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RÉSONNANCE & COPINAGES

  • Marie-Monique Robin - Vive les microbes ! Comment les microbiomes protègent la santé planétaire

    9782348084737.jpgDepuis cinquante ans, le taux d'incidence de l'asthme et des allergies a explosé dans les pays industrialisés : il était de moins de 5 % dans les années 1970 ; il est aujourd'hui de 35 %. Si rien n'est fait pour endiguer cette tendance, il pourrait atteindre les 50 % avant 2050 d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
    Les causes de cette augmentation spectaculaire, encore largement ignorées des responsables de la santé publique, ont été élucidées par les scientifiques qui témoignent dans ce livre, après de longues recherches en Europe, en Asie, en Afrique et aux États-Unis. Leurs travaux ont montré que l'absence d'exposition précoce à une grande diversité microbienne (bactéries, virus et parasites, comme les vers intestinaux), liée à l'aseptisation des aliments et l'artificialisation des lieux de vie, a des conséquences dramatiques : elle appauvrit le microbiote intestinal des enfants, ce qui contribue à l'affaiblissement de leur système immunitaire et fait le lit des pathologies inflammatoires, y compris l'obésité, le diabète, la maladie de Crohn et même des troubles psychiatriques comme la dépression. À l'inverse, leurs études démontrent que les enfants nés dans des milieux ruraux traditionnels ne souffrent guère de ces maladies. Or celles-ci constituent les facteurs de comorbidité de la Covid-19, ce qui explique pourquoi les victimes du Sars-CoV-2 sont massivement plus nombreuses dans les milieux urbains des pays du Nord que parmi les populations rurales africaines et asiatiques. Un constat – étayé scientifiquement – qui a d'énormes incidences politiques.


    Grâce à cette nouvelle enquête, aussi limpide que documentée, Marie-Monique Robin confirme l'importance de la biodiversité végétale, animale et microbienne. Sa protection constitue un indispensable outil de santé publique.

    Le documentaire lui est visible sur Arte jusqu'au 6 janvier 2025 : 

    https://www.arte.tv/fr/videos/115633-000-A/vive-les-microbes/

     

     

     

     

  • Fabrice Colomb - Le Capitalisme cannibale - La mise en pièces du corps

    CAPITALISME CANNIBALE - Couv.jpgPlasma, cornées, tumeurs de foies, ovules, lait maternel, cellules souches, sperme… sont devenus en toute légalité des marchandises. Ces échantillons biologiques s’échangent sur des marchés, à l’échelle mondiale ; les uns pour lutter contre le vieillissement ou des maladies chroniques, les autres pour combattre l’infertilité ou augmenter la masse musculaire.
    Ce livre retrace le passage d’un « corps-cosmos » à un « corps stock » qui aboutit à la création d’un grand bazar de pièces détachées disponibles pour la bioéconomie. À grands coups de biotechnologies, les éléments du corps sont transformés en ressource génératrice de croissance. Pour le montrer, l’auteur s’appuie notamment sur les enquêtes qu’il a menées sur les biobanques et sur la transformation du plasma en médicaments.
    Elles permettent de comprendre pourquoi cette marchandisation passe inaperçue grâce, notamment, au coup de bluff d’une bioéthique orchestrée par l’État. La bioéthique crée l’illusion qu’institutions et experts constituent un rempart au développement effréné de la technoscience et du capitalisme. Alors qu’elle accompagne ce processus de mise en pièces du corps par un capitalisme proprement cannibale.

    https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/le-capitalisme-cannibale

     

     

     

  • Clara Robert-Motta - De l'or dans le sang

    9782709671965-001-X.jpgUne enquête de quatre années, édifiante, sur la collecte, l’utilisation et le commerce du plasma, matière première de l’industrie pharmaceutique.

