Auteur inconnu
Sur ton front glacé tous mes souvenirs épars
Un profond baiser et je clos ton regard.
in Journal 1996
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Sur ton front glacé tous mes souvenirs épars
Un profond baiser et je clos ton regard.
in Journal 1996
Devant toi se lève l’aurore
Elle frôle les draps
L‘inertie est douce quand tu dors
Le reste attendra
Mais comme il fait sombre
Au fond de tes bois
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Comme un vent fou du Labrador
Qui s’essouffle en toi
Mille et une pages que tu perfores
Sans écrire quoi que ce soit
Un roman de plomb
À chacun de tes bras
Tous les jours tu te tairas encore
Sans même savoir pourquoi
Tu retarderas tous les remords
Ils se colleront à tes pas
Sortant à moitié nue dehors
Car tu préfères avoir froid
Ce qu’on ignore ne nous tue pas
Un conte noir écrit dans les années 2000, lu par l'auteur.
Photo empruntée à Christian Houge.
« Aussi pâles que la lune, aussi nombreux que les étoiles », racontait sa grand-mère lorsqu’ils étaient lui et ses frères et sœurs, pas encore sortis de la tanière. « Les Hommes étaient des créatures sans pelage, ni plume, très faibles à la naissance. Il fallait d’innombrables lunes avant qu’ils ne sachent se déplacer à quatre pattes, mais très vite, ils se tenaient sur deux pattes seulement et grandissaient en direction du ciel. C’était des êtres extrêmement rusés, habiles, qui habitaient de solides abris. Excellents chasseurs, disait encore la grand-mère, ils ne craignaient ni l’eau, ni la foudre de feu, ni aucune autre créature à part l’ours. Les Hommes, racontait-elle encore, vivaient en bonne entente avec nous, jusqu'au jour très ancien où une épaisse couche de glace recouvrit la terre. Le gibier se fit alors de plus en plus rare. Les Hommes ne voulurent plus partager et commencèrent à nous chasser aussi, rompant ainsi nôtre vieux pacte d’amitié. »
in Le rêve du loup
Fixées aux falaises
Les sentinelles aux abois
Soufflent sur les braises
Qui ne se réchauffent pas
Sous un toit de pierre
Le ciel se fait lourd
Elles ne laissent derrière
Que la chair à vautours
Elles dorment éveillées
Ensevelies sous les plumes
La douceur effondrée
Sous le poids de l’enclume
Sous un toit de pierre
Le ciel se fait lourd
Elles ne laissent derrière
Que la chair à vautours
La nuit meurtrière
A fauché au détour
L’amour éphémère
Redevenu sourd
Partout où nous posons l’œil, nous rencontrons un savoir dense qui fait le cosmos. Nous seuls, les hommes, ne savons pas nous comporter et dédaignons de l’apprendre.
Pourtant, certains jours, le corps que nous méprisons de façon si hautaine nous rappelle à l’ordre. Alors que nous flânons dans les vastes solitudes de notre inconnaissance, nous gaussant des coqs et des ânes, notre corps fait soudain appel à nous.
in Marguerite de Porète
Nous portons le collier serré de l’insouciance
Sur nos coups durs, nos coups de foudre et de soleil.
On nous a enseigné la fugue et les buissons ;
Le bonheur fait toujours partie de nos absences.
Nous sommes juste injustifiés ; en même temps
que le temps passe, nous passons la main sur vous.
La caresse est en nous et le poing hors de nous.
In Dehors s’enlise dans nos plaies
ses fossettes, un halo lumineux
sur la toile recouverte de suie et de sueur
l'empreinte de ses doigts érige des ponts
le long du temps qui goutte à intervalle régulier
et forme une flaque pourpre à ses pieds
la fêlure dans sa voix, un frisson dans la nuit
qui engloutit les sourires les caresses les envies de cavale
des corps qui ne savent plus s'ils jouissent pour de bon
ou s'ils ont appris malgré eux à se confondre
dans ce décor sinistre où leurs yeux ne brillent plus ;
ses pommettes, un volcan en feu
que creuse les agendas où la vie se débat aux heures aux lieux
aux petits cercueils prévus à cet effet
les codes les couleurs c'est pas fait pour les chiens
en-dessous de ses ongles y'a un peu de bleu
un peu de rouge aussi ce sont des choses qui arrivent
quand on refait le monde de ses propres mains
et comme elle fait de grands gestes
on dirait qu'elle sculpte une musique dans le noir
la poésie c'est pas fait pour les chaînes