Raoul Vaneigem
La foule est un monstre décervelé
que la conscience humaine de quelques-uns
suffit à abattre.
in Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante
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La foule est un monstre décervelé
que la conscience humaine de quelques-uns
suffit à abattre.
in Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante
quand la mer
aura perdu ses eaux
elle n’en finira plus
d’enfanter des épaves
in Livre sans objet
J'ai la vue qui baisse.
- T'as qu'à relever la tête !
n L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
- Hâte-toi, mon ami, tu n'as pas tant à vivre.
Je te rabats ce mot, car il vaut tout un livre : Jouis.
- Je le ferai.
- Mais quand donc ?
- Dès demain.
- Eh ! mon ami, la mort te peut prendre en chemin. Jouis dès aujourd'hui
in Le Loup et le Chasseur
La reine qui boursicote
Est ronchon l’année entière
Ses dollars dans sa culotte
Ses sicavs dans la soupière
Le véritable lieu de naissance est celui
où l'on a porté pour la première fois
un coup d'oeil intelligent sur soi-même :
mes premières patries ont été les livres.
in Mémoires d'Hadrien
Un sécateur de froid a tranché net mes racines
un alcool frelaté a noyé mes yeux
une panthère cernée de flammes a dévoré ma tribu
un siècle de poussière a étouffé ma danse de chaman
Maintenant je rampe
dans l'ordure et la rumeur des temps
Avec tout ce que je sais
je tiens éveillé très tard des enfants innocents et graves.
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Elle a labouré ma terreur
de ses joies d'écolière. De ses silences d'aubes
avec ses dents de louve affamée
elle a arraché les herbes malades
Elle a tonné dans ma voix
Elle a brûlé mes champs de caillasses maigres
Elle a fouetté la pierre fiévreuse de l'errance
et déchiré la gorge du rat de peste
Elle a semé les graines solaires dans les sillons
farouche de mes larmes
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Ah ! Si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Incurable maladie sa peau me protège
quand je voyage dans les pays froids
Moi le commerçant en verroterie, en menus
rubans et joujous
je l'évoque dans la langue de Nerval et
de Raimon de Kazantzakis et de Homère
et de tous ceux qui depuis la nuit des temps
élèvent –- O furieuses barricades – la parole d'amour
contre les galops de la foudre noire
les guérillas du malheur
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Son sang scintille sur mes lèvres
Enterrez-moi dans son souffle car je crois que je suis mort
Enterrez-moi dans sa voix d'aurore boréale
car je crois que j'ai été fusillé au lever du jour
dans un pays de loques et de douleurs fulgurantes
Enterrez-moi au creux de ses paumes
pour qu'au plus noir du sommeil je touche cette femme
Equateur d'Amour.
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Un livre, un vrai livre, ce n'est pas quelqu'un qui nous parle, c'est quelqu'un qui nous entend, qui sait nous entendre.
in Autoportrait au radiateur
Oui, c'est un pur miracle, que par des mots enterrés dans des livres, l'on puisse raviver une source, rafraîchir un jardin.
in Le huitième jour de la semaine
Comment faire comprendre quelque chose à quelqu’un
si son salaire vient de ce qu’il ne le comprenne pas ?
L'avantage de la soupe de poisson,
c'est que le poisson est dans son élément.
L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993