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RÉSONNANCE & COPINAGES - Page 2

  • Charles Juliet, belle âme

    " Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.

    Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.

    Écrire pour ne plus avoir peur.

    Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.

    Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.

    Écrire pour me parcourir, me découvrir. Me révéler à moi-même.

    Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.

    Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.

    Écrire pour déterrer ma voix.

    Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.

    Écrire pour épurer mon oeil de ce qui conditionnait sa vision.

    Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.

    Écrire pour susciter cette mutation qui me fera naître une seconde fois.

    Écrire pour devenir toujours plus conscient de ce que je suis, de ce que je vis.

    Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regard ne porte.

    Écrire pour m'employer à devenir meilleur que je ne suis.

    Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.

    Écrire pour retrouver - par delà la lucidité conquise - une naïveté, une spontanéité, une transparence.

    Écrire pour affiner et aiguiser mes perceptions.

    Écrire pour savourer ce qui m'est offert. Pour tirer le suc de ce que je vis.

    Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.

    Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.

    Écrire pour m'inventer, me créer, me faire exister.

    Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.

    Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

    Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu'elle ne demeure comme une terre en friche.

    Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.

    Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre en sa part la plus intime. Des mots qui auront peut-être la chance de le révéler à lui-même. De l'aider à se connaître et à cheminer.

    Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.

    Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où, enfoui dans la source, j'accède à la l'intemporel, l'impérissable, le sans-limite."

     

    Charles Juliet nous a quitté, ses mots restent, ci-dessous une illustration (réalisée pour les Ceuille-Mémoire en 2023), inspirée par "Lambeaux".

     

    Lambeaux pour Les Cueille-Mémoire Charles Julier 1 04 23 small.jpg

     

    "À tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. C'est du plus ordinaire que filtre l'eau de la source. Mais il y a tant à débroussailler avant d'être à même de le comprendre, de l'admettre. "

    in Dans la lumière des saisons

     

     

     

  • Guénane Cade

     

    1880   carnage
    Ona tous traqués  immolés
    Aucun exil possible sur une île

     


    (…)
    Je voyage en silence
    Dans la témérité des traces
    Une main posée sur la grotte du cœur.

     

    in Ma Patagonie

     

     

  • Miguel Molina - Agua De Estrellas

     

    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá
    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá

    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo
    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo

    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá
    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá

    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo
    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo

    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá
    En tus ojos de agua infinita
    Se bañan las estrellitas, mamá

    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo
    Agua de luz, agua de estrellas
    Pachamama, viene del cielo

    Limpia, limpia, limpia corazón
    Agua brillante
    Sana, sana, sana corazón
    Agua bendita
    Calma, calma, calma corazón
    Agua del cielo
    Mamá

     

     

     

  • Nouvelles graines, un documentaire de Nicolas Meyrieux

     

     

    Trois jeunes apprentis agriculteurs se lancent dans une exploitation agricole écologique à l'éthique irréprochable. Entre espoirs et désillusions, labeur et épuisement, idéaux et pression financière, « Nouvelles graines » retrace leur parcours initiatique et dresse le portrait sensible et sans fard d'un retour à la nature rattrapé par la réalité du terrain.

     

     

     

     

  • RIP Klee Benally

    Klee Benally ....qui a quitté ce monde trop jeune, le 30 décembre dernier à 48 ans. Artiste navajo, auteur, réalisateur et surtout infatigable activiste écolo et pour la défense des droits, de la culture autochtone et de la terre, il avait fondé à 14 ans avec son frère et sa sœur, le groupe punk Blackfire.

     

    Il a publié No Spiritual Surrender: Indigenous Anarchy in Defense of the Sacred.

     

     

    son dernier film  :

     

    https://kleebenally.com/

     

     

  • Gharib Asqalani  - Les oiseaux dans le ciel de Gaza

                 

    JL Millet 2004.jpg

     jlmi 2020 

     

    Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel de Gaza,

    aucun vent ne porte les plumes de leurs ailes,

    aucune brise n’apporte la senteur des saisons.

    Les saisons : portes de sang à l’infini.

    A Gaza, l’air est lourd

    triste

    pollué

    occupé.

    Les gens ne considèrent plus les corbeaux

    et les hiboux comme les oiseaux de malheur,

    les corbeaux noirs ont abandonné les cimes des cyprès et ont cessé de croasser,

    les hiboux ne trouvent plus dans les arbres

    assez d’obscurité pour s’y réfugier pendant le jour,

    les ailes des chauves-souris se sont déchirées

    à cause des débris d’explosions.

    A toute heure, les avions bourdonnent dan l’espace,

    filment ce qui se passe sur le sol,

    enregistrent les mouvements des gens,

    même dans leurs chambres à coucher,

    sur les pauvres tables des déjeuners.

    A Gaza,

    la situation annonce une nudité forcée,

    sans honte ni scandale,

    sinon celle des Israéliens,

    à chaque instant,

    tous les jours,

    il n’y a de présence que pour les hurlements des Apache,

    des F16 et des Cobra, s’il y a lieu.

    Dans les airs, la mort guette les gens,

    les bêtes,

    les oiseaux,

    les maisons,

    l’asphalte des rues qui ne sont plus goudronnées.

    Le gibier c’est un enfant 

    un homme 

    une femme 

    une ruelle qui dort sur sa faim,

    ses blessures et ses morts.

    L’assassinat à Gaza est devenu un rite

    quotidiennement renouvelé qui dispense son éclat,

    l’assassiné 

    le martyr ferme ses paupières dans un repos éternel

    sans se demander si ses membres se sont dispersés ou ont éclaté.

    La situation à Gaza c’est le siège.

    La situation c’est la mort et les questions à propos d’une patrie.

    La situation à Gaza c’est la recherche d’une fleur

    dans les méandres des cauchemars,

    un archet et un rebab (*) qui laissent fuser un air fissuré sur une corde cassée 

    fixée.

     

    (*) le rebab est un instrument de musique à cordes frottées

     

     

    Merci à jlmi

    http://auhasarddeconnivences.eklablog.com/