Jean-Louis Bernard
Voyage au bout
de l’inguérissable
où les dieux se sont perdus
où l’homme demeure
en transe éblouie
au centre de l’obscur
in Dans la tanière obscure du soleil (Encres Vives 398)
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Voyage au bout
de l’inguérissable
où les dieux se sont perdus
où l’homme demeure
en transe éblouie
au centre de l’obscur
in Dans la tanière obscure du soleil (Encres Vives 398)
ILS
font dans
la dentelle
ILS
aiment aussi
faire dans les bois
Ils ne sont pas difficile.
in Mais qui sont-ils ? (Minicrobe 33)
Tiens, je te donne mon silence.
Une pousse de rien, immense dans le verbe taire.
Une petite marguerite que l’on piétine.
Une fleur un peu
Une fleur beaucoup
Une fleur contre la tempe.
c’est le déluge rouge
charrieur de sorts
immondes poupées molles
pendues, ventrues, barbues
aux fenêtres désertes
in Avec l’hiver
C’est un vide en perpétuels évitements, des coups d’œil déparés, exigus,
des caps toujours tenus, hypnotiques
Les rêves rebroussent chemin, étouffés sous les pas heurtés de la ville ;
les rêves éventrés gisent sur les pavés standards
in A travers l’écran (Traction Brabant n°40)
quand au fond des choses il n'y a plus de fond, mais simplement rien
derrière l'ombre, la nuit et la douleur
& être le survivant d'une lumière qui n'est plus de ce monde
qui marche dans le vent meurt dans la tempête
écrasé dehors anéanti dedans et recroquevillement dans la valve de cet écroulement & disparaître dans le miroir noir de l'éclipse de ce monde
& le risible lèche sa plaie
chaque signe n'est qu'une fente d'encre entrée dans le néant de la conscience afin de la maintenir béante comme un trou
& un dernier moignon de conscience va céder
in Notes et Fragments
Le manque se croit-il désir ?
in Promesse achevée à bras nus
Bien sûr qu’elle avait eu envie de baisser les bras, de rentrer dans ces rangs bien droits, bien rassurants, bien sagement préparés pour toi des que tu montres ta tête. Bien sûr que la facilité avait été tentante, la banalité attestée est tellement plus confortable que le contre-courant ! On t’aime quand tu commences à ressembler à tout le monde ! Tu oublies qui tu es, pour quoi tu es, et ceux qui pensent à ta place se font un plaisir d’organiser tes limites. On te coule dans le moule sans qu’un poil ne dépasse, tu es reconnu !
in La femme en vol
L’horreur d’apercevoir un homme là où on pouvait contempler un cheval
in Pensées étranglées
ILS
disent toujours
la vérité
Je veux dire
qu`ils se taisent
souvent
in Mais qui sont-ils ? (Minicrobe 33)
Il reste à mettre de l’ordre
Dans cette débâcle du dire
Vous n’êtes pas encore
De ceux qui signent d’une noyade
Au bas de l’eau.
in Triptyque du veilleur
Il y a des moments où l'on se sent libéré de ses propres limites et imperfections humaines.
Dans de tels instant on se voit là, dans un tout petit coin d'une petite planète, le regard fixé en émerveillement sur la beauté froide et pourtant profonde et émouvante de ce qui est éternel, de ce qui est insaisissable.
La vie et la mort se fondent ensemble et il n'y a pas d'évolution ni de destination, il n'y a que ÊTRE.
Toujours la technologie. La technologie était le trou du cul de la science.
in Charge d'âme
Lorsqu'un soir je rentrais dans la chambre, complètement hagarde, par hasard je me regardais dans la glace. Elle reflétait l'image d'une possédée, sauvage et lubrique, repoussante et fascinante. Échaudée, les yeux enfoncés dans les orbites, la chemise de nuit de travers, le corps sans forme. La voilà la sorcière. Cette créature de la terre, aux instincts dénudés, débridés, avec son insatiable appétit de vie, femme et bête en même temps.
Un portail
Vous attendait
Au bout de l’enfance
Que vous ne saviez pas
Tous ces temps d’orage
À jouer
Quand le ciel perdait ses clés
Sur les toits.
in Triptyque du veilleur