Denis Guillec
Si peu loin tant d’amers si peu loin englué « je » voudrait tant pouvoir mais main est immobile et dire bulle en bouche moi sous cellophane et juste de l’autre côté toi toi et les choses toi juste de l’autre côté.
in Je(s)
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Si peu loin tant d’amers si peu loin englué « je » voudrait tant pouvoir mais main est immobile et dire bulle en bouche moi sous cellophane et juste de l’autre côté toi toi et les choses toi juste de l’autre côté.
in Je(s)
La femme à chevelure
D'orages
Aux yeux d'éclipse
Aux mains d'étoiles rayonnantes
A la chair tragique vêtue de la soie des frissons
A la face sculptée au marbre de l'effroi
Aux pieds de lune et de soleil
A la démarche d'océan
Aux reins mouvants de vive houle
Ample et palpitante
Son corps est le corps de la nuit
Flamme noire et double mystère
De son inverse identité qui resplendit
Sur le miroir des grandes eaux
in Sacre et massacre de l’amour
Les océans chantent en silence loin des côtes
Ils monologuent au creux des vagues
Et miment le vent solaire dans leurs rêves.
in Pour retendre l’arc de l’univers
et tu t’approcheras de la mer
dans un habit de salicorne et de roseaux
et tu regarderas ces femmes saintes
qui marchent sur les flots
et tu verras leurs yeux,
tu toucheras leurs mains,
elles auront des ceintures de sel,
des chevelures de caravanes
qui fuient dans les déserts du ciel.
in Romances de Garonne
Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
in Clair de femme
Et je nettoie les lampes
au fond des impasses
mon sang perd sa verticalité
au milieu des broussailles
in Sang & Broussailles
Doucement de sève et de sang l’oreille collée aux arbres doucement de serments sous les pierres doucement de ventre et de murmure le baiser dans la sente l’eau filante des mains
in Shangrilah paysage
Prenez-moi tout mais laissez-moi l'extase
et je serai plus riche que mes semblables.
Dans la couleur de l’abeille
le frémissement
du miel.
in Clins d’œil
Tous les mouvements
du cœur dans un seul frisson
de saule pleureur
Il y a de la joie à sentir la chaleur. Viens dans le grand monde et vois le soleil.
Suis les traces des anciens pas dans la nuit d'été.
Il y a de la peur à sentir le froid. Viens dans le grand monde et vois la lune.
Maintenant nouvelle lune, maintenant pleine lune.
Suis les traces des anciens pas dans la nuit d'hiver.
L’homme est né simplement
Pour tomber
…ne plus jamais se relever, une lance dans le dos
Le feu, l’arc, et sous le masque, la cicatrice ouverte sur les étoiles,
tout ce qui lui a été appris, lui a été ravi par le flot impétueux du fossé,
alors pourquoi continue-t-il à changer toujours les pierres de place ?
On a croisé l’enfant qui dodeline de la tête dans le désert des églises poussiéreuses.
On a lâché une pièce : il dodeline de plus belle
Commerce des sourires, des rouges à lèvres élastiques, des parures lisses et conformes
La rue se maquille, agitée par ses poches pleines de punaises, et ses trottoirs engainés dans leurs courses, où l’entrain se consomme en coups de vent
in A travers l’écran (Traction Brabant n°40)
Je ne sais pas ce qui m’a semblé le plus étrange
qu’elle appelle son chien « Amour » d’une voix tendre
ou qu’elle s’adresse à son mari en aboyant ?
Car voilà : on a supposé la terre plate. C'était vrai elle l'est encore aujourd'hui, de Paris à Asnières par exemple. Seulement n'empêche pas que la science prouve que la terre est surtout ronde. Ce qu'actuellement personne ne conteste. Or, actuellement, on en est encore, malgré ça, à croire que la vie est plate et va de la naissance à la mort.
in Lettre à Emile Bernard, Arles 1888