Fabrice Marzuolo
et pourquoi pas à côté de ci-git l'inconnu
le paysage du soldat Marlboro
abattu par le tabac
et parti en fumée chez les indiens
extrait d'Une fois de plus dans les cimetières
in Traction Brabant 77
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et pourquoi pas à côté de ci-git l'inconnu
le paysage du soldat Marlboro
abattu par le tabac
et parti en fumée chez les indiens
extrait d'Une fois de plus dans les cimetières
in Traction Brabant 77
J’ai une préférence pour les êtres doués de naufrage,
Non soustraits à la tentation de respirer plus fort.
in Nous, les poètes
La gare était invisible, la salle des pas perdus se remplissait de mes doutes feutrés, l’horloge faisait des tic tac, trois par trois puis se taisait. Tic tac trois fois et je me regardais et tombais dans mon ombre. Un deux trois, soleil ! Le soleil luit, lui, quand moi je sombre, sombre. Les rayons dénombrent mes avatars. Il est trop tard.
J’ai raté le train qui ne m’attendait pas, alors ma solitude en a pris un autre. Les passagers étaient dans ma tête et ma tête voyageait.
Je prends la lettre de licenciement
Et lui essuie le nez et lui dis
Mouche toi et crache là-dedans
C’est tout ce que ça vaut.
Ce qu'on écrit ne donne qu'une image incomplète de ce qu'on est, pour la raison que les mots ne surgissent que lorsqu'on est au plus haut ou au plus bas de soi-même.
Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l’eau ou l’oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu’accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n’existe pour moi qu’une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l’intérieur de ses limites.
in Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)
On ne va plus dans les étoiles. Les fusées sont dépiécées. La tête en feu de joie c’était pourtant bien là, claquant le réel à l’enchantement du voyage.
Il y a si peu de temps. Il y a si peu de soi.
in Des abribus pour l’exode
- et de s’écorcher les genoux
sur la ténacité des pierres.
in Fragments
Le Christianisme donna du poison à Éros : il n’en mourut pas, mais dégénéra en vice.
in Par delà le bien et le mal
Il y a un signe infaillible auquel on reconnaît qu'on aime quelqu'un d'amour, c'est quand son visage vous inspire plus de désir physique qu'aucune autre partie de son corps.
parfois
la nuit, je suis sur que mon sommeil m’entend hurler
J’abandonne le champ des batailles en friches.
J’abandonne la routine des ultimes charges.
J’en reviens à l’absolu.
L’absolu silence. D’où se recompose le mystère. La parole et le chant.
L’absolue virginité. D’où nait l’amour. La complexité absolue du vivant.
L’absolu lointain. D’où se mesure l’avenir. Son effacement conjuré de promesses.
in Des abribus pour l’exode
Je veux des mots qui fouettent, des mots qui hurlent, des mots qui sautent, des mots qui tambourinent et qui peuvent obtenir justice pour le poète assassiné. Je veux que les mots explosent comme les cartouches dans le crâne du poète.
in Le chant des blessures
Au cœur de l’Europe chrétienne on aime son prochain. (…) Ha qu’est ce qu’on l’aime son prochain quand il est courageux et qu’il reste noyé dans la mer.
in Des abribus pour l’exode
C’est l’avenir qui nous torture.
in Chroniques du Diable consolateur