Saïd Mohamed
On voulait refaire le monde.
Bah, je peux te dire que c’est lui qui nous a refaits, et méchamment !
in Monsieur Ernesto
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On voulait refaire le monde.
Bah, je peux te dire que c’est lui qui nous a refaits, et méchamment !
in Monsieur Ernesto
Les êtres s’aiment… s’unissent menottés dans un calme médusé.
in La Somnambule dans une Trainée de Soufre
Les paumés éclatants des taudis célestes.
Ils marchent étincelants.
Ils baisent dans des chambres collantes
De peinture et d’extases.
Ils draguent l’infortune
Jusqu’à ce qu’elle les soûle de visions,
Jusqu’à ce qu’elle les saisisse au flanc
in Cheval Rouge
la mort est extraordinairement semblable à la vie lorsque nous savons vivre. On ne peut vivre sans en même temps, mourir. On ne peut pas vivre sans en même temps mourir psychologiquement toutes les minutes. ce n'est pas un paradoxe intellectuel, je dis bien pour vivre complètement, totalement chaque journée en tant qu'elle présente une beauté toute neuve, on doit mourir à tout ce qu'était la journée d'hier, sans quoi on vit mécaniquement et l'on ne peut savoir ce qu'est l'amour, ce qu'est la liberté.
in Se libérer du connu
Je vois des hommes mordre des hommes dire qu’ils sont des hommes je vois des abeilles butiner des thorax fleuris champs de coquelicots c’est l’après-midi (…) l’entre-prise des hommes jusqu’au bout se tiennent se tiennent l’un l’autre je les vois battre le fer dans le noir faire une cage pour le soleil (…) je sens les hommes coquelicots remplis de nectar je mords des thorax creux écoute le bruit des abeilles (…) résonne le bruit des abeilles dans le noir des corps entre-pris jusqu’au bout des corps se tiennent c’est l’après-midi tu n’es pas seul au pays des hommes immobiles mille soleils coquelicots béants
in vision des coquelicots
in Hazard Zone#4
Et dans les trous à rats bercés, par la valse
Des obus couverts de poux de plaies hideuses,
Avec pour seul héros un juteux borgne
Devenu fou à force de gueuler à l’assaut
Du champ d’horreur où s’empilent les cadavres
Des gosses de ghettos, d’ouvriers et de mineurs
Fauchés en première ligne.
in Paroles & Chansons
Comme ci – comme ça
le bout du monde ressemble au début du monde
in Ma Patagonie
Un caillou quelque fois roulait sous nos pieds
nous le suivions, dociles
jusqu’à en déloger un autre
in Exode
L'attention c'est regarder la totalité de la vie sans le centre de l'intérêt personnel.
in Lettres aux écoles
Il n'existe pas de bonheur durable dans les choses que nous connaissons. Le bonheur est étrange, il vient sans qu'on le cherche. Lorsque vous ne faites pas d'efforts pour être heureux, alors, mystérieusement, sans qu'on s'y attende, le bonheur est là, né de la pureté, de la beauté qu'il y a dans le simple fait d'être.
in Le sens du bonheur
Nous ne comprenions rien –
en ces lieux, dit quelqu'un
‘comprendre’ n’est pas le mot juste.
in Exode
L’horizon les dents du vent
aimantent les solitaires
les rêveurs de rupture
ceux qui ne craignent de se rencontrer
in Ma Patagonie
vibrant et lumineux comme le mot racine
dissimulé dans ta première dent de lait
in Tu écris des poèmes
Le poète est un marginal et un exilé : c est dans cette position-là, précisément, qu'il peut s adresser à l'homme. Le poète n'enseigne rien : il crée, et il partage. La poésie consiste à être, et c'est en cela qu'elle offre l'ultime planche de salut en un monde qui se noie.
Les rues luisantes
Étaient une mise en scène
La lune une mystification
Le chant des oiseaux un artefact
Mes poèmes étaient bidon
Et moi en toc
in Traction Brabant 76