Elisa Parre
L’âme dit au corps
j’ai besoin que tu cuises
ton argile crue
aux enfers
in Quotidiens surpris
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L’âme dit au corps
j’ai besoin que tu cuises
ton argile crue
aux enfers
in Quotidiens surpris
& la moelle & l’âme dans la gueule du loup ce sont toujours les mêmes personnages hirsutes qui posent l’indéchiffrable énigme saurions-nous marcher sans croix blanche dans le dos ? n’éveillez pas le chien qui dort dites-lui tout bas que la lune n’est pas une tranche de citron amer qu’elle saigne bel et bien fidèle & glacée
in Livre d'Öpame
seins de silence
arbres profonds
la lumière transperçait les feuilles
tu me montrais les sangliers
qui se baignaient dans l’eau du monde
et qui gîtaient contre mon ventre
in tu as ouvert l’autre porte
Quand tu dors
(mais tu ne le sais pas)
tu deviens
le quartier général
des papillons
in Mes plus beaux poèmes d’amour
– Tu comprends, à choisir un code je n’en vois qu’un : l’amour. Je me fiche que cela paraisse désuet, ou décrété impossible par une tonne de crétins. Il y a une perfection quelque part, je la cherche. Je ne vis pas à contre-courant, j’essaie d’aller dans mon courant.
in La femme en vol
sept ans de visites
ont achevé Lascaux
effacé 15000 ans d’Histoire
mais on a reconstitué
une grotte postiche
pour se souvenir du passé
après ça dépêchons-nous
de reproduire la planète
en photocopie-minute
car elle n’a pas de double
in Quotidiennes pour oublier
La dentelle des jours nous pousse à faire escale
dans les ports aux romances inachevées,
à chercher dans la multitude des petits riens
ces choses de peu qui manquent le plus.
in L’éponge des mots
Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets.
Je songe à la neige, aux chevaux de feu,
à l’hiver des paroles.
Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués,
des mouettes prises par le gel.
Je longe le fleuve de sang et de larmes
qui traverse les inquiétantes ruines.
Je sens l’odeur des prédateurs, l’urine
de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés.
J’écris à partir d’un noyau de nuit.
J’écris à partir d’une tranchée noyée de boue.
J’écris corde au cou.
La trappe déjà tremble sous mes pieds.
Je longe le marbre froid qui donne le frisson
et chante une très étrange et vieille chanson,
qui dit qu’aujourd’hui et pour toujours
le ver est dans le fruit.
J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.
Paroles du Thibet
Il est dit autrefois
Qu'errant éperdue dans l'informe
Eparse dans l'obscurité
La pauvre ombre sans graisse du mort
La bouche pleine de terre
Dans le noir sans mémoire tourbillonne il fait froid
L'espace ne connaît que le glissement glacé des larves
in Sacre et massacre de l’amour
Du vieux foetus aïeul
A notre mère putride
La pourriture aïeule
En robe de phosphore
in Sacre et massacre de l’amour
Voyage au bout
de l’inguérissable
où les dieux se sont perdus
où l’homme demeure
en transe éblouie
au centre de l’obscur
in Dans la tanière obscure du soleil (Encres Vives 398)
ILS
font dans
la dentelle
ILS
aiment aussi
faire dans les bois
Ils ne sont pas difficile.
in Mais qui sont-ils ? (Minicrobe 33)
Tiens, je te donne mon silence.
Une pousse de rien, immense dans le verbe taire.
Une petite marguerite que l’on piétine.
Une fleur un peu
Une fleur beaucoup
Une fleur contre la tempe.
c’est le déluge rouge
charrieur de sorts
immondes poupées molles
pendues, ventrues, barbues
aux fenêtres désertes
in Avec l’hiver