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CATHY GARCIA-CANALES - Page 366

  • Cécile Coulon

     

     

    ABANDON

    n'abandonnez pas votre âge
    pour un âge plus jeune
    ni votre visage et ses plis
    pour une figure lisse
    n'abandonnez pas l'espoir
    des jours meilleurs
    ils viennent comme des
    animaux sauvages
    au moment où tout est
    obscur et silencieux

    n'abandonnez pas ceux que vous
    aimez simplement parce qu'ils
    ne vous aiment plus

    n'abandonnez pas les maisons
    elles ne vous ont rien fait
    une maison ne répète pas vos secrets
    une maison grince quand vous pleurez
    et chuchote quand vous dormez
    n'abandonnez pas le cortège
    des oies quand le jour n'est pas encore levé
    ni le bol et la petite cuillère préparés
    la veille au soir sur la table
    de la salle à manger
    n'abandonnez pas les "je t'aime" pour
    "des bises" à la fin des messages,
    n'abandonnez pas les "ma chérie"
    pour un prénom remplaçable

    n'abandonnez pas ceux que vous aimez
    simplement parce qu'ils ne s'aiment
    pas

    n'abandonnez pas la certitude
    que de grandes émotions
    viendront bientôt
    et qu'il faudra ouvrir sa poitrine
    comme une mangue
    pour les garder longtemps
    n'abandonnez pas le bruit des rivières
    la nuit ni celui des aboiements
    dans la rue du village
    n'abandonnez pas le corps endormi
    pour un autre paysage

    n'abandonnez pas les baisers tendres
    et les mains chaudes

    n'abandonnez pas les enfants aux terreurs
    qui sont les vôtres
    n'abandonnez pas les vieux à la vieillesse
    ni le coeur aux flammes noires
    n'abandonnez pas les animaux
    que vous avez domestiqués pour votre
    bon plaisir
    n'abandonnez pas les foules heureuses
    et le petit bois dans sa niche
    n'abandonnez pas les crêpes ni
    le langage du désir

    jamais je n'abandonnerai l'idée
    de m'abandonner à toi

     

     

     

  • Kelly Tan

    Kelly Tan.jpg

     

    Sous les girandoles salées

    Creuser à mains nues

    La fosse de l’âme 

    Y saluer les licornes

    Venues par deux

    Jumeler silence

    A la nacre du monde

     

    cg in Mystica perdita, à tire d'ailes 2009

     

     

     

  • Hans Baldung Grien - La marche à la mort

    Hans Baldung Grien - la marche à la mortn.jpg

     

    Chacun d’entre nous a une relation unique et souvent incommunicable, avec la mort. Pour les uns, c’est une réalité vécue au plus près, parfois des plus brutales et dont ils ne peuvent se défaire, Pour d’autres, c’est une abstraction qu’ils n’ont pas eu à côtoyer de près et ils font tout leur possible pour ne pas avoir à y penser et vivent comme si ça n’allait jamais arriver. Pour d’autres, plus rares, c’est une expérience vécue personnellement dans – ou plutôt hors de – leur propre corps et dont ils sont revenus, complètement transformés.

     

    Depuis le début de l’humanité, celle-ci à cherché des réponses à cette fin que l’on peut repousser, ignorer mais qui s’avère inéluctable même si certains continuent cette quête tout aussi ancienne peut-être d’immortalité. On sait bien qu’une certaine élite aujourd’hui pense qu’elle va y accéder grâce aux avancées technologiques, sans conscience de l’enfer que cela représenterait en réalité d’être enfermés pour toujours dans une si étroite enveloppe que le corps humain.

     

    La question cependant qui se pose, c’est que oui la mort est une fin, mais la fin de qui, la fin de quoi ? Est-ce vraiment une fin ou bien un passage, le début d’autre chose ? Où étions-nous avant de naître, où seront nous après ? Et chaque civilisation, société, chaque religion, d’innombrables chercheurs, philosophes, occultistes ou autre, mais aussi chaque individu pour lui-même et en lui-même, a cherché, cherche et cherchera encore et chacune, chacun de proposer ou imposer une ou des réponses qui demeurent de l’ordre de la croyance, de la foi, de l’intuition, mais qui restent à ce jour sans preuve, si ce n’est donc des témoignages de plus en plus nombreux, mais surtout de plus en plus sérieusement étudiés, venus de ceux qui sont passés de l’ « autre côté ». Et personnellement, je pense que l’étude de ces « phénomènes » est une des avancées les plus intéressantes pour l’humanité aujourd’hui car changer notre regard sur la mort changera notre regard sur la vie et sur nous-mêmes.

     

    Car aussi difficile que soit toutes les épreuves liées à la mort : perdre ceux qui nous sont chers, voir des personnes mourir violemment, avoir à envisager sa propre mort ou bien être obsédée par elle, ce n’est pourtant pas la mort qui est le plus insupportable, mais c’est bien l’impossibilité de vivre véritablement. De trouver un sens autre que la réussite matérielle et la quête de pouvoir à notre existence sur ce plan terrestre.

     

    Cathy Garcia Canalès

     

     

     

     

  • Philippe Naudet - Conscience tentaculaire - septembre 2019

    Philippe Naudet Conscience tentaculaire septembre 2019._n.jpg

     

    Conscience à l’affût dans les champs gravides d’étoiles.

    Coque miroir, percée. Mutation.

     

    La Bête piaffe sur les crêtes.

    Urgence cosmique. Déchirez le voile.

     

    Ondes, particules, font rivières débordant toutes limites.

    Les ombres dansent, franchissent le temps à rebours, vont et viennent détachées.

     

    Et pleuvent les pierres.

     

    cg in Les mots allumettes, Cardère 2012