Henry Ford
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"Quelques oranges émergent de la terre... Ici, les oranges ne sont pas accrochées à des branches, elles sortent de terre. Ici on ne cueille pas les oranges, on les déterre.Ces orangers de Gaza mis à bas, détruit, enfouis sous terre par les bulldozers israéliens sont, comme les oliviers arrachés de Cisjordanie, une image du peuple palestinien, que l'armée israélienne veut arracher à sa terre. Quand elle ne peut pas arracher, elle enfouit. Mais comme ces oranges qui restent à fleur de terre et donnent couleur au terrain détruit, les Palestiniens continuent à vivre et à résister à cette occupation sauvage, puisqu'à côté des orangers et des palmiers arrachés, des fraises rouges et joufflues semblent narguer les machines destructrices."
Iman Abu Kmil, 15 ans, 2003
C'était il y a 20 ans, en 2003, avec leur professeur Ziad Medoukh, les élèves du collège Ramla, collège public de jeunes filles situé dans un quartier défavorisé à Gaza, participent à la Journée de la Terre en Palestine par des poèmes, récits, histoires... écrits en français et dédiés à tous les francophones solidaires de la Palestine.
Que sont devenues ces jeunes adolescentes ? Où sont-elles aujourd'hui ?
à lire ou à relire en ces temps où il faudra bien affronter ce qui est réel et remettre de la dignité et de la justice partout sur cette planète, partout où elles ont été ignorées, détournées, occultées... faisant le lit de toutes les horreurs, les désespoirs, de tous les extrémismes violents et haineux...
Les souvenirs sont parfois l’identité des étrangers. Mais le temps s’unit au souvenir. Il enfante des réfugiés que le passé abandonne et laisse sans souvenir.
(…)
Il y a des morts qui sommeillent dans des chambres que vous bâtirez. Des morts qui visitent leur passé dans les lieux que vous démolissez. Des morts qui passent sur les ponts que vous construirez. Et il y a des morts qui éclairent la nuit des papillons, qui arrivent à l'aube pour prendre le thé avec vous, calmes tels que vos fusils les abandonnèrent. Laissez donc, Ô invités du lieu, quelques sièges libres pour les hôtes, qu'ils vous donnent lecture des conditions de la paix avec les défunts.
in La terre nous est étroite et autres poèmes (2000)
"WARGLYPHES" - Poésie - aux éditions Bruno Doucey - parution janvier 2023
WARGLYPHES commémore toutes les guerres et participe à l’élaboration d’une mémoire collective. Par le langage poétique, je traque la forme de la guerre, sa forme mouvante, ses déplacements, je me heurte à ses tragiques répétitions, parcours son atlas, écris son anthropologie.
sur un mur de Bethléem, il y a déjà très longtemps
Il ne s'agit pas de fuir la réalité, mais de la vivre avec passion. L'éveil de la jubilation est, je crois, l'antidote le plus efficace contre l'absurde à tous les degrés.
in L'Heure de s'enivrer : L'univers a-t-il un sens ?
Bon retour vers les étoiles Monsieur Reeves, sûr qu'elles vont vous faire bon accueil ! ✨
de retour je mets de l'ordre
au loin les montagnes
couvertes de neige
in zen saké haiku
J’ai traversé des frontières au goût de vent, des ports sentant le poisson mort
in L’âme de la grande ourse
J'ignorais que tout poème
est une émeute
maintenant je sais
qu'il peut ébranler
l'ordre de l'univers
Mais ce monde a pour toit l'éther massif, dur comme l'acier noir, froid comme le basalte sans veine, tombeau de toutes les gloires et de tous les désastres, bronze où sonne le moindre bruit, cire vierge où les gestes secrets s'impriment pour toujours. Lieu solide gardant nos mondes mous. Vide que toute voix émeut, qu'un mouvement d'algue anime, qu'un doute raye ; champ de nébuleuses et sillons de soleils épaissis de nos morts innombrables. Océan froid où brûlent les comètes, où les trajectoires s'enchevêtrent, où les astres se cassent sans souci de durée.
Alors l'homme cherche Dieu entre les branches de la nuit.
in La chaîne des éléments
L’horizon les dents du vent
aimantent les solitaires
les rêveurs de rupture
ceux qui ne craignent de se rencontrer
in Ma Patagonie