Diane Meunier
L’amour est un fardeau de rêves
inaccomplis
in Turbulente anima
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L’amour est un fardeau de rêves
inaccomplis
in Turbulente anima
Ce bol est beau, ce bol simple, sans histoire, ce bol du commun. Ce bol est mon corps. Si j'y ai laissé suffisamment de place, il contient le cosmos. Par lui, le cosmos se tient dans ma paume.
Il est beau, Prince. Mais il contient aussi la nuit, toute cette nuit qui va s'abattre sur nous si tu ne comprends pas que ce bol simple peut t'éveiller, te donner le sens de la justice. Le noir infini, l'insondable, l'absolu.
La vérité de ce bol te sautera au visage. Il ne peut en être autrement.
Silence.
Il me condamnera à l'oubli, seulement à l'oubli.
in La commande
Que tu le veuilles ou non
Tes gênes ont un passé politique
Ta peau une teinte politique
Tes yeux un aspect politique.
(…)
Tu n’as même pas besoin d’être un homme
Pour gagner de l’importance politique.
Il suffit que tu sois pétrole,
Fourrage substantiel ou encore matière recyclable.
Ou même une table de négociations
Dont on a débattu la forme pendant des mois :
A quelle table, ronde ou carrée,
Doit-on discuter de la vie et de la mort.
in Les enfants de l’époque
vouloir se démarquer du troupeau,
c'est encore subir la marque du berger.
in L'amour des commencements
Si tu crois à travers les yeux d’autres hommes, tu ne t’accroches qu’à du vent. Tant que tu ne décides pas vraiment par toi-même, tu es fragile, dangereux. De ton incertitude naît la peur, et de ta peur viendra la cruauté
in L’enfant qui rêvait le monde
in Le Pèse-Nerfs
J’ai choisi le camp sans portes
Ou encore de l’indéfini
A ma naissance, sur mon ethnicité
Il y avait inscrit ceci :
Monde
in Le pleurnicheur
Disneyland, tu fous du barbelé autour et tu enfermes les gens dedans,
ça fait une prison où tout le monde est fou.
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
Les étoiles viennent boire dans les yeux des enfants.
in Parce que
Qu'est-ce qu'un serment ? Un mot, emporté par le vent.
in Thersite
Ce que tous les autres hommes sont m’importe beaucoup, parce que tout indépendant que je m’imagine ou que je paraisse par ma position sociale, dussé-je être pape, tsar ou empereur ou même premier ministre, je suis incessamment le produit de ce que sont les derniers d’entre eux; s’ils sont ignorants, misérables, esclaves, mon existence est déterminée par leur ignorance, leur misère et leur esclavage.
Moi, homme éclairé ou intelligent, par exemple –si c’est le cas- je suis bête de leur sottise; moi brave, je suis l’esclave de leur esclavage; moi riche, je tremble devant leur misère; moi, privilégié, je pâlis devant leur justice. Moi, voulant être libre enfin, je ne le puis pas, parce qu’autour de moi tous les hommes ne veulent pas être libres encore, et ne le voulant pas, ils deviennent contre moi des instruments d’oppression…
…Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes sont également libres… de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté… Je ne puis me dire libre vraiment, que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d’être, mon droit humain, réfléchis par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l’assentiment de tout le monde..
Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tout le monde s’étend à l’infini…
in La Liberté
Aimer, par tous ses sens, l'éphémère.
in Traversée des ombres
Les barricades n'ont que deux côtés.
Quand on habite dans cet hôtel, mourir, c'est gravir un échelon.
in La vengeance de la pelouse
Le train fantôme siffle trois fois
La nuit mord son croissant de carton
Le jour saigne dans des tunnels de soie