Jean-Marie Gourio
J'ai un chien pas trop intelligent
pour qu'il me prenne pas pour un con.
in Brèves de comptoir - 1996
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J'ai un chien pas trop intelligent
pour qu'il me prenne pas pour un con.
in Brèves de comptoir - 1996
ai-je en moi assez de silence assez d'écoute pour suivre les chemins anciens et y sentir sous mes pieds nus les pas du véritable marcheur ni résignation ni attente de l'inéluctable tristesse sur ces terres souples au rythme des pas le passé s'efface emportant les ultimes barrières il suffit d'être au monde dans le souffle du jour où réside la respiration unique de la terre
in Le piéton du dharma
Etre l’étincelle d’un ventre de silex
Faire noces avec soi-même
Dans le tumulte des tempêtes
Je suis vêtue d’un manteau mouvant qui me pense. Je ne suis femme qu’à ma surface. Dissèque : ici commencent les machines. Désormais sans orifices. Les narines, la bouche, l’anus, le vagin, les tympans ne sont que plis de peau, invaginations, repliements de la matière. Tout en moi, y compris le cerveau, est pli poussé à l’infini, pli sur pli, pli selon pli.
in Eloge d’une lecture caressante
Et sous l’apparence d’une peau lisse
Rien qu’une âme à nu
Qui joue à être un corps.
Saisir une main, c'est à chaque fois mettre ses doigts
dans une prise électrique et aussitôt connaître l'intensité
qui circule sans bruit sous la peau de l'autre.
in Louise Amour
L’amour est un fardeau de rêves
inaccomplis
in Turbulente anima
Ce bol est beau, ce bol simple, sans histoire, ce bol du commun. Ce bol est mon corps. Si j'y ai laissé suffisamment de place, il contient le cosmos. Par lui, le cosmos se tient dans ma paume.
Il est beau, Prince. Mais il contient aussi la nuit, toute cette nuit qui va s'abattre sur nous si tu ne comprends pas que ce bol simple peut t'éveiller, te donner le sens de la justice. Le noir infini, l'insondable, l'absolu.
La vérité de ce bol te sautera au visage. Il ne peut en être autrement.
Silence.
Il me condamnera à l'oubli, seulement à l'oubli.
in La commande
Que tu le veuilles ou non
Tes gênes ont un passé politique
Ta peau une teinte politique
Tes yeux un aspect politique.
(…)
Tu n’as même pas besoin d’être un homme
Pour gagner de l’importance politique.
Il suffit que tu sois pétrole,
Fourrage substantiel ou encore matière recyclable.
Ou même une table de négociations
Dont on a débattu la forme pendant des mois :
A quelle table, ronde ou carrée,
Doit-on discuter de la vie et de la mort.
in Les enfants de l’époque
vouloir se démarquer du troupeau,
c'est encore subir la marque du berger.
in L'amour des commencements
Si tu crois à travers les yeux d’autres hommes, tu ne t’accroches qu’à du vent. Tant que tu ne décides pas vraiment par toi-même, tu es fragile, dangereux. De ton incertitude naît la peur, et de ta peur viendra la cruauté
in L’enfant qui rêvait le monde
in Le Pèse-Nerfs
J’ai choisi le camp sans portes
Ou encore de l’indéfini
A ma naissance, sur mon ethnicité
Il y avait inscrit ceci :
Monde
in Le pleurnicheur
Disneyland, tu fous du barbelé autour et tu enfermes les gens dedans,
ça fait une prison où tout le monde est fou.
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
Les étoiles viennent boire dans les yeux des enfants.
in Parce que