalès.
Quatre des six poèmes de Xavier Combres qui accompagnent les extraits de "La Rumeur Sourde du Récif", journal de voyage aux Îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie, 2003, publiés dans ce numéro de janvier 2019.
Lus par Cathy Garcia Canalès.
Extrait d'un des deux poèmes inédits de Guénane publiés dans ce numéro de janvier 2019. Lus par Cathy Garcia Canalès.
"Zébrée", "Body writing" et "En solitaire", trois poèmes parmi ceux de Florentine Rey publiés dans ce numéro de janvier 2019.
Lus par moi-même.
Janvier 2019
À nous toutes et tous, convives parmi d’autres formes de vie dont aucune n’est quantité négligeable, de cette toute petite planète de plus en plus abimée et qui ne pas tarder à nous envoyer bouler, à nous toutes et tous, humains, bons vivants, survivants, gavés, affamés, élus, exclus, exploitants, exploités, avec ou sans terre, avec ou sans papier, avec ou sans droit, maltraitants, maltraités et toute la palette de plus en plus mince des entre-deux, je nous souhaite, à toutes et tous, une surprenante année d’évolution, aussi improbable que magnifique, une année où les consciences se mettront à briller tellement fort que nul ne pourra les ignorer, aussi perché, aussi borné soit-il ! Une année 2019, avec du vrai neuf qui ne soit pas pure pacotille. Que l’ouverture de l’esprit — laquelle n’est pas, nous rappelait ce cher Desproges, une fracture du crâne — et celle du cœur deviennent pandémiques. Souhaitons-nous un truc dingue, incroyable, une fulgurance empathique, un éclair de lucidité universelle qui foudroie d’un coup l’arrogance et la cupidité, le mensonge, les peurs et vieilles rengaines encrassées, un truc qui déculotte d’un coup tous ceux qui confondent pouvoir et intelligence et leur remette l’humilité en place. Un virus de sagesse et de générosité que rien ne puisse arrêter afin que le principe d’équité devienne partout et en tout, une évidence, car voyez-vous « le monde est nous tous, ou rien ».
Haïssez celui qui n’est pas de votre race.
Haïssez celui qui n’a pas votre foi.
Haïssez celui qui n’est pas de votre rang social.
Haïssez, haïssez, vous serez haï.
De la haine, on passera à la croisade,
Vous tuerez ou vous serez tué.
Quoi qu’il en soit,
vous serez les victimes de votre haine.
La loi est ainsi :
Vous ne pouvez être heureux seul.
Si l’autre n’est pas heureux,
vous ne le serez pas non plus,
Si l’autre n’a pas d’avenir,
vous n’en aurez pas non plus,
Si l’autre vit d’amertume,
vous en vivrez aussi,
Si l’autre est sans amour,
vous le serez aussi.
Le monde est nous tous, ou rien.
L’abri de votre égoïsme est sans effet dans l’éternité.
Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus.
Louis Calaferte
(c) Michel Vautier
Sommaire et plus :
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2019/01/01/numero-62-6117373.html
Extrait de "Mordre les temps de mort" parmi les extraits du recueil Aujourd'hui est habitable présentés dans ce numéro en écho à sa parution chez Cardère éditeur, en septembre 2018. Lu par moi-même.
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
"Ce n’est pas ça", le premier des cinq poèmes de Jérémie Tholomé publiés dans ce numéro. Lu par moi-même.
En savoir plus : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
Extrait d'"Aujourd’hui c’est raviolis" (extrait de la pièce de l'auteur « Est-ce que répandre du bleu c’est faire la mer ?).
Lu par Cathy Garcia Canalès.
Extraits de "Prendre à deux mains pour aller demain", poème fleuve de Didier Trumeau publié dans ce numéro. Choisis et lus par Cathy Garcia Canalès. En savoir plus :
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/