Saïd Mohamed
Difficile de vivre en ignorant son ombre, elle se tord et crie si on marche dessus.
in L’éponge des mots
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Difficile de vivre en ignorant son ombre, elle se tord et crie si on marche dessus.
in L’éponge des mots
Lire ou écrire, c’est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions. On en ressort plus forts, régénérés et peut-être meilleurs. Au fond et malgré tant de théories littéraires, nous autres écrivains nous sommes comme ces personnages du cinéma muet qui mettaient une lime dans un gâteau pour permettre au prisonnier de scier les barreaux de sa cellule. Nous favorisons des fugues temporaires.
in Dernières nouvelles du Sud
ces grands buveurs de brouillard
ces gorges ivres de silence
et de cailloux
Ici
la terre levée est comme ébouriffée de nuit
in Sous les couteaux des horloges
Dans notre monde occidental, la seule chose qui relie réellement les hommes entre eux relève davantage de la tuyauterie ou du câblage.
in Microbe n°68 (+1)
Avec ce que tu fais de ta langue,
je te dirai ce que tu fais de ta société
J’aimerais bien partir d’ici
Retrouver l’empreinte d’une crinière
Dans le vent
Un galop d’avant la parole
Il me suffirait pour cela
De siffler
Lascaux
Un cheval y manquerait.
in Triptyque du veilleur
Quand je suis arrivé
C’était à peu près comme ça
Je n’ai pas trouvé ça très intéressant
J’ai pensé partons et j’ai fait demi-tour
Mais je n’étais venu par aucun chemin
Je n’étais pas venu du tout
J’avais toujours été là
in Traction Brabant 53
le poète est un bestiaire monstrueux un zoo une réserve naturelle une pampa à nu d’improbables croisements ensauvagent la nuit, une banquise lézardée où le blanc et le sang s’empoignent dans les silences
in Les yeux des chiens
ILS
Tombent amoureux
Comme pour rire
ILS
disent que ce n`est pas drôle
in Mais qui sont-ils ? Minicrobe 33
Et ses poèmes lie-de-vin
de fond de bouteilles
avec ses visions ahuries
qui grimpent au mur comme des souris
Je pèse mes chaînes
Je savoure mes poisons
et l’eau simple des gouttières
fait des trous dans ma maison
in Sous les couteaux des horloges
Sur le plan spirituel, toute douleur est une chance ; sur le plan spirituel seulement
in pensées étranglées
Sur le lit
Le temps file
Comme une souris grise
Il grignote des dents
Des glottes et des rêves
in Penser maillée
Si toute porte se ferme c’est qu’elle peut aussi s’ouvrir
Écrire, effraction dans la voix de l’autre
in Promesse achevée à bras nus