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CATHY GARCIA-CANALES - Page 662

  • David Aniñar

     

    Madre, vieja mapuche, exiliada de la historia
    Hija de mi pueblo amable
    Desde el sur llegaste a parirnos
    Un circuito eléctrico rajó tu vientre
    Y así nacimos gritándoles a los miserables
    Marri chi weu!!!!
    en lenguaje lactante.
    Padre, escondiendo tu pena de tierra tras el licor
    Caminaste las mañanas heladas enfriándote el sudor
    Somos hijos de los hijos de los hijos
    Somos los nietos de Lautaro tomando la micro
    Para servirle a los ricos
    Somos parientes del sol y del trueno
    Lloviendo sobre la tierra apuñalada…

     

    In Mapurbe

     

     

     

    Mère, vieille Mapuche, exilée de l'histoire

    Fille de mon peuple aimable

    Depuis le sud tu es arrivée à nous enfanter

    Un circuit électrique a tranché ton ventre

    Et ainsi nous sommes nés

    En criant aux misérables

    Dix fois nous vaincrons !!!

    Dans un langage nourri au sein.

    Père, en cachant ta peine de terre dans la liqueur

    Tu as marché dans les matins glacés refroidissant ta sueur

    Nous sommes enfants des enfants des enfants

    Nous sommes les petits- fils de Lautaro prenant le micro

    Pour le servir aux riches

    Nous sommes parents du soleil et du tonnerre

    En pluie sur la terre poignardée..

     

    In Mapurbe 

    (trad. Cathy Garcia)

     

     

     

    * Mapurbe : de nombreux Mapuche vivent en Patagonie, tout au sud du Chili, dans la ville de Bariloche. Les jeunes y ont créé un mouvement punk d'un genre particulier, le 'mapurbe', qui veut dire à la fois 'mapuche' et 'urbain'.

     

     

     

     

     

  • Salvador Mariman

     

    Me vuelvo a comer mis lágrimas.

     

    ¿A quién le puedo preguntar,

    por qué hay quienes viven bien y quienes viven muy mal?

    ¿Si no hay una respuesta concreta, que puedo entender de esta realidad?

    ¿cómo la enfrento?

    Nosotros somos ricos, muy ricos y por eso las petroleras, hidroeléctricas, mineras y otras

    están en nuestras tierras,

    ¡es por eso!

    Nos han empobrecido con su ideología,

    con su historia, con su lengua, con su educación y hasta nos dicen terroristas.

    ¿De qué país de primer mundo me hablan, de qué país avanzado dicen venir?

    pues si ser avanzado, de primer mundo y civilizado significa no respetar la tierra

    y la vida, prefiero entonces ser un salvaje.

    Son en los suelos usurpados a nosotros que excavan sin importar la vida de niños que se envenenan de rabia, odio, de gases y químicos que les producen mal formaciones,

    daños irreparables a sus sistemas inmunológicos y hasta cáncer.

    ¿Por qué no hacer pública esta guerra que nos han declarado?

    ¿por qué no gritar a los cuatro vientos que hoy,

    en pleno siglo XXI el modelo económico capitalista impulsado por los supremacitas blancos nos está matando?

    ¿Por qué no gritar a los cuatro vientos

    que lentamente han comenzado un proceso de control del agua en nuestro territorio?

    Sabemos que esto no parará,

    sino que al contrario en el Wallmapu solo habrá más muertos.

    ¡Hey, despierta!

    aquí no se están respetando los tratados internacionales

    y se están violando los derechos humanos.

    Cómo pueden decir tan descaradamente que luchan contra el terrorismo,

    cuando la historia nos muestra como han sido ustedes los que han esclavizado millones de personas, han usurpado nuestras tierras, matado nuestros abuelos

    y continúan haciendo guerras?

    Es por eso que me vuelvo a comer mis lágrimas, no he de llorar,

    pues el llanto no nos salvará, sino la acción

    y es por eso,

    es por eso que te invito a luchar.

     

     

    Je mange de nouveau mes larmes.

     

     

    A qui puis-je demander,

    pourquoi il y a ceux qui vivent bien et ceux qui vivent mal ?

    S’il n’y a pas une réponse concrète, que puis-je comprendre de cette réalité ?

    Comment dois-je l’affronter ?

    Nous autres sommes riches, très riches et c’est pourquoi les compagnies pétrolières, hydroélectriques, minières et autres

    sont sur nos terres,

    c’est pour cela !

    Ils nous ont appauvri avec leur idéologie,

    avec leur histoire, leur langue, leur éducation et nous appellent même terroristes.

    De quel pays du premier monde me parlent-ils,

    de quel pays avancé disent-ils venir?

    car si être avancé, du premier monde et civilisé, cela signifie ne pas respecter la terre et la vie, je préfère alors être un sauvage.

    Ce sont dans les sols qu’ils nous ont usurpés qu’ils excavent en se foutant de la vie des enfants qui s’enveniment de rage, de haine, de gaz et de produits chimiques leur provoquant des malformations,

    dommages irréparables à leurs systèmes immunitaires, et même des cancers.

    Pourquoi ne pas rendre publique cette guerre qu’ils nous ont déclarée ?

    pourquoi ne pas crier aux quatre vents qu’aujourd’hui,

    en plein 21ème siècle, le modèle économique capitaliste impulsé par les suprématies blanches est en train de nous tuer ?

    Pourquoi ne pas crier aux quatre vents

    qu’ils ont lentement commencé un processus de contrôle de l’eau sur notre territoire ?

