Alain Suied
Nous perdons toute chose
Et le rêve à chaque
Instant
Se recompose
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Nous perdons toute chose
Et le rêve à chaque
Instant
Se recompose
Une ouverture sombre et à l’intérieur,
des siècles de fantômes dépenaillés
grimpant à l’assaut du pays de cocagne.
in La peur
Tout est devenu d’une incroyable simplicité
Même les montagnes on peut les voir à plat
De temps en temps pourtant la mer se soulève
Et rappelle qu’il reste encore des innocents
in Chose Dite
Parfum
Comme un éclair
Dans les rues à rimmel.
Dans les fin fonds du ciel,
tout s’ouvre, tout se ferme :
Un brouillard d’anges
donne le ton, dessine un visage.
On va vers le sommeil
Sans laisser d’adresse.
On ne sait déjà plus pourquoi.
in Paris : les Halles
Foulant les ombres,
Je marche d’un arbre d’hiver
à un autre arbre d’hiver.
Les feuilles de ginkgo
tombent
en forme de clair de lune.
Cependant mille moutons usés par les clairs de lune
Disparaissaient dans la nuit décocheuse de hiboux.
in Débarcadère – Le Gaucho
Je suis si seul que je ne reconnais plus la forme exacte de mes mains.
Et je sens mon cœur en moi comme une douleur étrangère.
Oui, le temps presse de se souvenir
Que rien n’a changé
Mais que tout est
autre
in Nostalgie
Il n’y a plus de solitude là où est la poésie.
Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
in Le spleen de Paris
un seul visage qui s'avance avec les pépiements
d'oiseaux les brindilles sèches de l'aube
et le sang exalté fourbu fracture majestueusement les tiroirs
des marées
une fiancée touchante danse dans le globe de la lampe
une loutre bleu tend son long cou de fenouil
le plus clair de mon temps scintille aux tempes du matin neuf
un seul visage qui s'empourpre de gestes d'amour de baisers fluides
un seul visage un rire cassant la glace le reflet dans une vitrine
d'un Passage d'une mouette qui proclame la fonte des ombres
une brouette chargée de soleil roule le long de l'avenue
contemplée par des fillettes en tabliers de silence
un seul visage qu'on accueille avec cette inquiétude de l'adolescence
griffée par les rumeurs et les appels
qu'on accueille avec des fleurs de neige et de mutisme
qu'on soulève au creux des paumes jusqu'à la lumière vraie qui
coule des pierres des métaux des corps humains
dans la ville les fêtes se rassemblent et convergent vers
une poitrine de feu
les morts se dissolvent dans l'éther léger de l'instant
in 19 lettre brèves à Nora Nord
on ne peut pas dire la vérité à la télé,
il y a trop de gens qui regardent !
Ceux qui ne bougent pas
ne sentent pas leurs chaînes.
s’il est indispensable
de se parler
l’essentiel
est de s’entendre
in Livre sans objet