Ryôkan
La surface de l’eau
Semble ornée comme la soie…
La pluie du printemps
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La surface de l’eau
Semble ornée comme la soie…
La pluie du printemps
Po Chu Yi
Le monde est plein de bruits et de fureur Il fait froid Trop paresseux pour me lever Les pensées en désordre J’ouvre mon vieux livre de poèmes Je pense à l’endroit où personne ne vient Je pense aux arbres, aux nuages et aux rochers Je pense à l’odeur des herbes Je pense aux corbeaux de la montagne Je pense au jardin de Lo Yang Je pense aux deux grues qui savent danser Je pense à Po Chu Yi Je pense au poète tranquille et oisif Je pense au parfum du vin Je pense au son de la pluie Je pense au goût du ciel Je pense à la nuit profonde et silencieuse Je pense au poète qui s’enivre et dort profondément Je pense au bon vent dans le clair de lune
Tout ce qu'on entend est une opinion, pas un fait.
Tout ce qu'on voit est une perspective, pas la vérité.
les hommes, cinq ans, font des châteaux de sable
les dieux, deux ans, les détruisent
in Microbe n°69
je sais
qu’elle est
là
quelque part
à
archiver
d’encre
les lèvres
du fleuve
in l’archiviste du brouillard
Nous avons marché pieds nus pour toucher l'âme des gravats, et nus, nous avons marché afin que l'âme des vents nous habille de femmes qui nous renvoient les dons de la nature.
in Au dernier soir sur cette terre
L'aube froide
 Des ténèbres pâles
Inonde les pôles
 Du ciel et de la chair
in Sacre et massacre de l’amour
Toi
tu es un cri
une brûlure
un chardon bleu
dans l’ombre de ta
souffrance
jamais en repos
Tu te cognes au temps
au manque
Ce grand creux
en toi
jamais comblé
Tu ignores la rondeur
la douceur d’un geste
offert
ta tendresse
est une ligne brisée
Dans le bleu de tes yeux
se consume
un noyau dur
que rien ne dénouera
in au coin d’une rue
L’ivrogne et l’enfant titubent
On boit jusqu’à l’innocence
Alors pourquoi sans fin
faut-il presser l’abcès
exprimer retrancher polir
à la poursuite d’une aile
qui ne délivre pas
du temps où on s’enlise
in Sous les couteaux des horloges
des ombres furtives tissaient d’étranges besognes
Au dehors, pas un souffle de vent. Pas un bruit. Un ciel comme une toile peinte, nuit noire piquetée d'étoiles pareille à une mer étale au milieu de laquelle une lune d'or aurait jeté l'ancre.
  in Tango Massaï
Toujours le sens de l’épine et de l’épure. La croisée des mondes, sa lumière sur les vignes. L’étrange voix d’air par la bouche des feuilles. La traverse des nuits empruntées chaque soir. La neige gantée qui recoud les terres. Le ruisseau d’impatience en ses chaussures d’eau. La petite robe rouge dans la vigueur du jour. L’homme qui rentre par le chemin du soir. L’odeur chauffée des sueurs. Ces choses maintes fois dites, faites. La vie dans ce méli-mélo qui va sans instructions. Est-ce là le battement sidéral du panier quotidien ? L’ange a un rire d’alouette quand il ne répond pas.
Le son des cailloux
Entre les dents du râteau
Creuse le silence
quand
tombe
la nuit
noire
l’aile
blanche
en
silence
se libère
des ronciers
in l’archiviste du brouillard
Les grives ébouriffées délaissent le chant pour le pain.
Le balcon enneigé retient leur prose fragile.
in Il neige