Baroness Helga Von Cramm - illustration pour Songs of Christmas de Frances Ridley Havergal - 1885
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Ce monde est sale de bêtise, d’injustice et de violence ; à mon avis, le poète
ne doit pas répondre par une salve de rêves ou un enchantement de langue ;
il n’y a pas à oublier, fuir ou se divertir. Il faut être avec ceux qui se taisent
ou qui sont réduits au silence. J’écris donc à partir de ce qui reste vivant dans
la défaite et le futur comme fermé. S’il n’est pas facile d’écrire sans illusion,
il serait encore moins simple de cesser et supporter en silence. Donc, j’aime
à penser la poésie comme un lichen ou un lierre, avec le mince espoir que
le lierre aura raison du mur.
in Entretien, in revue "Scherzo" n° 12-13, été 2001
LE MONDE EST NOUS TOUS, OU RIEN
Haïssez celui qui n’est pas de votre race.
Haïssez celui qui n’a pas votre foi.
Haïssez celui qui n’est pas de votre rang social.
Haïssez, haïssez, vous serez haï.
De la haine, on passera à la croisade,
Vous tuerez ou vous serez tué.
Quoi qu’il en soit,
vous serez les victimes de votre haine.
La loi est ainsi :
Vous ne pouvez être heureux seul.
Si l’autre n’est pas heureux,
vous ne le serez pas non plus,
Si l’autre n’a pas d’avenir,
vous n’en aurez pas non plus,
Si l’autre vit d’amertume,
vous en vivrez aussi,
Si l’autre est sans amour,
vous le serez aussi.
Le monde est nous tous, ou rien.
L’abri de votre égoïsme est sans effet dans l’éternité.
Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus.
Je suis atteinte d’une bien étrange maladie dont je ne connais pas le nom, l’obsession de l’essentiel, d’un retour à l’originel. À l’acier et au béton, je préfère le bois et la terre, aux néons, je préfère les flammes.
cg in Journal 1998
Taudis construit en bord de rivière
Boutique de barbier abandonnée
Cubotao avaient au début des années 90, une population de 110.000 habitants. Située près de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil, on l'appelait la « vallée de la mort » dans les années 90 quand une brume sulfureuse était souvent en suspension dans l’air, camouflant un enfer toxique en dessous. Les poissons tirés des rivières fétides de la ville étaient aveugles et mutants. Une étude avait montré qu’en un seul jour, les 22 usines pétrochimiques et sidérurgiques géantes rejetaient dans l’air quelque 875 tonnes de gaz toxiques, 473 tonnes de monoxyde de carbone et 182 tonnes d’oxyde sulfurique. Les naissances de bébés malformés étaient très nombreuses, et aujourd'hui ? depuis la pollution a été réduite de près de 90 % et pourtant Cubatao reste la ville la plus polluée du Brésil.