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CITATIONS - Page 175

  • Blaise Pascal

      

      Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers.
    Qui démêlera cet embrouillement ? 


    in Pensées

     

     

  • Wislawa Szymborska

     

    Rien n’a changé.

     Seules peut-être les manières, les cérémonies, les danses.

     Le geste des mains protégeant la tête

     Est cependant resté le même.

     Le corps se tord, se débat, essaye de fuir,

     Fauché, il tombe, plie les genoux,

     Bleuit, enfle, salive et saigne.

       

     in La torture

     

     

     

     

  • Tristan Cabral

     

    Le pays d’où je viens a la couleur des lampes

    Que les enfants conduisent aux limites du sable

     

     (…)

     

    Le pays d’où je viens n’a jamais existé

     Un vieil enfant de sable y pousse vers le large

     Un bateau en ciment qui ne partira jamais

     

     

    in Mon pays mon naufrage

     

     

     

     

     

     

     

     

      

  • Jean-Marie Gourio

     

    Ah ! Le journal d'hier ! Déjà que hier y avait rien dedans, alors aujourd'hui, à lire, c'est encore meilleur ! J'ai vraiment l'impression d'avoir rien raté. 

     

    in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993

     

     

  • Marcel Proust

     

    Je pouvais bien prendre Albertine sur mes genoux, tenir sa tête dans mes mains, je pouvais la caresser, passer longuement mes mains sur elle, comme si j’eusse manié une pierre qui enferme la salure des océans immémoriaux ou le rayon d’une étoile, je sentais que je touchais seulement l’enveloppe close d’un être qui par l’intérieur accédait à l’infini.

     

     

  • Marguerite Duras

     

    ça rend sauvage l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit.

      in Écrire, 1993

     

     

  • Diane Meunier

     

    Alors j’ai choisi un rocher pour m’y coucher

     Toutes les nuits

     Et j’ai répété tous les bruits que l’obscurité me chantait

      Puis j’ai mangé toutes les fleurs et vomi

     Des petits oiseaux

      

     in L’hurluberlue

     

     

  • Leo Perutz

     

    Les signes à partir desquels vous formez les mots [...] renferment les grandes forces et les puissances qui veillent sur le cours du monde. Et sache que tout ce qui est exprimé par des mots sur terre laisse une trace dans le monde supérieur.

     

    in La Nuit sous le point de pierre

     

     

  • Christian Bobin

     

    Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne soupçonnait pas, on entre et on ne reviendra plus en arrière. 
     

    in La plus que vive

     

     

  • Kazimierz Dabrowski

     " Je vous salue névrosés !

    Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

    Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

    Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance

    Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde

    Pour votre peur de l’absurdité de l’existence

    Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

    Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendantal et votre manque de réalisme au quotidien

    Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

    Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

    Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

    Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

    Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

    Soyez salués! "