    Nous savons que cela ne s’arrêtera pas,

    mais qu’au contraire au Wallmapu il y aura seulement plus de morts.

    Hey, réveilles-toi!

    ici les traités internationaux ne sont pas respectés

    et les droits de l’Homme sont violés.

    Comment peuvent-ils dire avec autant d’insolence qu’ils luttent contre le terrorisme,

    lorsque l’histoire nous démontre comment ce fut eux qui réduisirent en esclavage des millions de personnes, qui ont usurpé nos terres, tué nos ancêtres

    et qui continuent à faire la guerre ?

    C’est pour cela que je mange de nouveau mes larmes, je ne dois pas pleurer,

    puisque les pleurs ne nous sauverons pas, sinon l’action

    et c’est pour cela,

    c’est pour cela que je t’invite à lutter.

     

    (traduction de José Antonio Benitez Torres - Québec,  pour Nouveaux délits n°29 - juillet 2008)

     

     

     

  • Salvador Mariman

     

    A la tierra de los sueños.

     

    Llenas de dolor esta noche mis palabras,

    madre

    en mi largo caminar la vida no ha sido fácil y

    hoy siento que me voy.

    ¡Tengo miedo a dejarte!

    por favor te pido me permitas entrar en tu vientre y

    descansar por siempre en el Konünwenu,

    desde ahí podré mirarte mientras me embarco

    a la tierra de los sueños.

     

     

      

    Pour la terre des rêves.

     

    Pleines de douleur cette nuit mes mots,

    mère

    durant mon long parcours la vie ne fût pas facile et

    aujourd’hui je sens que je m’en vais.

    J’ai peur de te laisser !

    S’il te plaît je te demande la permission d’entrer dans ton ventre et

    me reposer à tout jamais dans le Konünwenu,

    de là je pourrais te regarder pendant que je m’embarque

    pour la terre des rêves.

     

     

    (traduction de José Antonio Benitez Torres - Québec,  pour Nouveaux délits n°29 - juillet 2008)

     

     

     

  • Elicura Chihuailaf Nahuelpan, poète mapuche (Chili)

    JUAN CARLOS CARRILAF,koli makuñ016.jpg

    (c)Juan Carlos Carrilaf

     

     

    Ini rume ñamvm noel chillafe
     
    Feyti vlkantun che mu rume kvmelay, pigeken
    Ka fey ti mawizantu ayiwigvn .ti pu aliwen
    ñi kallfv folil mu egvn
    ka ñi chagvll negvmi ti kvrvf
    chalilerpuy vñvm egu ti Pvnon Choyke
    Feyti vlkantun alvkonchi wirarvn
    feyti pu lalu
    kiñe pin ti tapvl rimv mew
    feyti weñagkvn feyti wecheche
    ñi petu zugu ñi kewvn
    welu ñami ñi pvllv
    Feyti vlkantun, ti vlkantun fey
    kiñe pewma feyti afvl chi mapu
    tami ge ka iñche ñi ge, vlcha
    allkvfe piwke, ka feychi  vl zugulvn
    Ka zoy pilayan, ini rume penolu
    ti llafe ini rume ñamvn nolu
    Kas vlkantun fey ñi vl tañi pu Kuyfikeche
    pukem antv mu vy lu ka chonglu
    feyta chi kisu zwam weñagkvn
     

      

     

     

    La clef que personne n'a perdue
    La poésie ne sert à rien, me dit-on.
    Et dans le bois les arbres se caressent
    avec leurs racines bleues et agitent leurs branches
    dans l'air, saluant avec les oiseaux la Croix du Sud.
    La poésie est le profond murmure des assassinés,
    la rumeur des feuilles en automne, la tristesse
    envers le garçon qui conserve la langue
    mais qui a perdu l'âme
    La poésie, la poésie est un geste, le paysage,
    tes yeux et mes yeux,  jeune fille, les oreilles, le coeur
    la musique elle-même. Et je n'en dis pas plus, car
    personne ne trouvera la clef que personne n'a perdue.
    Et la poésie est le chant de mes ancêtres
    le jour d'hiver qui brûle et éteint cette mélancolie si personnelle.

     

     

      


    La llave que nadie ha perdido 
    La poesía no sirve para nada, me dicen
    Y en el bosque los arboles se acarician
    con sus raíces azules y agitan sus ramas
    al aire, saludando con pájaros  la Cruz del Sur
    La poesía es el hondo susurro de los asesinados
    el rumor de hojas  en el otoño, la tristeza
    por el muchacho que conserva la lengua
    pero ha perdido el alma
    La poesía, la poesía, es un gesto, el paisaje
    tus ojos y mis ojos muchacha, oídos corazón
    la misma música. Y no digo más, porque
    nadie encontrará la llave que nadie ha perdido.
    Y poesía es el canto de mis antepasados
    el día de invierno que arde y apaga esta melancolía tan personal.

     

     

     

     

    On peut entendre ici une lecture en mapudungún, la langue mapuche (traduite en français également) d'Elicura Chihuailaf Nahuelpan :

    http://www.cipmarseille.com/pop_audio.php?id=752

     

     

     

     

  • Ana Mendieta - Blood and Feather

    Ana Mendieta-Blood-and-Feathe-005.jpg

     

    Ma quête est avant tout d'ordre spirituel, mais de par ma chair et mon sang, j'aime aussi la vie dans ce qu'elle a de plus terrestre. J'aspire à me rapprocher du vivant, à être davantage à l'écoute de mon corps, danser, respirer, bouger, penser librement ! Je ne peux pas aller contre cette évidence, mon âme est sauvage.

     

    cg in Calepins voyageurs et après ?