Paul Cosquer
Bientôt les toits des villes sont pavés d’étincelles
in Nous, les poètes
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Bientôt les toits des villes sont pavés d’étincelles
in Nous, les poètes
J’ai besoin de ma solitude pour mesurer l’étendue du territoire de ton absence
in Lame de fond
j'ai tout raconté à l'eucalyptus
il m'a écouté en silence
a ridé son front
et a coupé pensif
des petits morceaux de ciel
avec un couteau vert.
Chaque matin, se lever et nourrir les chèvres, travailler aux champs et au jardin. Participer. Insérer les grains entre les lèvres tièdes de la terre. Refermer avec la paume. Sentir les lèvres de la terre jouir un instant de la semence.
in Marguerite de Porète
J’invente des bonheurs à remâcher pour quand les jours ont mauvaise haleine
in Lame de fond
l’un ou l’autre commente
me disserte
m’étiquette
alors que je au fond
se vit sans attribut
in Tu écris des poèmes
C’est ce que j’appelle être vaincu par la vie :
je suis devenu celui qu’enfant je n’aurais pas vu.
Écrire : se rendre à un point de rendez-vous dont on a oublié l’adresse
in Un début de réalité
Enfants
Ne craignez pas
L’instant de mourir
Comme la mer
C’est une comptine
Sans paroles
Dont l’air
Est su dès le ventre
Où vous nagiez
in L'assèchement du Zuiderzee
Elle a décloué le hibou qui était sur la porte,
remis en place ses os brisés,
lissé ses plumes,
lui a fait reprendre son chant
in Hazard zone #4
Prends le matin nu en embrassade. Tu l’effleures et tu lui souffles des siroccos. Ta bouche pleine du sucre des figues fraîches de l’aube.
Fais l’amour, alors fais l’amour comme se maquillent les rêves. Dans tes yeux explosent des couleurs, des rouges mélangées de jaunes et d’ailleurs.
in Des abribus pour l’exode
Qu’est-ce que la vague qui ne fait que aller ?
in Nous, les poètes
Sous les cimes, l’horizon brûle sa partition
encore verte de feuilles lentes.
Il y a des pages bruyantes d’oiseaux dans l’air grenat,
Et des fruits immobiles sous le ciel presque mauve
in Dehors s’enlise dans nos plaies
Des vibrations me parcourent l’échine la rendent frémissante
finissent à mes dents pulsantes de sang
in Hazard Zone #4
L’alcool me flambe toujours au crépuscule
pour saluer les jours brûlés à l’ennui.
Je ne suis pas si fragile
in Des abribus pour l’exode