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  • Cédric Delsaux

    De la série "NOUS RESTERONS SUR TERRE"

     

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    Tchernobyl, coeur du réacteur nucléaire, 2007

     

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    Tchernobyl, Salle d'attente, Pripiat, Ukraine 2007

     

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    Tchernobyl, La fête foraine, Pripiat, Ukraine 2007

     

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    Tchernobyl, La Bibliothèque, Pripiat, Ukraine 2007

     

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    Tchernobyl, Salle de classe, Pripiat, Ukraine 2007

     

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    Tchernobyl, Salle des fêtes, Pripiat, Ukraine 2007

     

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    Poissons de contrebande, Ukraine, 2007

     

     

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    Usine de poulets, Ukraine, 2007

     

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    Usine recyclage, Belgique, 2008

     

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    Décharge de pneus, France 2008

     

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    Décharge de pneus, France 2008

     

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    Serre de tomates, Pays-Bas, 2008

     

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    Ski, Dubaï, 2008

     

     

    De la série "THE DARK LENS"

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    AT-AT in fog, Dubai, 2009

    cedric-delsaux-thedarklens-The Robbery, Dubai, 2009.jpg

    The Robbery, Dubai, 2009

     

     

    Cédric Delsaux, photographe de 38 ans, vit et travaille à Paris.

    "Ce photographe autodidacte est habité par l’ambition de transcender la banalité. En effet, tout son travail repose sur une réflexion constante autour de la dialectique banal/extra-ordinaire, fiction/réalité ou encore beau/laid. Chacune de ses images propose à nos imaginaires de se réapproprier ses notions en redéfinissant leurs limites. "

    http://www.cedricdelsaux.com/fr

  • Evelyn de Morgan - Clytie - 1898

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    Naître solaire

    fleur parmi les fleurs

    se tourner ouverte

    vers la lumière

     

    dans la brèche

    laisser couler le miel

    l'âme furète

    telle une abeille

     

    les seins blancs

    les cheveux

    le seront bientôt

    tout autant

     

    femme je suis

    éclosion de feu

    l'amour à la bouche

    floraison lourde

     

    sur mes hanches

    parfums poisons

    dans le creux secret

    la juste dose

     

    le jus et le pollen

    la sève et la soie

    un peu de salive

    sur les doigts

     

    Cathy Garcia, le 22 février 2013

     

     

     

     

     

  • Attention spectacle : Les Ombres sauvages

    Avec Emilie Cadiou Thomas Fiancette Timo Hateau.

    http://fr.myspace.com/lesombressauvages

     

    Pur moment de poésie, de délire d'enfance, de bruit, d'image, de chant, de cri, tout est permis, musique, ombres chinoises, tapage et grand n'importe quoi subtilement réglé, c'est la règle du Rêve, une véritable plongée, oui, dans l'enfant qui sommeille en chacun de nous, c'est beau, reposant, jubilatoire, inventif, fou et sacrément intelligent.

     

    Vu hier soir dans le cadre du Festival Itinérant de Babelgum (première étape : Solomiac du 12 au 19 février).

    http://www.babel-gum.org/

     

  • Loïe Fuller

    Article initialement paru sur : http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/01/22/le-corps-l-oeil-la-plume-loie-fuller-vue-par-cathy-garcia.html

     

    Je suis tombée un jour, par hasard et en arrêt, sur cette vidéo. Un vieux film muet des Frères Lumière (de 1896) que j'ai cru recolorié, où l'on voyait une danseuse agitant des voiles qui la faisait ressemblait à un papillon, une fleur, c'était beau, étonnant, décalé et le fait que le film soit muet et un peu abimé, renforçait encore cette captivante impression d'étrangeté. Ce que je ne savais pas, c'est qu'en en fait non seulement cette danse était avant-gardiste mais que la danseuse utilisait aussi de nouvelles technologies grâce à l’électricité. Le film, donc, n'était pas recolorié.   

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    ’Revêtue d’une longue chemise de soie blanche, elle improvise de grands mouvements pour interpréter une femme sous hypnose. Le public réagit alors spontanément en s’écriant « Un papillon !… Une orchidée !… ». C’est ainsi qu’elle créera sa première chorégraphie, la Danse serpentine, celle proposée sur la vidéo, au Park Theatre de Brooklyn, à New York, le 15 février 1892.’’

     

    Son succès ne fut pas éphémère, mais en tant que danseuse elle fut éclipsée en 1902 par Isadora Duncan, sa compatriote, qu’elle contribua à faire connaître en Europe. Malgré une longue et impressionnante carrière, elle fut pratiquement oubliée après sa mort à Paris le 1er janvier 1928.

     

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    Loïe Fuller par Toulouse-Lautrec

     

    « C’est alors que retentit un rire étrange, crépitant, condensé : celui de la Fée Electricité. Autant que la morphine dans les boudoirs de 1900, elle triomphe à l’Exposition ; elle naît du ciel, comme les vrais rois. Le public rit des mots « danger de mort » écrits sur les pylônes. Il sait qu’elle guérit tout, l’Electricité, même les névroses à la mode. Elle est le progrès, la poésie des humbles et des riches ; elle prodigue l’illumination ; elle est le grand Signal : elle écrase aussitôt née l’acétylène. A l’Exposition on la jette par les fenêtres. Les femmes sont des fleurs à ampoules. Les fleurs à ampoules sont des femmes. C’est l’électricité qui permet à ces espaliers de feu de grimper le long de la porte monumentale. Le gaz abdique. Les ministères de la rive gauche eux mêmes ont l’air de Loie Fuller. La nuit, des phares balaient le Champ de Mars, le château d’eau ruisselle de couleurs cyclamen ; ce ne sont que retombées vertes, jets orchidée, nénuphars de flammes, orchestrations du feu liquide, débauches de volts et d’ampères. La Seine est violette, gorge de pigeon, sang de boeuf. L’Electricité on l’accumule, on la condense, on la transforme, on la met en bouteilles, on la tend en fils, on l’enroule en bobines, puis on la décharge dans l’eau, sur les fontaines, on l’émancipe sur les toits, on la déchaîne dans les arbres ; c’est le fléau, la religion de 1900. » Paul Morand

