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CATHY GARCIA-CANALES - Page 455

  • Calepin paisible d'une pâtresse de poules lu par Walter Ruhlmann

     

    sur : http://beakful.blogspot.com/2018/08/calepin-paisible-dune-patresse-de.html

     

     

    extrait de Calepin paisible d'une pâtresse de poules de Cathy Garcia Canalès, Nouveaux délits, 2018
     
     
    La pâtresse poétesse observe, contemplative, ses poules, comme des amies, en tout cas plus que des animaux de compagnie, et l'environnement dans lequel elles évoluent. D'autres animaux, végétaux, personnes apparaissent et jouent des rôles essentiels dans ce recueil de pensées existentialistes que j'ai dévoré en une soirée et dont je me permets de reproduire ici un court extrait pour le promouvoir car il faut lire ce recueil pour connaître le Sublime, retrouver un bref instant l'essence même de ce que nous sommes en tant qu'êtres vivants sur cette Terre que nous négligeons, dans cette nature foisonnante que nous avons tout fait pour (essayer de) maîtriser à nos dépends. WR.
     


    Oubliez-moi, oubliez mon personnage, il n'est rien d'autre que le vent quand rien ne bouge.

    Je m'absente pour vivre pleinement, comprenez-vous? Et si je dois quitter mes mots pour cela ou plutôt ceux qui les lisent, je le ferai. Il y a un piège dans les personnages que nous créent les mots, ces personnages peuvent à chaque instant se refermer sur nous comme des vierges de fer. Ensuite, on ne nous entend plus, embrochés, pris au piège.

    Aussi, je m'absente, afin que si mon personnage se referme, il ne se referme que sur le vide. Et je  est ailleurs, je  est nulle part,  je est partout. Dans les nuages en transhumance, dans la langue infatigable de mon enfant, dans le chant du coucou, dans l'avion qui troue le ciel, dans les arbres en attente de l'orgasme printanier et le couple d'oiseaux qui se chamaille; dans le trésor des buis agités par le vent, la mousse qui veloute les murets, dans ce morceau sec de genévrier, dans la crête rouge vif de Cerridwen, dans le jaune d'or du grain de maïs qu'elle vient de gober, dans les pelures de mandarine qui tranche sur le délavé des pelouses sèches, dans la croix du corbeau à l'aplomb de ma tête.

    *****
     
    [NDLR] Ce passage me fait penser à ces vers de Walt Whitman
     

    I celebrate myself, and sing myself,
    And what I assume you shall assume,
    For every atom belonging to me as good belongs to you. 

    Walt Whitman “Songs of Myself”, Leaves of Grass

     

    28 pages agrafées
    ISBN : 978-2-919162-05-5
    tirage limité et numéroté
    sur papier 90g - couverture 250g
    100 % recyclé

    10 € +2 pour le port
    à commander à
    Association Nouveaux Délits
    http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

     

     

  • Werner Lambersy

    Tu es l'éclat de verre

    Du miroir où se cachent

    Les défunts

    Qui te rêvent

    Sans voir 

     

    Eux qui songent

    Au miroir des miroirs

    Où se sont engendrés

    Les mensonges du rien 

     

    Et l'image d'un corps

    Que l'absence

    A creusé

    Dans les débris du feu

    Et la fuite

    Utérine des astres 

     

    Tu es l'ombre

    De l'ombre d'une nuit

    Comme soudain

    Fleurit le sable

    Sous l'averse ou l'ozone

    A la suite de l'éclair 

     

    Uluru 

    T'as rêvé 

     

    Et tu rêves 

    Uluru 

     

    Ici à Paris

    Où les hommes pèsent si peu

    Qu'ils ne rêvent jamais

    Les longs rêves patients

    De la pierre  

     

    Là-bas dans la grande île sèche

    Uluru dort 

     

    Et tu dors

    Dans Uluru la porteuse

    Maternelle de l'ocre semence

    Des crépuscules

    Où tu agites

    Ton ombre 

     

    Là-bas sur la Grande Terre

    Où tu n'es pas quelque chose

    D'isolé mais un morceau non détaché

    Du cordon ombilical

    Des millénaires en cours 

     

    Là-bas Uluru dort

    à ta place

    et remplit le contrat initial

    de rêver l'essentiel 

     

    Et son nombril est un tunnel d'étoiles 

    Vers l'âme unique de la matière

    Et l'œil humide de l'amour

     

    Alors écoute ici à Paris

    Où les hommes sont tellement sourds

    Qu'ils ont besoin de livres

    comme des bouées qu'on lance dans le bruit

     

    Ecoute

    Ce que là-bas

    Dit le didjeridoo

     

    Quand l'homme à la peau

    Peinte en rouge

    Pour la danse féconde des jours

     

    Arrache de sa bouche

    Le grand brame doux

    Et la giclée sonore

    Du sperme de son souffle

     

    Ecoute ce que disent

    Les talons bien rythmés

    De tes frères et soeurs

    Dans la chaîne de la genèse

     

    Et la poussière qui retombe

    En silence sur leurs pas

    Comme d'un tambour à l'autre

    Des galaxies

     

    Quand les tambourinaires de la lumière

    Se répondent par-dessus

    La forêt des ténèbres

     

    in Uluru

     

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    La création n'appartient jamais à l'individu. Elle cesse complètement quand la personnalité prédomine par ses aptitudes, ses dons et ses techniques. La création est le mouvement de l'essence inconnaissable du tout, jamais elle n'est expression de la partie.

     in Carnets