Murièle Modély
l’un ou l’autre commente
me disserte
m’étiquette
alors que je au fond
se vit sans attribut
in Tu écris des poèmes
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l’un ou l’autre commente
me disserte
m’étiquette
alors que je au fond
se vit sans attribut
in Tu écris des poèmes
C’est ce que j’appelle être vaincu par la vie :
je suis devenu celui qu’enfant je n’aurais pas vu.
Écrire : se rendre à un point de rendez-vous dont on a oublié l’adresse
in Un début de réalité
Enfants
Ne craignez pas
L’instant de mourir
Comme la mer
C’est une comptine
Sans paroles
Dont l’air
Est su dès le ventre
Où vous nagiez
in L'assèchement du Zuiderzee
Elle a décloué le hibou qui était sur la porte,
remis en place ses os brisés,
lissé ses plumes,
lui a fait reprendre son chant
in Hazard zone #4
Prends le matin nu en embrassade. Tu l’effleures et tu lui souffles des siroccos. Ta bouche pleine du sucre des figues fraîches de l’aube.
Fais l’amour, alors fais l’amour comme se maquillent les rêves. Dans tes yeux explosent des couleurs, des rouges mélangées de jaunes et d’ailleurs.
in Des abribus pour l’exode
Qu’est-ce que la vague qui ne fait que aller ?
in Nous, les poètes
Sous les cimes, l’horizon brûle sa partition
encore verte de feuilles lentes.
Il y a des pages bruyantes d’oiseaux dans l’air grenat,
Et des fruits immobiles sous le ciel presque mauve
in Dehors s’enlise dans nos plaies
Des vibrations me parcourent l’échine la rendent frémissante
finissent à mes dents pulsantes de sang
in Hazard Zone #4
L’alcool me flambe toujours au crépuscule
pour saluer les jours brûlés à l’ennui.
Je ne suis pas si fragile
in Des abribus pour l’exode
et pourquoi pas à côté de ci-git l'inconnu
le paysage du soldat Marlboro
abattu par le tabac
et parti en fumée chez les indiens
extrait d'Une fois de plus dans les cimetières
in Traction Brabant 77
J’ai une préférence pour les êtres doués de naufrage,
Non soustraits à la tentation de respirer plus fort.
in Nous, les poètes
La gare était invisible, la salle des pas perdus se remplissait de mes doutes feutrés, l’horloge faisait des tic tac, trois par trois puis se taisait. Tic tac trois fois et je me regardais et tombais dans mon ombre. Un deux trois, soleil ! Le soleil luit, lui, quand moi je sombre, sombre. Les rayons dénombrent mes avatars. Il est trop tard.
J’ai raté le train qui ne m’attendait pas, alors ma solitude en a pris un autre. Les passagers étaient dans ma tête et ma tête voyageait.
Je prends la lettre de licenciement
Et lui essuie le nez et lui dis
Mouche toi et crache là-dedans
C’est tout ce que ça vaut.
Ce qu'on écrit ne donne qu'une image incomplète de ce qu'on est, pour la raison que les mots ne surgissent que lorsqu'on est au plus haut ou au plus bas de soi-même.