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CITATIONS - Page 128

  • Georges Cathalo

     

    il ne lui reste pour amis

    que quelques graminées

    le merle espiègle du jardin

    un crapaud sous une murette

    un mimosa fragile

    et les buissons ardents

    qui ont tout vu tout entendu

    et qui se souviennent

     

     in Quotidiennes pour oublier

     

     

     

  • Stéphane Labat

     

    et qui refuse la souffrance et la lucidité dans sa vie

    refuse également la volupté et la connaissance

     

    in La poésie de l’extase et le pouvoir chamanique du langage

     

     

     

  • Roger-Gilbert Lecomte

     

     

    Mais qui saurait forcer le masque de ta face
    Et l'opaque frontière des peaux
    Atteindre le point nul en soi-même vibrant
    Au centre le point mort et père des frissons
    Roulant à l'infini leurs ondes circulaires
    Tout immobile au fond du coeur l'astre absolu
    Le point vide support de la vie et des formes
    Qui deviennent selon le cercle des tourments
    Le secret des métamorphoses aveugles

     

     

    in Sacre et massacre de l’amour

     

     


     

     

     

  • Tristan Tzara

    Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux "Je dors très tard. Je me suicide à 65 %. J’ai la vie très bon marché, elle n’est pour moi que 30 % de la vie. Ma vie a 30 % de la vie. Il lui manque des bras, des ficelles et quelques boutons. 5 % sont consacrés à un état de stupeur demi lucide accompagné de crépitements anémiques. Ces 5 % s’appellent DADA. Donc la vie est bon marché. La mort est un peu plus chère. Mais la vie est charmante et la mort aussi est charmante. J’étais il y a quelques jours, à une réunion d’imbéciles. Il y avait beaucoup de monde. Tout le monde était charmant. Tristan Tzara, un personnage petit, idiot et insignifiant faisait une conférence sur l’art de devenir charmant. Il était charmant d’ailleurs. Tout le monde est charmant. Et spirituel. C’est délicieux, n’est ce pas ? Tout le monde est délicieux, d’ailleurs. 9 degrés au dessous de zéro. C’est charmant n’est ce pas ? Non ce n’est pas charmant. Dieu n’est pas à la hauteur. Il n’est même pas dans le Bottin. Mais il est tout de même charmant. Les ambassadeurs, les poètes, les comtes, les princes, les musiciens, les journalistes, les acteurs, les écrivains, les diplomates, les directeurs, les couturiers, les socialistes, les princesses et les baronnes, c’est charmant. Vous tous, vous êtes charmants, très fins, spirituels et délicieux. Tristan Tzara vous dit : il veut bien faire autre chose, mais il préfère rester un idiot, un farceur et un fumiste. Soyez sincères un instant : ce que je viens de vous dire, est charmant ou idiot ? Il y a des gens (journalistes, avocats, amateurs, philosophes) qui tiennent même les affaires, les mariages, les visites, les guerres, les congrès divers, les sociétés anonymes, la politique, les accidents, les dancings, les crises économiques, les crises de nerfs, pour des variations de dada. N’étant pas impérialiste, je ne partage pas leurs opinions ; je crois plutôt que dada n’est qu’une divinité de second ordre, qu’il faut placer tout simplement à coté des autres formes du nouveau mécanisme à religions d’interrègne. La simplicité est elle simple ou dada ? Je me trouve assez sympathique.

    in Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux

     

     

  • Bertolt Brecht

     

     Et ils sciaient les branches sur lesquelles ils étaient assis, tout en se criant leurs expérience l'un à l'autre pour scier plus efficacement. Et ils chutèrent dans les profondeurs. Et ceux qui les regardaient hochèrent la tête et continuèrent de scier vigoureusement.

     

     

     

     

  • Jean Dif

     

    Couché sous les éboulis

    je fouille mes sédiments

    à la recherche d’une racine

    ou d’un rossignol

    qui chanterait dans mes serrures

     

    in Sous les couteaux des horloges

     

     

  • Jean Dif

     

    bouffée après bouffée

    tétant le vide

    j’aspire à vivre

    je lâche mes pigeons courriers

    en espérant que ces ronds

    que je crache vers le ciel

    iront couronner Saturne

     

    in Sous les couteaux des horloges

     

     

     

  • Jean Michel Bongiraud

     

     

    Les constellations gémissent à ta vue,

    Affreuse est devenue ta robe

    Maculée de graisse et d’outils

    De mots éculés et de papiers aux figures despotiques.

     

    in Pour retendre l’arc de l’univers

     

     

     

  • Jean Michel Bongiraud

     

    Ta peau résiste aux siècles,

    Même si ton corps se déchire

    Sous l’acharnement des dents.

     

    Jusqu’où tes pluies doivent-elles descendre

    Pour effacer les traces des souillures humaines ?

     

    in Pour retendre l’arc de l’univers