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CATHY GARCIA-CANALES - Page 434

  • Jorge Amado

     

    (…) c’était encore trop pour les pauvres de vivre, vivre en résistant à tant de misère, à des difficultés sans fin, à cette extrême pauvreté, aux maladies, au manque total d’assistance, vive quand ils n’avaient que les moyens de mourir. Pourtant ils vivaient, c’étaient des gens obstinés, et ils ne se laissaient pas liquider facilement. Leur capacité de résistance à la misère, à la faim, aux maladies, venait de loin, elle était née sur les bateaux des négriers, et elle s’était affermie dans l’esclavage. Leurs corps étaient aguerris ; ils s’étaient endurcis au dénuement.

    Et non contents de vivre, ils vivaient heureux, qui plus est. Et plus ils avaient des difficultés, plus ils riaient au son des guitares et des harmonicas (…). Ils affrontaient la misère avec allégresse, se moquaient de leur pauvreté et allaient de l’avant. Lorsqu'ils ne retrouvaient pas dès leur naissance les angelots des cieux, élus par Dieu et par la dysenterie, la faim et le manque de soins, les enfants s’élevaient à cette dure et joyeuse école de la vie, ils héritaient de leurs parents la résistance et la capacité de rire et de vivre. Ils ne se rendaient pas, ils ne se soumettaient pas au destin, humiliés et vaincus. Non, ils résistaient à tout, affrontaient la vie et ne la trouvaient pas nue et froide, ils la revêtaient de rires, de musique, de chaleur humaine et de gentillesse (…).

    Voilà comment ils sont ces gens simples, des durs à cuire. Voilà comment nous sommes nous hommes du peuple, joyeux et obstinés. C’est ceux de la haute qui sont des mous, des piliers de pharmacie bourrés de barbituriques, rongés d’angoisse et de psychanalyse (…).

     

     in Les pâtres de la nuit (1970)

     

     

     

     

     

     

  • Noël des artistes à la Maison Jacob - Castelnau-Montratier (46) - du 18 au 23 décembre

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    Retrouvez mes livres, cartes d'artiste et quelques tableaux à la Maison Jacob 11 place Gambetta 46170 Castelnau Montratier Ste Alauzie.du 18 au 23 décembre prochain, le "Noël des artistes", exposition collective qui réunit une dizaine de créateurs dans les domaines de la peinture, des tissus, des livres, de la photo, des bijoux et de la céramique vous ouvre ses portes, Vous y trouverez des cadeaux originaux et à prix modérés qui réjouiront vos proches.

    Du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 15h à 18h et dimanche de 10h30 à 13h (permanences tenues par les artistes).

    Il n'y aura pas de vernissage en début d'exposition mais un vin chaud sera offert dans l'espace d'exposition le dimanche 23 à partir de 12h pour clore la manifestation.

     

     

  • LE PETIT MARCHÉ DE NOËL à CONCOTS - dimanche 16 décembre

     

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    Dimanche 16 décembre, je serai à l'Usine à Kroquettes qui propose, avec l'association Koskifon et l'Imprimerie Trace, une nouvelle édition du Petit Marché de Noël. Comme chaque année, une belle sélection d’artisans et créateurs locaux où vous trouverez entre autres des affiches, de la brocante, des peluches, des bijoux, des livres, de la poésie et plus encore... et je serai là !

    Rendez-vous à L'usine à Kroquettes à Concots de 10h À 18h.

    Et à 15h30 : avec joie, le spectacle ATCHOUM par la compagnie des Cubiténistes se jouera au Foyer Rural.

    Restauration le midi - crêpes et vin chaud toute la journée.

    Pour l'occasion, l'imprimerie ouvre ses portes et son équipe vous accueille une tasse de vin chaud à la main.

     

     

     

     

     

  • Radio Décibel : "D'AUTRES RIVAGES", interviewée par Michel Brissaud

     

    45342217_2011809488842297_2619307078438617088_n.jpg"de la poésie?
    de la poésie à la radio???


    "D'AUTRES RIVAGES"
    nous emmène à la rencontre 
    de Cathy GARCIA CANALES ...

    après avoir abordé les Amériques, l'Afrique, le Moyen Orient, Michel et Daniel nous font faire une escale dans la poésie contemporaine française ...
    en commençant par l'une de ses voix proches ...

