Dominique Dumont
Unique ambition : être à hauteur de l’instant.
in Disponibilité
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Unique ambition : être à hauteur de l’instant.
in Disponibilité
J’aimerais pourtant encore une dernière fois
marcher sur le sentier
qui va vers nulle part
même vers une grange pleine de foin
qui sent les brebis et la camomille
même vers une touffe de châtaigniers
vers un ancien feu allumé par des chasseurs
vers l’empreinte d’un ours
le long d’un ruisseau de rouille
in Vous qui passez par Roncevaux
Je cherche toujours à communiquer quelque chose d’incommunicable, à expliquer quelque chose d’inexplicable. Ce n’est peut-être rien d’autre, au fond, que cette fameuse peur dont je parle si souvent, mais étendue à tout : peur du grand et du petit ; peur convulsive de dire un mot. Peut-être pourtant, à vrai dire, cette peur n’est-elle pas uniquement peur, mais aussi désir passionné de quelque chose de plus grand que tout ce qui la provoque.
il veut tout dire de l’univers abrupt
qui se précipite en lui en cascades violentes
il étouffe il ahane il aspire il chante
il meurt il est mort sa voix de caverne dorée
habite des demeures qui n’existent plus, le poète est hanté
in Les yeux des chiens
Nous sommes les enfants oubliés de l’histoire, notre grande guerre est spirituelle,
notre grande dépression c’est nos vies.
in Fight Club, 1996
Tu n’as jamais vu la mer
Tu es ce qui retourne à sa
Réception d’étoile
in Visage vive
Les intuitions des poètes sont les aventures oubliées de Dieu.
in Le Territoire de l’homme
Briser le cloisonnement des domaines de compétence, solliciter en même temps l’économiste et le poète, le sociologue et l’artiste ; chacun enrichit la compréhension des autres et ferme la porte à ce poison de la culture contemporaine : l’information-spectacle.
Vis en déserteur d’une guerre, proclame les vaincus non pas le vainqueur,
trinque à l’insurrection des cibles
Le règne de la mort durera
jusqu’à ce que le masculin
et le féminin ne fassent plus
qu’un.
Mais où est donc la fuite ?
Par où ma vie perd-elle ce sens que j’invente laborieusement pour elle ?
Dans cette nuit espagnole, tu pointes un doigt vers le ciel
et désignes l’aube avec sa rivière
roulant des perles noires.
in L’éponge des mots
Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main,
Je dirai : j'ai pétri ce petit monde humain,
Sous ce front dont la courbe est une aurore étroite j'ai logé l'univers rajeuni qui miroite Et qui lave d'azur les chagrins pluvieux.
Je dirai : j'ai donné cette flamme à ces yeux,
J'ai tiré du sourire ambigu de la lune,
Des reflets de la mer, du velours de la prune
Ces deux astres naïfs ouverts sur l'infini.
Je dirai : j'ai formé cette joue et ce nid
De la bouche où l'oiseau de la voix se démène;
C'est mon oeuvre, ce monde avec sa face humaine.
O mon fils , je tiendrai ta tête dans ma main et, songeant que le jour monte, brille et s'éteint,
Je verrai sous tes chairs joyeuses et vermeilles
Couvertes d'un pétale à tromper les abeilles,
Je verrai s'enfoncer les orbites en creux, l'ossature du nez offrir ses trous ombreux,
Les dents rire sur la mâchoire dévastée
Et ta tête de mort, c'est moi qui l'ai sculptée.
in L'âme en bourgeon, un recueil de poésie de 1908, qu'elle dédie à son fils Olivier Messiaen
« - Comment avez-vous fait ? a demandé mon socio.
- Quoi donc ? s’est étonnée la vieille dame.
- La fleur, ai-je ajouté en montrant le rameau qui avait fleuri entre ses mains.
- Je ne sais pas. C’est un don, parait-il. Tout ce que je touche vit, a-t-elle répondu timidement. »
in Dernières nouvelles du Sud