Sandrine Davin
Elle a décloué le hibou qui était sur la porte,
remis en place ses os brisés,
lissé ses plumes,
lui a fait reprendre son chant
in Hazard zone #4
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Elle a décloué le hibou qui était sur la porte,
remis en place ses os brisés,
lissé ses plumes,
lui a fait reprendre son chant
in Hazard zone #4
Prends le matin nu en embrassade. Tu l’effleures et tu lui souffles des siroccos. Ta bouche pleine du sucre des figues fraîches de l’aube.
Fais l’amour, alors fais l’amour comme se maquillent les rêves. Dans tes yeux explosent des couleurs, des rouges mélangées de jaunes et d’ailleurs.
in Des abribus pour l’exode
Qu’est-ce que la vague qui ne fait que aller ?
in Nous, les poètes
Sous les cimes, l’horizon brûle sa partition
encore verte de feuilles lentes.
Il y a des pages bruyantes d’oiseaux dans l’air grenat,
Et des fruits immobiles sous le ciel presque mauve
in Dehors s’enlise dans nos plaies
Des vibrations me parcourent l’échine la rendent frémissante
finissent à mes dents pulsantes de sang
in Hazard Zone #4
L’alcool me flambe toujours au crépuscule
pour saluer les jours brûlés à l’ennui.
Je ne suis pas si fragile
in Des abribus pour l’exode
et pourquoi pas à côté de ci-git l'inconnu
le paysage du soldat Marlboro
abattu par le tabac
et parti en fumée chez les indiens
extrait d'Une fois de plus dans les cimetières
in Traction Brabant 77
J’ai une préférence pour les êtres doués de naufrage,
Non soustraits à la tentation de respirer plus fort.
in Nous, les poètes
La gare était invisible, la salle des pas perdus se remplissait de mes doutes feutrés, l’horloge faisait des tic tac, trois par trois puis se taisait. Tic tac trois fois et je me regardais et tombais dans mon ombre. Un deux trois, soleil ! Le soleil luit, lui, quand moi je sombre, sombre. Les rayons dénombrent mes avatars. Il est trop tard.
J’ai raté le train qui ne m’attendait pas, alors ma solitude en a pris un autre. Les passagers étaient dans ma tête et ma tête voyageait.
Je prends la lettre de licenciement
Et lui essuie le nez et lui dis
Mouche toi et crache là-dedans
C’est tout ce que ça vaut.
Ce qu'on écrit ne donne qu'une image incomplète de ce qu'on est, pour la raison que les mots ne surgissent que lorsqu'on est au plus haut ou au plus bas de soi-même.
Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l’eau ou l’oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu’accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n’existe pour moi qu’une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l’intérieur de ses limites.
in Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)
On ne va plus dans les étoiles. Les fusées sont dépiécées. La tête en feu de joie c’était pourtant bien là, claquant le réel à l’enchantement du voyage.
Il y a si peu de temps. Il y a si peu de soi.
in Des abribus pour l’exode
- et de s’écorcher les genoux
sur la ténacité des pierres.
in Fragments
Le Christianisme donna du poison à Éros : il n’en mourut pas, mais dégénéra en vice.
in Par delà le bien et le mal