Octavio Paz
La mer sculpte, têtue, dans chaque vague,
Le monument où elle s’écroule
in Liberté sur Paroles
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La mer sculpte, têtue, dans chaque vague,
Le monument où elle s’écroule
in Liberté sur Paroles
Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux "Je dors très tard. Je me suicide à 65 %. J’ai la vie très bon marché, elle n’est pour moi que 30 % de la vie. Ma vie a 30 % de la vie. Il lui manque des bras, des ficelles et quelques boutons. 5 % sont consacrés à un état de stupeur demi lucide accompagné de crépitements anémiques. Ces 5 % s’appellent DADA. Donc la vie est bon marché. La mort est un peu plus chère. Mais la vie est charmante et la mort aussi est charmante. J’étais il y a quelques jours, à une réunion d’imbéciles. Il y avait beaucoup de monde. Tout le monde était charmant. Tristan Tzara, un personnage petit, idiot et insignifiant faisait une conférence sur l’art de devenir charmant. Il était charmant d’ailleurs. Tout le monde est charmant. Et spirituel. C’est délicieux, n’est ce pas ? Tout le monde est délicieux, d’ailleurs. 9 degrés au dessous de zéro. C’est charmant n’est ce pas ? Non ce n’est pas charmant. Dieu n’est pas à la hauteur. Il n’est même pas dans le Bottin. Mais il est tout de même charmant. Les ambassadeurs, les poètes, les comtes, les princes, les musiciens, les journalistes, les acteurs, les écrivains, les diplomates, les directeurs, les couturiers, les socialistes, les princesses et les baronnes, c’est charmant. Vous tous, vous êtes charmants, très fins, spirituels et délicieux. Tristan Tzara vous dit : il veut bien faire autre chose, mais il préfère rester un idiot, un farceur et un fumiste. Soyez sincères un instant : ce que je viens de vous dire, est charmant ou idiot ? Il y a des gens (journalistes, avocats, amateurs, philosophes) qui tiennent même les affaires, les mariages, les visites, les guerres, les congrès divers, les sociétés anonymes, la politique, les accidents, les dancings, les crises économiques, les crises de nerfs, pour des variations de dada. N’étant pas impérialiste, je ne partage pas leurs opinions ; je crois plutôt que dada n’est qu’une divinité de second ordre, qu’il faut placer tout simplement à coté des autres formes du nouveau mécanisme à religions d’interrègne. La simplicité est elle simple ou dada ? Je me trouve assez sympathique.
in Comment je suis devenu charmant, sympathique et délicieux
Et ils sciaient les branches sur lesquelles ils étaient assis, tout en se criant leurs expérience l'un à l'autre pour scier plus efficacement. Et ils chutèrent dans les profondeurs. Et ceux qui les regardaient hochèrent la tête et continuèrent de scier vigoureusement.
Couché sous les éboulis
je fouille mes sédiments
à la recherche d’une racine
ou d’un rossignol
qui chanterait dans mes serrures
in Sous les couteaux des horloges
Ses mains gitanes
Enveloppent le monde
Alors que les papillons
S’alourdissent au cœur des ruines
in Tout près de là
la mer figue
sous le soleil bas
avec sa chair de vaguelettes violettes
et les grains de ses galets roulés
in En route toute (Décharge 147)
bouffée après bouffée
tétant le vide
j’aspire à vivre
je lâche mes pigeons courriers
en espérant que ces ronds
que je crache vers le ciel
iront couronner Saturne
in Sous les couteaux des horloges
Les constellations gémissent à ta vue,
Affreuse est devenue ta robe
Maculée de graisse et d’outils
De mots éculés et de papiers aux figures despotiques.
in Pour retendre l’arc de l’univers
Ta peau résiste aux siècles,
Même si ton corps se déchire
Sous l’acharnement des dents.
Jusqu’où tes pluies doivent-elles descendre
Pour effacer les traces des souillures humaines ?
in Pour retendre l’arc de l’univers
Never has the earth been so lovely nor the sun so bright, as today.
Toward calm and shady places,
I am walking on the earth.
Vers des lieux calmes et ombragés,
Je marche sur la terre.
Mais silence,
silence en–deça des tiges.
Silence, poinçon
sur la peau du monde
in Le temps du jour lorsqu’il a lieu
Dans mes veines montent la sève
Des feuilles poussent à mes doigts
Je démultiplie les vents
et j’écris comme on tire la langue
in Sous les couteaux des horloges (385ème Encres Vives)
Tu as laissé tes hanches
Sur mon âme
dans un certain ordre cosmique dont les termes se renouvellent sans fin soyons langue en ces heures inoubliables redécouvrons le corps dans la phase qui nous a émus au-delà du poème au-delà de la volonté de mort & des mots
in Livre d'Öpame