Michel Tournier
Il y a un signe infaillible auquel on reconnaît qu'on aime quelqu'un d'amour, c'est quand son visage vous inspire plus de désir physique qu'aucune autre partie de son corps.
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Il y a un signe infaillible auquel on reconnaît qu'on aime quelqu'un d'amour, c'est quand son visage vous inspire plus de désir physique qu'aucune autre partie de son corps.
parfois
la nuit, je suis sur que mon sommeil m’entend hurler
J’abandonne le champ des batailles en friches.
J’abandonne la routine des ultimes charges.
J’en reviens à l’absolu.
L’absolu silence. D’où se recompose le mystère. La parole et le chant.
L’absolue virginité. D’où nait l’amour. La complexité absolue du vivant.
L’absolu lointain. D’où se mesure l’avenir. Son effacement conjuré de promesses.
in Des abribus pour l’exode
Je veux des mots qui fouettent, des mots qui hurlent, des mots qui sautent, des mots qui tambourinent et qui peuvent obtenir justice pour le poète assassiné. Je veux que les mots explosent comme les cartouches dans le crâne du poète.
in Le chant des blessures
Au cœur de l’Europe chrétienne on aime son prochain. (…) Ha qu’est ce qu’on l’aime son prochain quand il est courageux et qu’il reste noyé dans la mer.
in Des abribus pour l’exode
C’est l’avenir qui nous torture.
in Chroniques du Diable consolateur
Alors un soir naissent des feux modestes
les montagnes de là-bas sont reconstruites
presque clandestinement
et les cellules du souvenir, pudiquement
posent des chants sur les coups
que chaque jour ici passé
porte à l’horizon
extrait d'à vol d’oiseau
in Hazard zone #4
La stratégie de nombreuses compagnies pétrolières multinationales consiste à soutenir les gouvernements autoritaires de pays riches en ressources énergétiques. En retour, les gouvernements doivent s’engager à laisser se développer, dans les zones de gisements importants, un haut niveau de violence et de terreur, avec un grand nombre d’assassinats et de disparitions, afin de faciliter le déplacement forcé des populations qui y vivent.
in Ni vivants, ni morts – La disparition forcée au Mexique comme stratégie de terreur
Mais on ne peut plus ignorer les inégalités sociales, terribles au Mexique. La pauvreté du pays a été délibérément aggravée, la richesse se concentre entre les mains de quelques-uns et il y a des millions de pauvres. En même temps, on renforce l’armée et la police, parce qu’on sait que la réaction populaire peut éclater à tout moment. (…) Les personnes non seulement sont marginalisées, mais elles sont jetables.
in Ni vivants, ni morts – La disparition forcée au Mexique comme stratégie de terreur
Le sommeil t’attend. Tu n’en veux pas. Pourtant les draps frais sentent si près la mélancolie de l’enfant. Cet état qui t’apeure.
Comme un licol sur l’encolure d’un mustang.
in Des abribus pour l’exode
Tu écris des poèmes
lorsque tu sens le réel se dérober
dès l’instant où personne ne te comprend
et vice et versa où tu ne comprends personne.
in Tu écris des poèmes
Il y a tant d’espaces délabrés que tu revisites plein d’espoir, incrédule.
L’avant ne s’est pas peint d’éternité.
in Des abribus pour l’exode
Toute disparition fera un renouvellement.
in Des abribus pour l’exode
Notre pas, ce qu’il déplace, est silencieux
in Nous, les poètes