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CITATIONS - Page 60

  • Fanny Sheper

     

    Les paumés éclatants des taudis célestes.

    Ils marchent étincelants.

    Ils baisent dans des chambres collantes

    De peinture et d’extases.

    Ils draguent l’infortune

    Jusqu’à ce qu’elle les soûle de visions,

    Jusqu’à ce qu’elle les saisisse au flanc

     

    in Cheval Rouge

     

     

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    la mort est extraordinairement semblable à la vie lorsque nous savons vivre. On ne peut vivre sans en même temps, mourir. On ne peut pas vivre sans en même temps mourir psychologiquement toutes les minutes. ce n'est pas un paradoxe intellectuel, je dis bien pour vivre complètement, totalement chaque journée en tant qu'elle présente une beauté toute neuve, on doit mourir à tout ce qu'était la journée d'hier, sans quoi on vit mécaniquement et l'on ne peut savoir ce qu'est l'amour, ce qu'est la liberté.

    in Se libérer du connu 

     

     

     

  • Oslo Deauville

    Je vois des hommes mordre des hommes dire qu’ils sont des hommes je vois des abeilles butiner des thorax fleuris champs de coquelicots c’est l’après-midi (…) l’entre-prise des hommes jusqu’au bout  se tiennent se tiennent l’un l’autre je les vois battre le fer dans le noir faire une cage pour le soleil (…) je sens les hommes coquelicots remplis de nectar je mords des thorax creux écoute le bruit des abeilles (…) résonne le bruit des abeilles dans le noir des corps entre-pris jusqu’au bout des corps se tiennent c’est l’après-midi tu n’es pas seul au pays des hommes immobiles mille soleils coquelicots béants

     

    in vision des coquelicots

    in Hazard Zone#4

     

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    Et dans les trous à rats bercés, par la valse

    Des obus couverts de poux de plaies hideuses,

    Avec pour seul héros un juteux borgne

    Devenu fou à force de gueuler à l’assaut

    Du champ d’horreur où s’empilent les cadavres

    Des gosses de ghettos, d’ouvriers et de mineurs

    Fauchés en première ligne.

     

     

    in Paroles & Chansons

    Comme ci – comme ça

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    Il n'existe pas de bonheur durable dans les choses que nous connaissons. Le bonheur est étrange, il vient sans qu'on le cherche. Lorsque vous ne faites pas d'efforts pour être heureux, alors, mystérieusement, sans qu'on s'y attende, le bonheur est là, né de la pureté, de la beauté qu'il y a dans le simple fait d'être.

     

    in Le sens du bonheur 

     

     

     

     

  • Roberto Juarroz

     

    Le poète est un marginal et un exilé : c est dans cette position-là, précisément, qu'il peut s adresser à l'homme. Le poète n'enseigne rien : il crée, et il partage. La poésie consiste à être, et c'est en cela qu'elle offre l'ultime planche de salut en un monde qui se noie. 

     

     

     

  • Estelle Gillard

     

     

    Les rues luisantes

    Étaient une mise en scène

    La lune une mystification

    Le chant des oiseaux un artefact

    Mes poèmes étaient bidon

    Et moi en toc

     

    in Traction Brabant 76

     

     

     

  • Günther Anders

    « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

    L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

    Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

    En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

    L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

    in L’Obsolescence de l’homme, 1956