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CITATIONS - Page 174

  • Raoul Vaneigem

     

    La foule est un monstre décervelé

    que la conscience humaine de quelques-uns

    suffit à abattre. 

     

    in Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante

     

     

  • Jean de La Fontaine

     

    -        Hâte-toi, mon ami, tu n'as pas tant à vivre.

    Je te rabats ce mot, car il vaut tout un livre : Jouis.

    - Je le ferai.

    - Mais quand donc ? 

    - Dès demain.

    - Eh ! mon ami, la mort te peut prendre en chemin. Jouis dès aujourd'hui 

     

    in Le Loup et le Chasseur

     

     

  • Marguerite Yourcenar

     

    Le véritable lieu de naissance est celui

    où l'on a porté pour la première fois

    un coup d'oeil intelligent sur soi-même :

    mes premières patries ont été les livres. 

    in Mémoires d'Hadrien

     

     

     

     

  • André Laude

     

    Un sécateur de froid a tranché net mes racines
    un alcool frelaté a noyé mes yeux
    une panthère cernée de flammes a dévoré ma tribu
    un siècle de poussière a étouffé ma danse de chaman
    Maintenant je rampe
    dans l'ordure et la rumeur des temps
    Avec tout ce que je sais
    je tiens éveillé très tard des enfants innocents et graves.

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     

     


     

  • André Laude


     

    Elle a labouré ma terreur
    de ses joies d'écolière. De ses silences d'aubes
    avec ses dents de louve affamée
    elle a arraché les herbes malades
    Elle a tonné dans ma voix
    Elle a brûlé mes champs de caillasses maigres
    Elle a fouetté la pierre fiévreuse de l'errance
    et déchiré la gorge du rat de peste
    Elle a semé les graines solaires dans les sillons
    farouche de mes larmes

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

  • André Laude

    Incurable maladie sa peau me protège
    quand je voyage dans les pays froids
    Moi le commerçant en verroterie, en menus
    rubans et joujous
    je l'évoque dans la langue de Nerval et
    de Raimon de Kazantzakis et de Homère
    et de tous ceux qui depuis la nuit des temps
    élèvent –- O furieuses barricades – la parole d'amour
    contre les galops de la foudre noire
    les guérillas du malheur

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     

     

  • André Laude


     Son sang scintille sur mes lèvres

    Enterrez-moi dans son souffle car je crois que je suis mort

    Enterrez-moi dans sa voix d'aurore boréale

    car je crois que j'ai été fusillé au lever du jour

    dans un pays de loques et de douleurs fulgurantes

    Enterrez-moi au creux de ses paumes

    pour qu'au plus noir du sommeil je touche cette femme

    Equateur d'Amour.

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord