Stefan Zweig
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Avec la voix de Denis Lavant sur un texte de Marc Sastre.
Réalisé par Sylvain Luini.
Musique Guillaume Navar.
Des confins du cosmos à notre intimité, de la consumation à la consommation, de la fatalité des choses à la destruction raisonnée, une réflexion sur la dépense, sur ses limites, sur nos limites.
réalisé par Sylvain Luini
extrait live (2019) de "Celui qui nous sépare"
Du féroce plein le buste
des mâles reconstruisent les ligues.
Caucasiens.
Latins.
Amnésiques.
La tour de France n’est pas bonne vigie
quand l’Europe est province.
J’y vois des prisonniers en mal de horde
jouer aux matons.
Celui qui nous sépare
poésie
Les Fondeurs de Briques, 2018
46 pages avec CD 10 titres
Winona LaDuke est une femme politique ojibwe américaine, née en 1959, membre du Parti vert, romancière et essayiste. Elle s'est engagée pour la récupération des terres amérindiennes, le développement économique communautaire et les droits des femmes.
Sid Mills, un Yakima, vétéran du Vietnam
Russell Mean & Leonard Crow Dog
The blessing - Crow Dog, medecine man et leader spirituel
« Nous sommes venus et nous vous avons combattu. Nous avons pris vos terres. Nous avons signé des traités que nous avons rompus. Nous avons volé les minéraux de vos collines sacrées. Nous avons gravé les visages de nos présidents sur votre montagne sacrée. Nous avons pris toujours plus de terres, et puis nous avons pris vos enfants, et avons essayé de façonner votre langue. Nous avons essayé de supprimer la langue que Dieu vous a donnée. Nous ne vous avons pas respecté, nous avons pollué votre terre. Nous vous avons fait du mal de bien des manières. Mais nous sommes venus vous dire que nous sommes tellement désolés. Nous sommes à votre service et demandons votre pardon. »
Wes Clark Jr., fils d’un ancien général de l’armée américaine, à genoux devant Leonard Crow Dog, lundi 5 décembre 2016 lors d'une une célébration de repentance réunissant 500 personnes.
Le contexte :
Dimanche 4 décembre 2016, des milliers de vétérans venus de tout le pays s'étaient donnés rendez-vous à Standing Rock, pour soutenir les indiens, et ont pacifiquement protesté contre le passage d’un nouvel oléoduc sur leur terre, mettant en péril leurs ressources en eau. Cet événement organisé par Wes Clark Jr., le fils d’un ancien général de l’armée américaine s’est achevé le lendemain avec une cérémonie de repentance. Wes Clark Jr. a alors demandé pardon à genoux à l’emblématique chef spirituel Leonard Crow Dog. Les autorités fédérales ont stoppé la construction du très controversé oléoduc, suite aux protestations croissantes de près de 2000 vétérans américains au côté des populations natives. Brian Cladoosby, le président du Congrès national des Indiens d’Amérique avait déclaré :
« Mes mains se lèvent à tous les protecteurs de l’eau qui se sont dressés pour protéger les droits des traités tribaux et de protéger la Terre Mère… Nous vous remercions de vous être tenus debout pour Standing Rock. »
Si le fascisme revient, il le fera au nom de la liberté.
Je considère que c’est notre grande chance qu’il existe, disons, une base biologique de la société humaine qui se refuse à suivre la voie de la civilisation industrielle dominante.
paru dans lundimatin#460, le 20 janvier 2025
https://lundi.am/Contre-l-energie-masculine-au-pouvoir-soyons-toustes-des-femmes-dissolvantes
"On sait que Zuckerberg, patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Threads), pour complaire à Trump et monter dans la caravane des rois mages de la Tech venus se prosterner devant le divin monstre, a apporté dans la crèche de Mar a Lago outre deux millions de dollars, une interview où il évoque la nécessité de réintroduire de l’« énergie masculine » dans des réseaux sociaux menacés d’ « émasculation » [1]. On pensait à ça en relisant quelques pages de Gli Uomini Pesce, le dernier roman de Wu Ming 1.
Dans ce livre non encore traduit, le membre du collectif bolognais raconte comment la jeune chercheuse Antonia est conduite à enquêter sur deux mystères qui se rejoignent : celui de l’identité réelle de son oncle Ilario récemment décédé, cinéaste et héros des guerres partisanes contre le nazis et les fascistes, et celui des hommes poissons du titre, légende née dans le delta du Po en proie aux exactions industrialistes des humains. Voici le passage dans lequel elle s’entretient avec un médecin détenteur de bien des secrets, qui me semble entrer en si forte résonnance avec l’époque :
— Avez-vous déjà lu Klaus Theweleit ?
— Non, je ne connais pas.
— Vous vous occupez du rapport entre terre et eau, entre solide et liquide. Theweleit pourrait vous servir. Son monumental Männerphantasien est une exploration de la psyché proto-fasciste. L’auteur examine une quantité infinie de journaux intimes, papiers, opuscules et livres écrits par des rescapés de la Grande guerre et par des membres des Freikorps, les groupes paramilitaires qui, entre autres, assassinèrent Rosa Luxemburg. Ceux qui écrivent là sont presque tous des hommes qui par la suite ont adhéré au national-socialisme ou, tant qu’ils ont existé, à d’autres courants du fascisme allemand. Le cadre qui en émerger est très utile pour comprendre ce qui se passe à Mesola [dans le delta, NdT].