    Un liquide précieux coule dans nos veines : le plasma. Sans lui, certains médicaments essentiels n’existeraient pas.
    Le marché mondial de cet or fluide pèse 31 milliards d’euros.
    En France, le don de plasma est encadré, bénévole, et limité à 24 fois par an. Aux États-Unis, ce don est géré par des entreprises privées, rémunéré, permis deux fois par semaine.
    Résultat : deux tiers de ces médicaments utilisés en France proviennent du plasma américain. À la faveur d’un système vampiriste, où les plus pauvres ont les bras percés par les seringues. Et au détriment d’une souveraineté pharmaceutique européenne, dont la pandémie de Covid a pourtant montré la nécessité.
    Clara Robert-Motta a mené l’enquête durant quatre années sur ce plasma autant sauveur de vies qu’instrument de domination. Son investigation inédite enjambe les pays et les siècles pour révéler, enfin, cet impensé de l’histoire scientifique.

    https://www.editions-jclattes.fr/livre/de-lor-dans-le-sang-9782709671965/

     

     

  • François Lasserre - Facettes fascinantes de belles bêtes

    Facettes-fascinantes-de-belles-betes.jpg

     

    Comment réagissez-vous face aux animaux non-humains qui vous entourent ? Un frelon provoque-t-il une aversion ou admirez-vous sa forme aérodynamique ? Ressentez-vous de la fascination ou du dégoût à la vue d’un rat surmulot ?
    Il n’existe pas de réponses universelles à ces questions. Que l’on soit écologue, animaliste, spécialiste ou simplement citoyen.ne, nous pensons toutes et tous différemment. Pourtant, il est nécessaire aujourd’hui de rationaliser et d’apaiser nos relations avec les êtres vivants. Les connaissances scientifiques prouvent constamment que l’humanisme n’a plus de frontière : la notion d’autrui s’élargit désormais à tous ceux qui ressentent le monde comme nous.
    En apprenant à mieux les connaître, nous pouvons dépasser la notion d’espèce pour considérer celle d’individu et ne plus condamner des groupes entiers à l’exclusion. Comme nous, ces êtres uniques, sentients, veulent vivre dans le bien-être et le plus longtemps possible.

     

    François Lasserre, entomologiste animaliste, propose une plus grande compassion envers tous les autres animaux. Également vice-président de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et administrateur de Traces (médiation scientifique).

    Maud Junguené est diplômée des Arts Appliqués à Paris (ENSAAMA) depuis 2000. Graphiste, artiste et illustratrice, elle s’inspire des animaux et des paysages pour mettre son art au service de la nature.

     

    https://www.belin-editeur.com/facettes-fascinantes-de-belles-betes

     

     

     

     

  • Aurélien Barreau - L’hypothèse K

    "Dans un nouvel essai percutant, l’astrophysicien Aurélien Barrau défend une science libre et poétique pour faire face à la destruction du monde.

    La science est tout sauf neutre. Elle n’est pas «le camp du bien». Après avoir largement dénoncé les responsabilités des sphères politiques et économiques dans les crises écologiques, Aurélien Barrau passe à la loupe son propre milieu. Partant du principe que «critiquer la science, c’est lui faire l’honneur de ne pas l’extraire du monde», l’astrophysicien et chercheur met en doute sa communauté, qui s’est mise au service d’un progrès technologique aveugle. Cette techno-science «investie d’un caractère quasi religieux» serait même «l’un des moteurs les plus dévastateurs de la catastrophe en cours». C’est «L’Hypothèse K.» pour «karkinos» – crabe en grec, le cancer.

    Performance, pullulement technique, logique comptable… Aurélien Barrau met en garde contre les préoccupations actuelles de la science qui se focalise, entre autres, sur le fait de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables pour endiguer le réchauffement climatique. Pour lui, le problème n’est pas le carburant utilisé pour alimenter le progrès mais la direction même de ce progrès. Avec une énergie propre et illimitée, l’humanité n’en courrait que plus vite à sa perte.

    Dès lors, que faire ? Dans ce texte philosophique et révolutionnaire qui se savoure autant qu’il se médite, le physicien défend une science oblique, fertile et libre, qui se mettrait au service du vivant. Face à une catastrophe «civilisationnelle», il suggère à la communauté scientifique de recouvrer son autonomie et d’«affronter le cancer technique» en habitant poétiquement le monde car, conclut-il en revisitant Rabelais : «science sans déviance n’est que ruine de l’âme»." Juliette Quef

     

    L’hypothèse K, La science face à la catastrophe écologique, Aurélien Barrau, Grasset, octobre 2023, 224p, 18€.

