Jordi Savall - Lady Mary Hay's Scots Measure
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I cannot tell you
how the light comes.
What I know
is that it is more ancient
than imagining.
That it travels
across an astounding expanse
to reach us.
That it loves
searching out
what is hidden
what is lost
what is forgotten
or in peril
or in pain.
That it has a fondness
for the body
for finding its way
toward flesh
for tracing the edges
of form
for shining forth
through the eye,
the hand,
the heart.
I cannot tell you
how the light comes,
but that it does.
That it will.
That it works its way
into the deepest dark
that enfolds you,
though it may seem
long ages in coming
or arrive in a shape
you did not foresee.
Je ne peux vous dire
comment vient la lumière.
Ce que je sais,
c'est qu'elle est plus ancienne
que l'imagination.
Qu'elle voyage
à travers un espace stupéfiant
pour nous atteindre.
Qu'elle aime rechercher
ce qui est caché
ce qui est perdu
ce qui est oublié
ou en danger
ou en souffrance.
Qu'elle a une affection pour le corps
pour trouver son chemin vers la chair
pour tracer les contours des formes
pour éclairer à travers l'œil,
la main,
le cœur.
Je ne peux vous dire
comment vient la lumière,
mais peux vous assurer qu'elle vient.
Qu'elle le fera.
Qu'elle se forera une voie
dans l'obscurité la plus profonde
qui vous enveloppe,
même si cela peut sembler
prendre une éternité à venir
ou arriver sous une forme
que vous n'aviez pas prévue.
traduit par moi-même
Joyeuses lumières pour des temps obscurs !
La douceur a fait pacte avec la vérité ; elle est une éthique redoutable.
Elle ne peut se trahir, sauf à être falsifiée. La menace de mort même ne peut la contrer.
La douceur est politique. Elle ne plie pas, n'accorde aucun délai, aucune excuse. Elle est un verbe : on fait acte de douceur. Elle s'accorde au présent et inquiète toutes les possibilités de l'humain.
De l'animalité, elle garde l'instinct, de l'enfance l'énigme, de la prière l'apaisement, de la nature, l'imprévisibilité, de la lumière, la lumière.
in Puissance de la douceur
Assise nue sur un tabouret haut, elle contemple les bougies, cherche le calme en elle, la paix qui tarde à venir tellement la peur est là, dans le ventre et elle voudrait qu’elle s’en aille. Elle respire, fait le vide, cherche l’oubli, que cette obsession de la mort la quitte enfin. Elle ferme les yeux, se projette ailleurs : rituel de purification, rituel de libération. Partir et laisser les morts reposer. En paix, en paix, trouver la paix. Obsession.
Texte d'atelier du 26 janvier 2020