Buckminster Fuller
On ne change jamais les choses en combattant la réalité existante. Pour changer quelque chose, construisez un nouveau modèle
qui rendra inutile l’ancien.
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On ne change jamais les choses en combattant la réalité existante. Pour changer quelque chose, construisez un nouveau modèle
qui rendra inutile l’ancien.
Tu déflores le néant de la page avec l’arme illusoire des mots. Mais pourrais-tu désigner par leurs petits noms la ribambelle de monstres velus, goulus, ineptes et narquois qui te rongent la face et le ventre ?
in Disparates
La véritable nudité est d’hiver
La peau se rétracte, se fendille et découvre
Les fissures…
Les derniers migrateurs désertent
Transforment l’espace en une page blanche
Il ne reste que la mort temporaire
Faite d’écriture et de griffures d’ongles sur les vitres
Je vous éloigne…
Mais garde contre ma peau
Ce petit édredon de plumes
Pour conjurer le vol trop lourd des corbeaux.
Ils vendent n’importe quoi et ne savent pas pourquoi.
Leurs façons de penser : c’est le marketing.
Leur cerveau est un rubik’s cube de chamallows avariés.
in les singes en custard
La table qui fut branche se souvient de la terre
et donne à la tisane un goût de chant d’oiseau.
bouche édenté
ne mâche plus
ses mots
in Mots de passe
Les morts
oubliés
unis à la force végétale
au-dessous
ébranlent
les pierres tombales.
in La part de l’ombre
La substance des os, de mes os, de nos os, des os de tous les morts
De la terre participe d’une même substance éternelle, tranquille…
Au pays des sermons les mots râlent
J'ai un chien pas trop intelligent
pour qu'il me prenne pas pour un con.
in Brèves de comptoir - 1996
ai-je en moi assez de silence assez d'écoute pour suivre les chemins anciens et y sentir sous mes pieds nus les pas du véritable marcheur ni résignation ni attente de l'inéluctable tristesse sur ces terres souples au rythme des pas le passé s'efface emportant les ultimes barrières il suffit d'être au monde dans le souffle du jour où réside la respiration unique de la terre
in Le piéton du dharma
Etre l’étincelle d’un ventre de silex
Faire noces avec soi-même
Dans le tumulte des tempêtes
Je suis vêtue d’un manteau mouvant qui me pense. Je ne suis femme qu’à ma surface. Dissèque : ici commencent les machines. Désormais sans orifices. Les narines, la bouche, l’anus, le vagin, les tympans ne sont que plis de peau, invaginations, repliements de la matière. Tout en moi, y compris le cerveau, est pli poussé à l’infini, pli sur pli, pli selon pli.
in Eloge d’une lecture caressante
Et sous l’apparence d’une peau lisse
Rien qu’une âme à nu
Qui joue à être un corps.
Saisir une main, c'est à chaque fois mettre ses doigts
dans une prise électrique et aussitôt connaître l'intensité
qui circule sans bruit sous la peau de l'autre.
in Louise Amour