    - J'aime pas la poésie!
    - Alors, écoute!"
     

    c'était sur Radio décibel tous les dimanche de novembre et toujours disponible en podcast ici :

    http://www.decibelfm.fr/nos-emissions-en-podcast/dautres-rivages?fbclid=IwAR2BspqkWlM56iLHzImfWlZ3gwPq8byIbxeJ-UVJqwE2EaQBlgJhvkId2Sc

     

    Merci à Michel Brissaud ! :-)

     

     

     

  • Appel à financements participatif pour Quand on sait, premier film documentaire d’Emmanuel Cappellin

     

    A l’heure où la civilisation industrielle, tel un navire entrant dans la tempête, se confronte à l’épuisement de ses ressources énergétiques et à la réalité d’un changement climatique déjà hors de contrôle, le film documentaire "Quand on sait" pose une question dérangeante : comment vivre l’effondrement le mieux possible, le plus humainement possible ?

     

     

     

     Pour soutenir le film en financement participatif (clôture fin décembre) :

     https://www.kickstarter.com/projects/onceyouknow-thefilm/once-you-know-quand-on-sait?ref=project_link

     

     

  • Jean Giono

     

    Dès que les sens sont suffisamment aiguisés, ils trouvent partout ce qu’il faut pour découper les minces lamelles destinées au microscope du bonheur. 
    Tout est de grande valeur : une foule, un visage, des visages, une démarche, un port de tête, des mains, une main, la solitude, un arbre, des arbres, une lumière, la nuit, des escaliers, des corridors, des bruits de pas, des rues désertes, des fleurs, un fleuve, des plaines, l’eau, le ciel, la terre, le feu, la mer, le battement d’un cœur, la pluie, le vent, le soleil, le chant du monde, le froid, le chaud, boire, manger, dormir, aimer.


    in La Chasse au bonheur

     

     

     

  • 30 ans dans une heure de Sarah Roubato

     

    Publie.net éd., 5 septembre 2018

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    142 pages, 14 €.

     

     

    « 30 ans dans une heure » : qu’est-ce qui relie les paroles de ces presque trentenaires d’ici et d’ailleurs ? Un âge qui marque une étape importante dans la vie, l’âge où la pression sociale se fait plus forte et où on commence à prendre conscience du temps qui passe.

     

    Toutes ces voix rassemblées dans ce roman forment une polyphonie dont la note commune est un questionnement sur le sens, une quête de sens, de liberté et d’authenticité. Tout ne coule pas de source et dans le monde qui se présente à elles, elles n’ont plus forcément envie de perpétuer des habitudes, des modes de vie et de pensée sans en interroger véritablement le sens. C’est une sorte de crise qui se traduit plus fortement pour ces personnes — pour cette génération ? — par un besoin pressant et vital de cohérence.

     

    « C’est une espèce de courbature à l’âme. Comme un muscle qui tire chaque fois qu’on triche. »

     

    Certains ont déjà fait le pas, le pas de côté.

     

    Travailler, s’insérer, fonder une famille, éduquer ses enfants pour qu’ils aient une bonne situation, assurer sa propre carrière, sécuriser ses arrières, avoir des loisirs, des projets, être compétitif, prévoyant mais consommer sans se poser de questions. Voilà le réel qu’on leur a appris.

     

    « Il vaut mieux peut-être s’exténuer à essayer d’inventer autre chose, au lieu de chercher à s’abriter dans les ruines de ce qui nous rassure. Il vaut mieux peut-être travailler à se donner les moyens de dire merde. », dit l’une des voix.

     

    Même quand elles sont marginales ces voix qui s’expriment ici, ce qu’elles disent est universel, va à l’essentiel et défie toute catégorisation, elles parlent de ce pas de côté qui permettrait de donner sens justement, de sortir des ornières et des sens uniques obligatoires, de donner de la dignité à ce que l‘on vit, ce que l’on fait, à soi-même comme aux autres.

