Taïgi
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oh! une luciole
je voulais crier : "Regarde!"
mais j'étais seul
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oh! une luciole
je voulais crier : "Regarde!"
mais j'étais seul
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Dans le monde, les poètes, les prophètes et les révolutionnaires introduisent le scandale. Ils apparaissent au moment où le scandale est nécessaire, où les hommes sentant se fermer sur eux et s’ossifier rapidement la carapace des civilisations, des manières de vie et de penser, se poussent à l’ouverture qui demeure encore, afin de respirer, et si possible de tendre les bras au dehors dans un appel au secours. Qu’une bouée passe à portée de leurs mains, ils la saisissent et s’y suspendent, jusqu’à faire tomber le sauveteur parmi eux.
in Sade ou l’insurrection permanente
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Ce sont les enfants sages, Madame, qui font les révolutionnaires les plus terribles. Ils ne disent rien, ils ne se cachent pas sous la table, ils ne mangent qu'un bonbon à la fois, mais plus tard ils le font payer cher à la Société. Méfiez-vous des enfants sages !
in Les mains sales
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J'ai été
une flaque de ténèbres
À cette heure je mords
l'espace
comme un enfant la mamelle
À cette heure je suis saoul
d'univers.
in Vie d'un homme
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Je connais l'étrange
Variété du noir
Qui a nom lumière.
in Sphère
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Rien n’a été fait tant que l’individu dans son particulier ne s’est pas transformé.
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Celui qui s'en va seul
Cherche pour beaucoup d'autres.
in Sphère
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Et si un homme auprès de nous vient à manquer à son visage de vivant, qu’on lui tienne de force la face dans le vent !
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Je m'étais endormi
Dans les destins de l'herbe.
Je n'en avais plus.
in Sphère
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Dehors,
L'air qui s'ennuie
Devient le vent.
in Du domaine
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Il y a des jours
Où les plaies
Te reprochent
De les accepter.
in Du domaine
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Nul être soucieux de son équilibre ne devrait dépasser un certain degré de lucidité et d'analyse.
in La tentation d'exister
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Lune solitaire
Abandonnée à la nuit
Qui donc vous regarde
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Comme disent les Shuars: le jour, il y a l'homme et la forêt. La nuit, l'homme est forêt.
in Le vieux qui lisait des romans d'amour
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Le rôdeur de la côte qui brandit, frénétique, une lanterne à bout de bras, ce peut être un dément. Mais la nuit, lorsque les vagues malmènent une barque déroutée, cet homme est un sauveur. La planète où nous vivons est la zone frontalière entre le ciel et l'enfer. Nulle action n'est en soi bonne ou mauvaise. Seule, sa place dans l'ordre la fait bien ou mal.
in La plaisanterie
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