Guy Chaty
des ombres furtives tissaient d’étranges besognes
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des ombres furtives tissaient d’étranges besognes
Au dehors, pas un souffle de vent. Pas un bruit. Un ciel comme une toile peinte, nuit noire piquetée d'étoiles pareille à une mer étale au milieu de laquelle une lune d'or aurait jeté l'ancre.
in Tango Massaï
Toujours le sens de l’épine et de l’épure. La croisée des mondes, sa lumière sur les vignes. L’étrange voix d’air par la bouche des feuilles. La traverse des nuits empruntées chaque soir. La neige gantée qui recoud les terres. Le ruisseau d’impatience en ses chaussures d’eau. La petite robe rouge dans la vigueur du jour. L’homme qui rentre par le chemin du soir. L’odeur chauffée des sueurs. Ces choses maintes fois dites, faites. La vie dans ce méli-mélo qui va sans instructions. Est-ce là le battement sidéral du panier quotidien ? L’ange a un rire d’alouette quand il ne répond pas.
Le son des cailloux
Entre les dents du râteau
Creuse le silence
quand
tombe
la nuit
noire
l’aile
blanche
en
silence
se libère
des ronciers
in l’archiviste du brouillard
Les grives ébouriffées délaissent le chant pour le pain.
Le balcon enneigé retient leur prose fragile.
in Il neige
Victoire du mauve, des bleus outremer, silence des flaques noires.
Absence d’oiseaux, surtout.
Angoisse d’étoiles.
in Les mouettes d’Ostende
retrouver une distance
se tenir sur le fil
encore lâche du jour
s’y dresser encore à nu
dans l’équilibre empierré de la mémoire
in Promesse achevée à bras nus
Un sage qui se dispute avec un imbécile ne récolte que de la fatigue
Les rencontres m’effraient
et pourtant je le sais
qu’on ne lave bien son âme
que dans le regard d’autrui
in Sous les couteaux des horloges
Il n’est de sommeil plus puissant
Que notre intelligence à ne pas vivre
in L’éponge des mots
Et quelle main a déposé dans mes besaces
Autant de reptiles à la morsure fatale ?
Je suis la pauvreté, la poussière
Et le bourgeon séché sur la branche.
in Pour retendre l’arc de l’univers
Je fais reculer la mort à force de vivre, de souffrir, de me tromper,
de risquer, de donner et de perdre.
Les pierres ne quittent jamais le monde.
Elles lui laissent un peu de leur poids et un peu de leur forme.
Tu les écartes à peine en les lançant, leur exil n’est pas même un départ.
in La terre voudrait recommencer
Vous entrez dans un autre pays
Une autre saison
La parole se fait maintenant plus lente
Elle peut dire ce bruit de paille
Dans le vent
D’une pluie coupée.
in Triptyque du veilleur