Irma Bonfillon
Mais l’enfant bleu
Livré au désert livide,
S’acharne à sucer
Un sein tari
Que se disputent les mouches.
Vers lui, rampe la camarde
Au baiser perfide.
Au loin, sanglote le tam-tam :
Il est mort l’enfant là-bas.
in Les saints innocents
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Mais l’enfant bleu
Livré au désert livide,
S’acharne à sucer
Un sein tari
Que se disputent les mouches.
Vers lui, rampe la camarde
Au baiser perfide.
Au loin, sanglote le tam-tam :
Il est mort l’enfant là-bas.
in Les saints innocents
Seigneur, des bombes sont plantées comme des choux de Chine.
Eternellement pour une poignée de farine
Tes enfants font la queue. Et notre ruine
Est à la une
Seigneur, quand reviendras-tu, Seigneur.
in Prières aux dieux
Des avions ont crevé les yeux de l'azur
Enfer arraisonné par l'aile qui s'éploie
Dans une ultime chute, un homme ravit l'oiseau
Une chose m'inquiète : si le Paradis a une porte,
c'est qu'il y a des murs...
in Les Euphorismes de Grégoire
Sans un minimum de loisir, pas de travail créateur,
par conséquent pas de culture ni de civilisation
in Pourquoi j'ai mangé mon père
Apprivoise le loup, il rêvera toujours au bois.
De deux choses l'une : ou bien la merde est acceptable (alors ne vous enfermez pas à clé dans les waters !), ou bien la manière dont on nous a créés est inadmissible.
in L'insoutenable légèreté de l'être
Garde bien d’élire un asile. Ne crois pas à la vertu d’une vertu durable : romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde et donne un goût même à la fadeur. Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans mérites ni peines, tu parviendras, non point, ami, au marais des joies immortelles, Mais aux remous pleins d’ivresse du grand fleuve Diversité.
in Conseils au bon voyageur
Au moins tu sais, toi, océan,
Qu'il est inutile
De rêver ta fin.
in Carnac
Ce n’est pas
En t’accrochant
A plus en plus de choses.
En les parcourant,
En les écoutant toutes
Que tu éprouveras.
Une seule chose parfois
Peut suffire
Si tu lui donnes
Assez de temps
Pour communier.
in Hôtes de Lumière
Je t’apprends plus que je ne te prends
Pour te réciter plus tard
Dans le silence blanc
Briser la nuque surpeuplée des
Silences d’ici,
J’ai un ventre, des coudes
Renversés, pour articuler la
Hanche, et un visage enfermé dans le
Grand miroir de la
Chambre.
Refais le chemin de mon
Corps,
Chaque route, pour toi, par la
peau enflée
On peut voyager sans partir.
Un tigre à domicile.
Un buffle au bout du pinceau.
La jungle ?
On la porte en soi
Depuis toujours.
Enfer ou rêve.
On peut partir sans voyager.
in Le Douanier Rousseau
Quand il suffisait d’un câlin
Que nous cherchions et qui était là
Depuis toujours et à jamais
Juste derrière la cloison
Dont nous avions perdu la porte
Trop occupé à péter le mur