Tshanyang Gyatsho
Rivière lente lente, les pensées des poissons s'étirent et s'étirent,
ces pensées indécises leur sont un bien-être du corps et de l'esprit !
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Rivière lente lente, les pensées des poissons s'étirent et s'étirent,
ces pensées indécises leur sont un bien-être du corps et de l'esprit !
Retouche à l’aube
un chien flaire le bas du ciel
et lève l’ombre oubliée sous un arbre
la lumière enfant renoue sa sandale
les morts ont encore vieilli
Les hommes ont ficelé les choses
Et leur bivouac sent la charogne
in Une quinte sous nos doigts
Je tiens le monde pour un mensonge
Mais sa laideur ne peut faire cesser ma fougue
in Une quinte sous nos doigts
des fruits viennent l’oubli cueille les siens.
in Promesse achevée à bras nus
Femmes abandonnées, pucelle aux yeux de biche,
Putain aux yeux de plomb,
Femme au foyer laissée pour un baiser plus rond,
Je sais le bruit de soie de vos sexes qui tremblent
Et j'ai pleuré plus haut que vous toutes ensemble.
in Avec la permission de Dieu, 1953
Je te demande la peur, des matins perles, et puis l'oubli. Je te quémande le doute, la fente, une insouciance héroïque Les quatre chemins si ta voix m'y appelle, L'aurore et sa nuit dépouillée à te dessiner. Je te demande tes peurs, tes matins perles et puis ton seul oubli Je te quémande ton doute, ta fente, une insouciance héroïque Le fil d'Ariane vers mes éternités par ton chant Border l'étreinte de ces sanglants mirages oubliés. Je serai là, où se dissolvent les syllabes portant le monde et tout son poids. Tu seras là où crachent les montagnes Portant dans l'ombre la lumière et nos feux.
Un peu plus chaque matin
Vivre doit s’écrire debout
A l’encre rouge
Seul de préférence
Avec des cartouches de mots
Prêtes à servir
Dans un silence de cathédrale.
in Quotidiennes
visage du Bouddha
au front traversé
d’une mèche de verdure
au pays où les arbres
sont les berceaux des ruines
in Sous les couteaux des horloges
Si peu loin tant d’amers si peu loin englué « je » voudrait tant pouvoir mais main est immobile et dire bulle en bouche moi sous cellophane et juste de l’autre côté toi toi et les choses toi juste de l’autre côté.
in Je(s)
La femme à chevelure
D'orages
Aux yeux d'éclipse
Aux mains d'étoiles rayonnantes
A la chair tragique vêtue de la soie des frissons
A la face sculptée au marbre de l'effroi
Aux pieds de lune et de soleil
A la démarche d'océan
Aux reins mouvants de vive houle
Ample et palpitante
Son corps est le corps de la nuit
Flamme noire et double mystère
De son inverse identité qui resplendit
Sur le miroir des grandes eaux
in Sacre et massacre de l’amour
Les océans chantent en silence loin des côtes
Ils monologuent au creux des vagues
Et miment le vent solaire dans leurs rêves.
in Pour retendre l’arc de l’univers
et tu t’approcheras de la mer
dans un habit de salicorne et de roseaux
et tu regarderas ces femmes saintes
qui marchent sur les flots
et tu verras leurs yeux,
tu toucheras leurs mains,
elles auront des ceintures de sel,
des chevelures de caravanes
qui fuient dans les déserts du ciel.
in Romances de Garonne
Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
in Clair de femme
Et je nettoie les lampes
au fond des impasses
mon sang perd sa verticalité
au milieu des broussailles
in Sang & Broussailles