     

    Comme Olivier chez qui « on était reçu comme des rois, mais jamais comme des invités » (…) Sa pauvreté n’était pas un refuge pour le laisser-aller, ni son exigence un abri pour l’orgueil. Quitte à faire quelque chose, autant le faire pour de vrai. Pour lui le mieux possible, c’était l’ordinaire. (…) Aucun de ses gestes ne clashait avec ses valeurs. »

     

    Ces voix parlent de réappropriation, réappropriation de sa propre vie, de sa pensée, de ses choix et de sa responsabilité, y compris celle de ses erreurs et échecs, elles parlent aussi d’apprendre à disparaître.

     

    « "Il devait avoir une faille". C’est pas une faille, Madame, c’est un tunnel. Un couloir qui s’enfonce dans la vérité d’un homme. »

     

    Elles parlent d’angoisses, de pertes de repères, de la violence du monde, de solitude.

     

    « Un animal a envie de chialer en moi. Mais il a perdu son cri. Je me sens sec. Sec comme un arbre mort qui a encore assez de feuilles pour ne pas que ça se voie. Il faudrait quelque chose pour me rendre à nouveau vivant. Un autre regard qui se poserait sur ma vie. Quelqu’un qui verrait ce que je ne m‘autorise pas à être. Quelqu’un qui ferait bien plus que m’apprécier. Qui pourrait m’espérer. »

     

    Il y a des voix qui ont choisi de se mettre au vert pour de bon, qui préfèrent parler aux animaux :

     

    « Tu dois penser que les humains, ça assure. On t’apporte du foin, de l’orge, des carottes. Ta citerne ne manque jamais d’eau. (…) On donne l’impression de savoir ce qu’on fait. Si tu les voyais, une fois dans leur monde, pas foutus de vivre ensemble ces humains ! Chacun dribble avec son petit moi. Ils jouent à un jeu sans connaître les règles. Alors ils se cognent, fatalement, de tous les côtés. Ils se cognent des mots, des intentions, des sourires, des projets, des caresses.

     

    Ce ne sont pas les plus féroces qui ont les coups les plus cinglants. Ce sont tous ceux qui font mal sans faire attention, par paresse ou par négligence. Rien qu’avec des non-dits, des oublis, des laisser-faire. »

     

    Il y a des voix qui cherchent à dénuder l’évidence, des voix qui chuchotent d’autres possibles.

     

    « Il dit qu’il faut toujours porter en soi l’opposé de ce qui nous entoure, car sans l’ombre, la lumière ne sait pas éclairer. »

     

    Des voix qui nous invitent, quel que soit notre âge, notre sexe, notre genre, notre identité, à danser avec elles sur le quai des possibles.

     

    Qu’est-ce qu’on cherche au fond, toutes et tous, et que nous sommes si habiles à couvrir de mensonges qui nous font croire que ce n’est pas possible ?

     

    Sarah Roubato, entre autre pisteuse de paroles, écouteuse à temps plein, parcourt depuis pas mal de temps et par tous les temps, la France et plus encore, pour glaner justement des voix, les rassembler, les porter, les faire entendre. Bien qu’ici elles sortent toutes de sa propre imagination, on ne peut s’empêcher de penser qu’elles sont nourries de rencontres réelles.

     

    Une polyphonie où la fiction se fait miroir, écho des possibles, à nous d’en capter toutes les résonances, tous les reflets et peut-être parvenir ainsi à mieux nous voir et nous écouter nous-mêmes.

    Cathy Garcia

     

     

     


     

     

    005A1322-600x400.jpgAnthropologue, auteur compositeur interprète, bloggeuse, écrivain, Sarah Roubato travaille toujours avec les mots. Elle les écrit, les chante ou les enregistre. Quand les routes toutes tracées passent au-dessus des terrains les plus riches, elle n’hésite pas à les quitter et à prendre les tournants. Des grandes écoles françaises aux universités québécoises, des colloques au terrain de recherche, des murs du conservatoire à l’école des bars et des petites scènes, de l’écriture aux portraits sonores, elle ne perd jamais son verbe : exprimer les potentiels. Bibliographie : Lettres à ma génération, Michel Laffont 2016 ; Trouve le verbe de ta vie, éd. La Nage de l'Ourse, 2018. Son site : http://www.sarahroubato.com/