Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 122

  • Jacques Coly

     

    & la moelle & l’âme dans la gueule du loup ce sont toujours les mêmes personnages hirsutes qui posent l’indéchiffrable énigme saurions-nous marcher sans croix blanche dans le dos ? n’éveillez pas le chien qui dort dites-lui tout bas que la lune n’est pas une tranche de citron amer qu’elle saigne bel et bien fidèle & glacée

    in  Livre d'Öpame

     

     

  • Marthe Émon-Peyrat

     

    seins de silence

    arbres profonds

    la lumière transperçait les feuilles

    tu me montrais les sangliers

    qui se baignaient dans l’eau du monde

    et qui gîtaient contre mon ventre

     

     in tu as ouvert l’autre porte

     

     

     

  • Ile Eniger

     

    – Tu comprends, à choisir un code je n’en vois qu’un : l’amour. Je me fiche que cela paraisse désuet, ou décrété impossible par une tonne de crétins. Il y a une perfection quelque part, je la cherche. Je ne vis pas à contre-courant, j’essaie d’aller dans mon courant. 

     

     in La femme en vol

     

     

     

  • Georges Cathalo

     

    sept ans de visites

    ont achevé Lascaux

    effacé 15000 ans d’Histoire

    mais on a reconstitué

    une grotte postiche

    pour se souvenir du passé

    après ça dépêchons-nous

    de reproduire la planète

    en photocopie-minute

    car elle n’a pas de double

     

    in Quotidiennes pour oublier

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    La dentelle des jours nous pousse à faire escale

    dans les ports aux romances inachevées,

    à chercher dans la multitude des petits riens

    ces choses de peu qui manquent le plus.

     

    in L’éponge des mots

     

     

  • André Laude

     

     Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets.

    Je songe à la neige, aux chevaux de feu,

    à l’hiver des paroles.

    Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués,

    des mouettes prises par le gel.

    Je longe le fleuve de sang et de larmes

    qui traverse les inquiétantes ruines.

    Je sens l’odeur des prédateurs, l’urine

    de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés.

    J’écris à partir d’un noyau de nuit.

    J’écris à partir d’une tranchée noyée de boue.

    J’écris corde au cou.

    La trappe déjà tremble sous mes pieds.

    Je longe le marbre froid qui donne le frisson

    et chante une très étrange et vieille chanson,

    qui dit qu’aujourd’hui et pour toujours

    le ver est dans le fruit.

     

     

     

     

  • Roger-Gilbert Lecomte

     

    Paroles du Thibet
    Il est dit autrefois
    Qu'errant éperdue dans l'informe
    Eparse dans l'obscurité
    La pauvre ombre sans graisse du mort
    La bouche pleine de terre
    Dans le noir sans mémoire tourbillonne il fait froid
    L'espace ne connaît que le glissement glacé des larves

     

    in Sacre et massacre de l’amour

     

     

     

  • Jean-Louis Bernard

     

    Voyage au bout

    de l’inguérissable

    où les dieux se sont perdus

    où l’homme demeure

    en transe éblouie

    au centre de l’obscur

     

     in Dans la tanière obscure du soleil (Encres Vives 398)

     

     

  • Olivier Gay

     

    Tiens, je te donne mon silence.

    Une pousse de rien, immense dans le verbe taire.

    Une petite marguerite que l’on piétine.

     

    Une fleur un peu

    Une fleur beaucoup

    Une fleur contre la tempe.

     

  • Delphine Gest

     

    C’est un vide en perpétuels évitements, des coups d’œil déparés, exigus,

    des caps toujours tenus, hypnotiques

     

    Les rêves rebroussent chemin, étouffés sous les pas heurtés de la ville ;

    les rêves éventrés gisent sur les pavés standards

      

     

    in A travers l’écran (Traction Brabant n°40)