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CITATIONS - Page 122

  • Michel Cosem

     

    J’aimerais pourtant encore une dernière fois

    marcher sur le sentier

    qui va vers nulle part

    même vers une grange pleine de foin

    qui sent les brebis et la camomille

    même vers une touffe de châtaigniers

    vers un ancien feu allumé par des chasseurs

    vers l’empreinte d’un ours

    le long d’un ruisseau de rouille

     

     in Vous qui passez par Roncevaux

     

     

     

  • Franz Kafka

     

    Je cherche toujours à communiquer quelque chose d’incommunicable, à expliquer quelque chose d’inexplicable. Ce n’est peut-être rien d’autre, au fond, que cette fameuse peur dont je parle si souvent, mais étendue à tout : peur du grand et du petit ; peur convulsive de dire un mot. Peut-être pourtant, à vrai dire, cette peur n’est-elle pas uniquement peur, mais aussi désir passionné de quelque chose de plus grand que tout ce qui la provoque. 

     

     

     

  • Anne Jullien

     

    il veut tout dire de l’univers abrupt

    qui se précipite en lui en cascades violentes

    il étouffe il ahane il aspire il chante

    il meurt il est mort sa voix de caverne dorée

    habite des demeures qui n’existent plus, le poète est hanté

     

    in Les yeux des chiens

     

     

     

     

     

  • Chief Dan George

     
    Que les étoiles chassent votre tristesse
    Que les fleurs remplissent votre cœur de beauté
    Que l'espoir essuie définitivement vos larmes
    Et que par dessus tout, le silence vous rende fort.
     
     

  • Cécile Sauvage

     

    Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main,

    Je dirai : j'ai pétri ce petit monde humain,

    Sous ce front dont la courbe est une aurore étroite j'ai logé l'univers rajeuni qui miroite Et qui lave d'azur les chagrins pluvieux.

    Je dirai : j'ai donné cette flamme à ces yeux,

    J'ai tiré du sourire ambigu de la lune,

    Des reflets de la mer, du velours de la prune

    Ces deux astres naïfs ouverts sur l'infini.

    Je dirai : j'ai formé cette joue et ce nid

    De la bouche où l'oiseau de la voix se démène;

    C'est mon oeuvre, ce monde avec sa face humaine.

    O mon fils , je tiendrai ta tête dans ma main et, songeant que le jour monte, brille et s'éteint,

    Je verrai sous tes chairs joyeuses et vermeilles

    Couvertes d'un pétale à tromper les abeilles,

    Je verrai s'enfoncer les orbites en creux, l'ossature du nez offrir ses trous ombreux,

    Les dents rire sur la mâchoire dévastée

    Et ta tête de mort, c'est moi qui l'ai sculptée.

     

    in L'âme en bourgeon, un recueil de poésie de 1908, qu'elle dédie à son fils Olivier Messiaen

     

     

     

  • Luis Sepúlveda

     

    « - Comment avez-vous fait ? a demandé mon socio.

    - Quoi donc ? s’est étonnée la vieille dame.

    - La fleur, ai-je ajouté en montrant le rameau qui avait fleuri entre ses mains.

    - Je ne sais pas. C’est un don, parait-il. Tout ce que je touche vit, a-t-elle répondu timidement. »

     

    in Dernières nouvelles du Sud