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CITATIONS - Page 67

  • Jean Bédard

     

    Nous sommes des agrégats précaires, de petits tas de limon, et tant bien que mal, nous tenons nos éléments au bon endroit dans un tout plus ou moins cohérent. Le vent, la pluie, les joies, les peines, les larmes, les désirs, les espoirs, les désespoirs érodent cet étrange château de poussière, et un jour pas très différent des autres, nous tombons en ruine, poussière sur poussière.

     

    in Marguerite de Porète

     

     

     

  • Jean Bédard

     

    On ne se lasse pas de regarder la vie cyclique et mystérieuse qui déroule ses inventions devant nous. On devient ridicule à force de réinventer des mots pour dire et tenter de conserver l’étonnement. S’il y a un miracle incompréhensible sur toute la terre, c’est que la vie finisse par nous apparaître naturelle.

     

    in Marguerite de Porète

     

     

  • Jean Bédard

     

    Le pouvoir n’a de pouvoir que sur ce qui n’est plus vivant,

    ce qui ne résiste plus,ne pense plus et ne se transforme plus.

     

    in Marguerite de Porète

     

     

     

  • Étienne de La Boétie

     

    La nature de l'homme est d'être libre et de vouloir l'être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l'éducation le lui donne [...] Ainsi, la première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude. Ils disent qu'ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu'ils sont tenus d'endurer le mal, s'en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent.

     

    in Discours de la servitude volontaire (1549)

     

     

     

  • Jean Bédard

     

    Ils ont peur de la vie, ce qu’ils aiment, c’est la mort, pas la vraie mort,  mais la mort telle qu’ils l’imaginent, je veux dire la rigidité des pierres. C’est ça, leur amour de la mort : un attachement renfrogné à des modèles immuables.

    in Marguerite de Porète

     

     

     

  • Jean Bédard

     

    Ce roulement de la vie s’avançait par vagues vers un horizon lointain où il se nourrissait de feu céleste, des éléments les plus subtils de la création, c’est ce que l’on disait. On voyait d’ailleurs sortir la flamme par le trou des étoiles, cette flamme qui fait bouillir les eaux du firmament afin de les garder au-dessus du chaudron cosmique.

     

    in Marguerite de Porète

     

     

     

  • Jean Bédard

     

    Cela se meut dans un savoir complet, jouissant de sa propre ondulation à travers les nœuds de la nuit et les dénouements de la lumière. Langoureux mouvement où l’exubérance toujours gagne sur la nostalgie inévitable des retombées dans l’inconscience.

     

    in Marguerite de Porète

     

     

  • Jean Bédard

     

    Il ne s’agit pas de copier la mesquine hiérarchie des hommes, mais de retrouver le royaume, je veux dire le champs qui est là sous nos pieds, couvert d’herbes et de fleurs…

     

    in Marguerite de Porète