     

     

     

  • Yintah, un documentaire de Jennifer Wickham, Brenda Michell, Michael Toledano (2024)

     

    YINTAH, qui signifie « terre », est un long métrage documentaire sur la lutte de la nation Wet’suwet’en pour sa souveraineté. Le film, qui couvre plus d’une décennie, suit Howilhkat Freda Huson et Molly Wickham de Sleydo alors que leur nation réoccupe et protège leurs terres ancestrales contre plusieurs des plus grandes sociétés de combustibles fossiles au monde.

     

     

  • Michel Simon - La disparition des animaux

     

    La nuit écoute | ORTF | 27/12/1965

    Face à Claude Santelli, le comédien Michel Simon, son chat entre les bras, livre sa vision pessimiste sur l'avenir : il prédit la disparition des animaux et la prolifération de l'homme. La femme aurait pu sauver l'humanité selon lui, car elle est en contact avec la nature, mais elle n'a pas voix au chapitre. Il dénonce le progrès de la science chimique qui "assassine la Terre, qui assassine l'oiseau, qui tue toute vie ! Qui assassine l'Homme ! On s'en apercevra peut-être trop tard.

     

  • Alain Gaudé - De sang et de lumière

    "Ci-gît un peu de l'homme d'où qu'il soit,
    Car en ces terres le mot "frère" a été oublié.
    Et lorsque les pelleteuses auront fait place nette,
    Lorsqu'elles auront piétiné ce que vous avez patiemment construit
    Elles s'apercevront peut-être,
    Mais trop tard,
    Que ce sur quoi elles roulent,
    Ce qu'elles tassent,
    Et font disparaître,
    C'est notre dignité."

     

     

    9782330128326-4063621435.jpg

     

     

     

     

     

  • Italo Calvino

    L'enfer des vivants n'est pas chose à venir; s'il y en a un, c'est celui qui est déjà là, l'enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d'être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l'enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l'enfer, n'est pas l'enfer, et le faire durer, et lui faire de la place.

     

    in Les Villes Invisibles

     

     

  • Charles Juliet, belle âme

    " Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.

    Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.

    Écrire pour ne plus avoir peur.

    Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.

    Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.

    Écrire pour me parcourir, me découvrir. Me révéler à moi-même.

    Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.

    Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.

    Écrire pour déterrer ma voix.

    Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.

    Écrire pour épurer mon oeil de ce qui conditionnait sa vision.

    Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.

    Écrire pour susciter cette mutation qui me fera naître une seconde fois.

    Écrire pour devenir toujours plus conscient de ce que je suis, de ce que je vis.

    Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regard ne porte.

    Écrire pour m'employer à devenir meilleur que je ne suis.

    Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.

    Écrire pour retrouver - par delà la lucidité conquise - une naïveté, une spontanéité, une transparence.

    Écrire pour affiner et aiguiser mes perceptions.

    Écrire pour savourer ce qui m'est offert. Pour tirer le suc de ce que je vis.

    Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.

    Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.

    Écrire pour m'inventer, me créer, me faire exister.

    Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.

    Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

    Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu'elle ne demeure comme une terre en friche.

    Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.

    Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre en sa part la plus intime. Des mots qui auront peut-être la chance de le révéler à lui-même. De l'aider à se connaître et à cheminer.

    Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.

    Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où, enfoui dans la source, j'accède à la l'intemporel, l'impérissable, le sans-limite."

     

    Charles Juliet nous a quitté, ses mots restent, ci-dessous une illustration (réalisée pour les Ceuille-Mémoire en 2023), inspirée par "Lambeaux".

     

    Lambeaux pour Les Cueille-Mémoire Charles Julier 1 04 23 small.jpg

     

    "À tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. C'est du plus ordinaire que filtre l'eau de la source. Mais il y a tant à débroussailler avant d'être à même de le comprendre, de l'admettre. "

    in Dans la lumière des saisons