L’homme fasciste est un mâle mal à l’aise, au développement psychologique inachevé et à l’identité précaire, qui craint à chaque instant de se dissoudre. C’est pour cela qu’il a besoin de l’Ordre, de corps – physiques et sociaux – solides et aux limites sûres. Des corps secs, sans rien qui coule, et avec une coquille qui les protège. Theweleit parle de « carapace » psychique.
(…)le fasciste a la terreur de se dissoudre, de fondre. Avec son image mentale d’un corps tonique et scellé, il essaie de fuir à la pensée de la putréfaction, de la reddition à l’informe qui l’attend de toute manière, parce que corpus debet solvi [le corps doit se dissoudre en latin, NdT]
(…)
J’en viens à penser à l’importance énorme qu’occupa dans la rhétorique fasciste l’assèchement du Marais Pontin. Là où auparavant régnaient le marais, l’informe, l’incertitude, le régime avait fait apparaître un espace sec, régulier et réglé, avec des limites nettes, et l’entreprise était citée parmi les plus grandioses. Et masculine : le duce torse nu, immortalisé à battre le grain dans un domaine d’Aprilia.
De la terreur de la dissolution dérive la peur de la femme. Le féminin est associé aux flux mystérieux : les menstrues, l’humeur vaginale, l’odeur du liquide amniotique… Tout cela met le fasciste mal à l’aise, le remplit de doutes. Sa manière de tenir en respect l’incertitude est de se créer une femme sans humeurs, qui a endigué ses propres flux, et donc ne représente par une menace, mais qui serait en fait virginale et soignante. Theweleit l’appelle l’Infirmière Blanche, parce que le plus souvent, il s’agit d’une infirmière. Elle est l’épouse de la nation, prend soin du patriote et en recoud les blessures, rétablissant la limite entre son corps et le monde extérieur.
La femme ennemie, au contraire, est dissolue, ce qui en réalité veut dire dissolvante…
Lisant cela, comment ne pas songer au corps que s’est fabriqué Zuckerberg, converti au MMA, ce sport des winners, des adeptes du droit du plus fort promu par Musk, le triomphant général de l’armée des adeptes du muscle scientifique comme rempart contre l’angoisse de vivre et de mourir ? Les transhumanistes qui prennent en main ces jours-ci le poste de pilotage de l’empire américain sont assurément le pire danger auquel l’humanité ait été jamais confrontée. A nous de réfléchir aux moyens de les rappeler à leur nature soluble. La voie choisie par Luigi Mangione est certes d’une grande portée symbolique, mais hélas d’une efficacité proche de zéro. Ce n’est pas en éliminant les corps de la tech qu’on viendra à bout de ce qui les a produits, car ce qui les a produits, le capitalisme, en produira autant que nécessaire aussi longtemps qu’il durera. C’est en s’attaquant à la fiction dont ces corps sont porteurs, en proposant dans la rue, dans la lutte, dans la vie quotidienne, d’autres rapports au monde et aux autres, qu’on aura quelques chances de dissoudre leurs maléfices. Il me semble qu’en France, des groupes comme « Les Peuples Veulent » et des mouvements comme les Soulèvements de la Terre montrent des voies possibles.
Serge Quadruppani"
à propos de l'auteur, voir ma note de lecture sur un de ses livres :
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2018/01/09/loups-solitaires-serge-quadruppani-6015473.html
Gégé́ est un paysan singulier : tout juste à la retraite, après une longue carrière mouvementée et riche d’expériences (producteur de lait, éleveur de veaux puis paysan « éducateur » auprès de milliers d’enfants de banlieue parisienne), il se lance sur les routes de France au volant de sa vieille R25.
Avec d'anciens voisins lotois ;-)
à voir ici : https://www.france.tv/france-3/hauts-de-france/la-ligne-bleue/6684956-l-envol.html
Depuis cinquante ans, le taux d'incidence de l'asthme et des allergies a explosé dans les pays industrialisés : il était de moins de 5 % dans les années 1970 ; il est aujourd'hui de 35 %. Si rien n'est fait pour endiguer cette tendance, il pourrait atteindre les 50 % avant 2050 d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les causes de cette augmentation spectaculaire, encore largement ignorées des responsables de la santé publique, ont été élucidées par les scientifiques qui témoignent dans ce livre, après de longues recherches en Europe, en Asie, en Afrique et aux États-Unis. Leurs travaux ont montré que l'absence d'exposition précoce à une grande diversité microbienne (bactéries, virus et parasites, comme les vers intestinaux), liée à l'aseptisation des aliments et l'artificialisation des lieux de vie, a des conséquences dramatiques : elle appauvrit le microbiote intestinal des enfants, ce qui contribue à l'affaiblissement de leur système immunitaire et fait le lit des pathologies inflammatoires, y compris l'obésité, le diabète, la maladie de Crohn et même des troubles psychiatriques comme la dépression. À l'inverse, leurs études démontrent que les enfants nés dans des milieux ruraux traditionnels ne souffrent guère de ces maladies. Or celles-ci constituent les facteurs de comorbidité de la Covid-19, ce qui explique pourquoi les victimes du Sars-CoV-2 sont massivement plus nombreuses dans les milieux urbains des pays du Nord que parmi les populations rurales africaines et asiatiques. Un constat – étayé scientifiquement – qui a d'énormes incidences politiques.
Grâce à cette nouvelle enquête, aussi limpide que documentée, Marie-Monique Robin confirme l'importance de la biodiversité végétale, animale et microbienne. Sa protection constitue un indispensable outil de santé publique.
Le documentaire lui est visible sur Arte jusqu'au 6 janvier 2025 :
https://www.arte.tv/fr/videos/115633-000-A/vive-les-microbes/