Éric Barbier
J’erre dans la démesurée douceur
du songe
in Promesse achevée à bras nus
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J’erre dans la démesurée douceur
du songe
in Promesse achevée à bras nus
il ne lui reste pour amis
que quelques graminées
le merle espiègle du jardin
un crapaud sous une murette
un mimosa fragile
et les buissons ardents
qui ont tout vu tout entendu
et qui se souviennent
in Quotidiennes pour oublier
et qui refuse la souffrance et la lucidité dans sa vie
refuse également la volupté et la connaissance
in La poésie de l’extase et le pouvoir chamanique du langage
Mais qui saurait forcer le masque de ta face
Et l'opaque frontière des peaux
Atteindre le point nul en soi-même vibrant
Au centre le point mort et père des frissons
Roulant à l'infini leurs ondes circulaires
Tout immobile au fond du coeur l'astre absolu
Le point vide support de la vie et des formes
Qui deviennent selon le cercle des tourments
Le secret des métamorphoses aveugles
in Sacre et massacre de l’amour
La mer sculpte, têtue, dans chaque vague,
Le monument où elle s’écroule
in Liberté sur Paroles
Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux "Je dors très tard. Je me suicide à 65 %. J’ai la vie très bon marché, elle n’est pour moi que 30 % de la vie. Ma vie a 30 % de la vie. Il lui manque des bras, des ficelles et quelques boutons. 5 % sont consacrés à un état de stupeur demi lucide accompagné de crépitements anémiques. Ces 5 % s’appellent DADA. Donc la vie est bon marché. La mort est un peu plus chère. Mais la vie est charmante et la mort aussi est charmante. J’étais il y a quelques jours, à une réunion d’imbéciles. Il y avait beaucoup de monde. Tout le monde était charmant. Tristan Tzara, un personnage petit, idiot et insignifiant faisait une conférence sur l’art de devenir charmant. Il était charmant d’ailleurs. Tout le monde est charmant. Et spirituel. C’est délicieux, n’est ce pas ? Tout le monde est délicieux, d’ailleurs. 9 degrés au dessous de zéro. C’est charmant n’est ce pas ? Non ce n’est pas charmant. Dieu n’est pas à la hauteur. Il n’est même pas dans le Bottin. Mais il est tout de même charmant. Les ambassadeurs, les poètes, les comtes, les princes, les musiciens, les journalistes, les acteurs, les écrivains, les diplomates, les directeurs, les couturiers, les socialistes, les princesses et les baronnes, c’est charmant. Vous tous, vous êtes charmants, très fins, spirituels et délicieux. Tristan Tzara vous dit : il veut bien faire autre chose, mais il préfère rester un idiot, un farceur et un fumiste. Soyez sincères un instant : ce que je viens de vous dire, est charmant ou idiot ? Il y a des gens (journalistes, avocats, amateurs, philosophes) qui tiennent même les affaires, les mariages, les visites, les guerres, les congrès divers, les sociétés anonymes, la politique, les accidents, les dancings, les crises économiques, les crises de nerfs, pour des variations de dada. N’étant pas impérialiste, je ne partage pas leurs opinions ; je crois plutôt que dada n’est qu’une divinité de second ordre, qu’il faut placer tout simplement à coté des autres formes du nouveau mécanisme à religions d’interrègne. La simplicité est elle simple ou dada ? Je me trouve assez sympathique.
in Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux
Et ils sciaient les branches sur lesquelles ils étaient assis, tout en se criant leurs expérience l'un à l'autre pour scier plus efficacement. Et ils chutèrent dans les profondeurs. Et ceux qui les regardaient hochèrent la tête et continuèrent de scier vigoureusement.
Couché sous les éboulis
je fouille mes sédiments
à la recherche d’une racine
ou d’un rossignol
qui chanterait dans mes serrures
in Sous les couteaux des horloges
Ses mains gitanes
Enveloppent le monde
Alors que les papillons
S’alourdissent au cœur des ruines
in Tout près de là
la mer figue
sous le soleil bas
avec sa chair de vaguelettes violettes
et les grains de ses galets roulés
in En route toute (Décharge 147)
bouffée après bouffée
tétant le vide
j’aspire à vivre
je lâche mes pigeons courriers
en espérant que ces ronds
que je crache vers le ciel
iront couronner Saturne
in Sous les couteaux des horloges
Les constellations gémissent à ta vue,
Affreuse est devenue ta robe
Maculée de graisse et d’outils
De mots éculés et de papiers aux figures despotiques.
in Pour retendre l’arc de l’univers
Ta peau résiste aux siècles,
Même si ton corps se déchire
Sous l’acharnement des dents.
Jusqu’où tes pluies doivent-elles descendre
Pour effacer les traces des souillures humaines ?
in Pour retendre l’arc de l’univers
Never has the earth been so lovely nor the sun so bright, as today.
Toward calm and shady places,
I am walking on the earth.
Vers des lieux calmes et ombragés,
Je marche sur la terre.