Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CATHY GARCIA-CANALES - Page 2

  • L'envol, un documentaire de Florent Verdet (2024)

     

     

    Gégé́ est un paysan singulier : tout juste à la retraite, après une longue carrière mouvementée et riche d’expériences (producteur de lait, éleveur de veaux puis paysan « éducateur » auprès de milliers d’enfants de banlieue parisienne), il se lance sur les routes de France au volant de sa vieille R25.

     

    Avec d'anciens voisins lotois ;-)

     

    à voir ici : https://www.france.tv/france-3/hauts-de-france/la-ligne-bleue/6684956-l-envol.html

     

     

  • Vassili Peskov -  Des nouvelles d'Agafia, ermite dans la Taïga

     

    Des-nouvelles-d-Agafia-ermite-dans-la-taiga-3711986905.jpg

    Née en 1945 dans la forêt sibérienne, Agafia est la dernière survivante de la famille Lykov, famille de vieux-croyants (issus d'un schisme du XVIIe siècle) retirée dans la taïga depuis 1928 pour une incroyable robinsonnade d'un demi-siècle, puis « découverte » en 1978 par un groupe de géologues. Vassili Peskov révéla cette aventure dans le livre Ermites dans la taïga, qui s'achevait sur le désir d'Agafia de continuer à vivre solitaire et en autarcie. Par la suite, de nombreux lecteurs se sont interrogés sur le destin de cette femme courageuse qui avait choisi de ne pas revenir à la civilisation.

    Dans ce récit, basé sur des voyages effectués de 1992 à 2008, on voit l'héroïne évoluer au fil des ans malgré elle, en raison notamment de l'involontaire notoriété que lui a apportée le livre de Peskov. Tandis que son amitié perdure avec Erofeï, de nouveaux candidats à la vie érémitique dans des conditions primitives et difficiles rejoignent Agafia, dont Sergeï, artiste peintre, et l'étonnante Nadia, venue elle aussi se perdre au fin fond de la Sibérie.

    A la fois récit de vie d'une femme hors du commun et documentaire, cet ouvrage évoque dans leur absolue nécessité des notions comme la puissance de la foi et la relativité de la civilisation.

     

    Vassili Mikhaïlovitch Peskov, né le 14 mars 1930 à Orlov, dans l'oblast de Voronej, et mort le 12 août 2013 à Moscou, est un écrivain, journaliste, photographe, voyageur et écologiste russe.

     

    Paru chez Actes Sud - Babel Aventure, 2013


    Et ça m'a donné envie de lire le livre du même auteur, qui précède celui-ci !

     

     

     

  • Mathilde Hinault - Pas une vie en l'air

    Un livre fort, qui m'a fortement touchée, écho.

     

    Couv_PasUneVieEnLAir_V01.png

     

    Pour la première fois une mère raconte la tentative de suicide de l’enfant. Comme Virginie Despentes n’avait rien trouvé du viol dans la littérature, Mathilde Hinault n’a rien lu à propos de la tentative de suicide de l’enfant. Alors elle a écrit… Des mots qui interpellent, bouleversent et nous amènent à réfléchir, à tenter de comprendre l’insaisissable et ce qui se joue tout autour : le silence, la psychiatrie, la violence, le tabou, l’humain, si profondément humain. Comme écrit à l’arme automatique, Pas une vie en l’air est structuré en fragments courts qui partagent en direct, en temps réel pourrait-on dire, les ressorts d’une expérience fondatrice pour tous ses protagonistes.

     

    Bonne nouvelle
    dit la police
    le téléphone a borné
    le fils est vivant

     

    Maman, je voulais mourir
    cela a eu lieu
    il faut vivre avec
    est-ce qu’on a assez de souffle
    pour remonter à la surface après ?

     

    (...)

     

    Pas de chance

    dit l'infirmier

    les mineurs sont accueillis dans une unité spécialisée,

    groupes de paroles,ateliers, travail sur la confiance,

    l'estime de soi

    pour les adultes, l'affectation dans un service dépend du

    lieu de résidence, ouest, est, nord, sud de la ville

    toutes pathologies confondues

    il a dix-huit ans et deux mois

    l'âge, c'est l'âge

    il a dix-huit ans et deux mois, il a voulu mourrir

    et dans la salle commune

    on regarde Peppa Pig

     

    (...)

     

    Je voulais t'appeler

    on lui parle en métaphore, la cire dans les oreilles, on ne

    veut pas savoir

    amitié amnésique

    on a peur de cette mort

    tabou

    et suspicion, et si ça tournait pas rond chez elle ?

     

    (...)

     

    Je ne prends plus de patient ; première disponibilité dans

    neuf mois ; à la retraite à la fin de l'année ; en

    consultation ; laissez un message sans retour de ma part...

    et puis il y a les réponses glaçons

    une ordonnance de l'hôpital pour un mois

     

    (...)

