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CATHY GARCIA-CANALES - Page 247

  • Catherine Durand - Au fond de tes bois

     


    Devant toi se lève l’aurore
    Elle frôle les draps
    L‘inertie est douce quand tu dors
    Le reste attendra
    Mais comme il fait sombre
    Au fond de tes bois

    Tous les jours tu te tairas encore
    Sans même savoir pourquoi
    Tu retarderas tous les remords
    Ils se colleront à tes pas
    Sortant à moitié nue dehors
    Car tu préfères avoir froid
    Ce qu’on ignore ne nous tue pas

    Comme un vent fou du Labrador
    Qui s’essouffle en toi
    Mille et une pages que tu perfores
    Sans écrire quoi que ce soit
    Un roman de plomb
    À chacun de tes bras

    Tous les jours tu te tairas encore
    Sans même savoir pourquoi
    Tu retarderas tous les remords
    Ils se colleront à tes pas
    Sortant à moitié nue dehors
    Car tu préfères avoir froid
    Ce qu’on ignore ne nous tue pas 

     

     

     

  • Jenna Barton

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    « Aussi pâles que la lune, aussi nombreux que les étoiles », racontait sa grand-mère lorsqu’ils étaient lui et ses frères et sœurs, pas encore sortis de la tanière. « Les Hommes étaient des créatures sans pelage, ni plume, très faibles à la naissance. Il fallait d’innombrables lunes avant qu’ils ne sachent se déplacer à quatre pattes, mais très vite, ils se tenaient sur deux pattes seulement et grandissaient en direction du ciel. C’était des êtres extrêmement rusés, habiles, qui habitaient de solides abris. Excellents chasseurs, disait encore la grand-mère, ils ne craignaient ni l’eau, ni la foudre de feu, ni aucune autre créature à part l’ours. Les Hommes, racontait-elle encore, vivaient en bonne entente avec nous, jusqu'au jour très ancien où une épaisse couche de glace recouvrit la terre. Le gibier se fit alors de plus en plus rare. Les Hommes ne voulurent plus partager et commencèrent à nous chasser aussi, rompant ainsi nôtre vieux pacte d’amitié. »

     

    in Le rêve du loup

     

     

  • Catherine Durand - Toit de pierre

     


    Fixées aux falaises
    Les sentinelles aux abois
    Soufflent sur les braises
    Qui ne se réchauffent pas

    Sous un toit de pierre
    Le ciel se fait lourd
    Elles ne laissent derrière
    Que la chair à vautours

    Elles dorment éveillées
    Ensevelies sous les plumes
    La douceur effondrée
    Sous le poids de l’enclume

    Sous un toit de pierre
    Le ciel se fait lourd
    Elles ne laissent derrière
    Que la chair à vautours

    La nuit meurtrière
    A fauché au détour
    L’amour éphémère
    Redevenu sourd 

     

     

  • Jean Bédard

    Partout où nous posons l’œil, nous rencontrons un savoir dense qui fait le cosmos. Nous seuls, les hommes, ne savons pas nous comporter et dédaignons de l’apprendre.
    Pourtant, certains jours, le corps que nous méprisons de façon si hautaine nous rappelle à l’ordre. Alors que nous flânons dans les vastes solitudes de notre inconnaissance, nous gaussant des coqs et des ânes, notre corps fait soudain appel à nous.


    in Marguerite de Porète

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nous portons le collier serré de l’insouciance
    Sur nos coups durs, nos coups de foudre et de soleil.
    On nous a enseigné la fugue et les buissons ;
    Le bonheur fait toujours partie de nos absences.
    Nous sommes juste injustifiés ; en même temps
    que le temps passe, nous passons la main sur vous.
    La caresse est en nous et le poing hors de nous.

     

    In Dehors s’enlise dans nos plaies

     

     

     

     

  • Myriam OH

    ses fossettes, un halo lumineux
     sur la toile recouverte de suie et de sueur
     l'empreinte de ses doigts érige des ponts
     le long du temps qui goutte à intervalle régulier
     et forme une flaque pourpre à ses pieds
     la fêlure dans sa voix, un frisson dans la nuit
     qui engloutit les sourires les caresses les envies de cavale
     des corps qui ne savent plus s'ils jouissent pour de bon
     ou s'ils ont appris malgré eux à se confondre
     dans ce décor sinistre où leurs yeux ne brillent plus ;
     ses pommettes, un volcan en feu
     que creuse les agendas où la vie se débat aux heures aux lieux
     aux petits cercueils prévus à cet effet
     les codes les couleurs c'est pas fait pour les chiens
     en-dessous de ses ongles y'a un peu de bleu
     un peu de rouge aussi ce sont des choses qui arrivent
     quand on refait le monde de ses propres mains
     et comme elle fait de grands gestes
     on dirait qu'elle sculpte une musique dans le noir
     la poésie c'est pas fait pour les chaînes