Heilung - Lifa
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.


matin de décembre
passements de lumière
dans la trame des arbres nus
or du solstice
bientôt avenu

Caput corvi
le temps de la putréfaction
a commencé
nigredo
vieux Mercure
de la renonciation
mon beau corps beau
échangeons nos souffles
je confie la douleur
au chaudron
de la Materia prima
cuisson lente
de l'âme
jusqu'à désincarcération
en échange tu m'insuffles
nouvelle vie



Nouveau Monde Ed. 2019
Un long et complet article dans Cairn qui avait précédé le livre de 3 ans :
Par Lukasz Kamienski, Traduit de l’anglais par Pauline Landel et Samira Ouardi, 2016
"La psychopharmacologie a nourri les guerres et assisté les soldats et les guerriers au combat de façon remarquable. L’usage de stupéfiants de combat est un phénomène à la fois pérenne et universel. Au cours des siècles, la prise de substances psychoactives a servi à remplir deux objectifs principaux. En premier lieu, les drogues ont été « prescrites » par les autorités militaires afin d’améliorer la combativité. Avant ou pendant la bataille, des stimulants (comme les amphétamines ou la cocaïne) ont été fournis pour améliorer la performance des soldats au combat. En améliorant l’endurance et la puissance physique, en rendant l’esprit plus alerte et en rehaussant le moral des troupes, les stimulants ont permis un décuplement des forces. En second lieu, après les combats à proprement parler, des sédatifs (comme l’alcool, la marijuana ou les opiacés) ont été administrés pour soigner ou prévenir les effets de la guerre sur le psychisme humain. Les traumatismes du combat pouvaient en effet rendre les soldats incapables de continuer à se battre, aussi ce type de calmants aidait-il à calmer leurs nerfs éprouvés. (...)"
La suite ici qui montre l'hypocrisie de nos sociétés dans ce rapport aux drogues et qui montre aussi que la guerre n'a rien de naturel finalement... : https://shs.cairn.info/revue-mouvements-2016-2-page-100?lang=fr




Verticales & Gallimard 2023
Folio 2024
« Dans le noir, la monstre fait même peur aux loups enragés sous mon lit sauf que je ne peux pas m’enfuir de ma peau.
Je veux que quelqu’un la tue mais personne ne la voit.
Je veux qu’elle meure mais je ne sais pas comment elle s’appelle.
Je cherche son nom partout. »
La folie qui parcourt ce roman électrise par sa brutale justesse et la sauvagerie poétique de son regard sur le monde.
*
C'est un livre abime pour moi, qui me résonne et me questionne là où... C'est un livre pétri de douleur innommée et innommable autour de laquelle on peut tourner toute une vie comme on tourne sa langue bien plus de sept fois dans une bouche qui résiste à mordre méchamment là où ça fait trop mal avant de la mâcher, mâcher sa propre langue et faire de ce jus, cette bouillie, écriture. Le trauma devient alors littérature mais littérature ne guérit pas, elle diffuse simplement et par cet effet de diffusion de la douleur, elle l'allège peu à peu.
Voir un article à son sujet ici : https://blogs.mediapart.fr/floracitroen/blog/260923/mathematiques-de-l-existence-sur-tumeur-ou-tutu-de-lena-ghar
Née en 1989 au bord des vagues, Léna Ghar doit ses plus grandes joies à ses amies, à ses frères, au soleil et au vent. Elle a déménagé à l’aube de ses 17 ans pour aller étudier dans une grande ville. Elle a suivi le Master de création littéraire à Paris-8 et travaille dans l'édition sonore. Tumeur ou tutu est son premier roman. Prix des Cordeliers 2024.