     

    Le milieu de la psychiatrie est en crise

    septembre les assises de la santé mentale elle entend

    faire de la quantité, contention et chambre d'isolement,

    désertions de la psychiatrie publique, non-attractivité,

    psychiatrie de triage

    et pourtant elle y croit

     

    (...)

     

    ici, la maison est vide

    désertée

    on craint la contagion

    de celui dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom

     

    (...)

     

    il faudra voir avec votre mutuelle pour la prise en charge,

    cent-cinq euros

    le psychiatre parle dépassement d'honoraires

    elle veut juste une date

    le soir dans le lit elle pense

    un jeune pas de famille pas d'argent

    il meurt

     

    (...)

     

    le fils passe ses journées en pyjama

    gestes lents et pas glissant

    traversée d'une nuit infinie

    elle le pyjama, ça l'angoisse

    pas contrariant le fils

    enfile un jogging

     

    (...)

     

    Tu as bonne mine

    elle mange bien, elle dort bien, elle travaille bien,

    elle sourit quand il le faut, elle se tait aussi

    c'est bien, c'est pratique, automatique

     

    (...)

     

    ça tourne en rond

    son cerveau a imprimé la mort

    même si elle n'a duré qu'une nuit

     

     

    Mathilde Hinault écrit pour comprendre et apprendre. Enseignante dans l’Isère elle prépare un Doctorat en Littérature française. Finaliste du Grand Prix Poésie RATP, son poème est publié dans l’anthologie Cent Poèmes pour voyager chez Gallimard (2022). Pas une vie en l’air est son premier recueil.

     

     Parution 14 novembre 2024, Les Carnets du Dessert de Lune, Collection Lune de Poche 

    https://dessertdelune.com/catalogue/pas-une-vie-en-lair/

     

     

     

     

  • Amandine Cau - Danser avec le vent - marins, bergers, solitudes

    9782376490302-475x500-1-1117827900.jpg


    Le berger n’est pas riche. Il est certes sur SA montagne. Et ce sont SES brebis. Mais pas dans le sens de posséder. Dans le sens de connaître.
    Connaître. Il n’y a pas de sentier convenu.

     

    (…) Suivre ce flot, se laisser emporter par lui, creuser la draille où il s’engouffre, déborde, change le cours ou quitte le lit de la rivière. Le troupeau est mouvement.

     

    (…) Le berger regarde. Il ne garde pas, ce sont elles qui le gardent. Qui gardent son âme.

     

    (…) Je sens le vent, le froid, l’humidité, le baiser du soleil, mon corps nu dans l’océan et la rivière sur mes doigts. Cela me réveille, me dégourdit l’esprit, me fait oublier aussi bien mes certitudes que mes incertitudes. Je suis vivante.

     

    (…) Je ne sais pas ce qui manifeste chez ces êtres là ce besoin si pressent d’honnêteté, ce rejet si convulsif de tout ce qui éloigne l’homme de sa vérité, mais il y a probablement quelque chose de l’ordre d’une blessure au cœur et d’un élan, aussi. Ce mélange de larmes et de rire, d’accident tragique et d’amour inouï.

     

    (…) cette vie de fou où l’on nous prie d’avancer tout en restant assis, où le temps nous presse, où l’on nous presse, de quoi ?

     

    J84A1667-1921553646.png

     

    « J’ai passé dix ans à côtoyer la mer. Elle m’a rendue heureuse. Et puis, un jour, je suis partie. J’en avais assez qu’elle me porte. J’avais envie de vivre sans elle. J’avais envie de me prouver que mes deux jambes pouvaient me pousser toutes seules. Je me suis tournée vers la montagne, par esprit de rupture et par conviction. L’horizon ne pourrait plus m’appeler. Il serait cerné par une silhouette chargée de me retenir. Lorsque la chaîne de montagne me fit face, avec un troupeau de 1600 brebis à surveiller, quelle n’a pas été ma surprise de constater à quel point je ressentais exactement les mêmes sensations qu’en mer. »

    Publié chez Gros Textes en 2021 dans un contexte purement poétique, Marins, bergers, solitudes véhicule par ses photographies et surtout par son texte un propos absolument hors les drailles. Le métier de berger – de bergère en l’occurrence –, y est décrit en termes extrêmement sensitifs, dans les différentes facettes d’une relation brute avec l’environnement, la nature, les animaux domestiques et sauvages, le temps et l’espace, l’existence, le face-à-soi (les solitudes)…L’originalité du livre tient à l'évidente proximité des sensations entre marins et bergers, entre navigatrice et bergère.

     


    Collection HORS LES DRAILLES
    Préface Michel Zalio, postface Guillaume Lebaudy
    88 p., illustré couleur, 24x16,5,

    Cardère éd., octobre 2022

    https://cardere.fr/pastoralisme/183-danser-avec-le-vent-9782376490302.html