     

    En guise de clin d'oeil pour finir je voudrais mettre en parallèle ou plutôt en connivence donc, une photo qui n'a rien à voir. Une photo de Tamaki Obuchi, un japonais né en 1956, qui m'a évoqué aussitôt cette danseuse.

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    Comme quoi les femmes et les fleurs...

  • Ernst Fuchs - Deadly Vows

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    ATTACHES

    campée sur les cuisses
    les hanches larges
    larges les aréoles
    des seins fruits

    campée sillonnée
    carte au trésor
    topographie du vivre
    pour égarer la mort

    torsion de la taille
    bouche amoureuse
    étirée comme chatte
    à la renverse
    hors d'atteinte

    amphore sacrée
    souple
    comme un serpent
    nul ne pourrait
    te briser

    lignes du destin
    lacérations ligatures
    se croisent
    sous les ratures
    le plaisir demeure
    hors-norme

     

    Cathy Garcia, le 23 février 2013

     

     

     

  • Bruce Davidson

     

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    Jimmy Armstrong, "The Dwarf", 1958

     

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    New York, Brooklyn, 1962

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    Welsh miners series, 1965

     

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    bruce Davidson_portrait.jpgNé à Oak Park, Illinois, en 1933. Ses premières photos, Bruce Davidson les fait à l’âge de dix ans et explore très jeune les rues d’Oak Park avec son appareil, en quête d'instants à immortaliser. A 16 ans, il gagne le premier prix du Kodak National High School Competition. Il fait ensuite ses études à Yale et est envoyé à Paris lors de son service militaire, où il rencontre Henri Cartier-Bresson, l’un des fondateurs de l’agence Magnum Photo dans laquelle Bruce Davidson travaillera à la fin de son service. De 1958 à 1961, il crée plusieurs de ses oeuvres photographiques comme ‘The Dwarf’, ‘Brooklyn Gang’ et ‘Freedom Rides’. Il a aussi toute une série prise en Grande -retagne (Pays de Galles, Ecosse). En 1962, il accompagne le mouvement pour les droits civiques dans le sud des Etats-Unis et passe ensuite deux ans à capturer des images de l’East Harlem que les presses universitaires de Harvard publient en 1970 sous le titre ‘East 100th Street’. Ce livre est alors considéré comme une des plus grandes références photographiques et s’accompagne d’une exposition au musée d’Art moderne de New York. Grand explorateur urbain, il s’attaque au métro new-yorkais avec ‘Subway’, qui sera publié en 1986 puis quitte le monde souterrain pour le grand air avec ‘Central Park’, qui sera publié en 1995. Entre publications et expositions, Bruce Davidson manie aussi la caméra et réalise deux courts métrages : ‘Living off the Land’ et ‘Isaac Singer’s Nightmare and Mrs. Pupko’s Beard’, tous les deux primés. Avec ses portraits de gens et de situations ordinaires et l’authenticité portée par son noir et blanc, c’est toute une part des Etats-Unis que Bruce Davidson donne à voir.

  • Une quête infinie, Mary Johnson

     

     

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    Robert Laffont, parution le 18 février 2013

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marianne Reiner.

    480 pages, 22 €

     

     

    Sous-titré « Auprès de Mère Teresa, mon itinéraire entre passion et désillusion », Une quête infinie est un captivant témoignage. Mary Johnson y raconte avec une impressionnante franchise, son parcours de nonne catholique. Cela commence un jour de 1975, où elle tombe sur une photo de Mère Teresa à la une du Time. Subjuguée par le personnage, elle prend alors, du haut de ses 17 ans, une importante décision vers laquelle convergeaient alors tout son être et ses plus profondes aspirations. Elle ne pouvait imaginer plus belle vie que celle qui se consacre entièrement à apporter soutien et compassion aux plus démunis de ce monde. Aucun membre de sa famille ne put la décourager d’arrêter ainsi ses études, pour se retrouver dix-huit mois plus tard dans un couvent du sud du Bronx, face à Mère Teresa, qui lui dit en accrochant un crucifix sur sa chemise « Reçois le symbole de ton époux crucifié. Porte sa lumière et son amour dans les demeures des pauvres partout où tu te rendras ». La voici donc novice chez les Missionnaires de la Charité. Mary Johnson y donnera vingt ans de sa vie. C’est donc un récit exceptionnel, vu de l’intérieur d’une de ces congrégations religieuses, qui souvent s’entourent d’ombre et de secrets pour mener à bien leur mission et accomplir leur vocation. Mary Johnson est alors une jeune fille un peu mal dans sa peau, qui n’intéressait pas les garçons, mais elle est intelligente, enthousiaste et dotée d’une foi qu’elle veut croire à toute épreuve. Mais la réalité est bien différente des rêves, et dès le premier jour nous pénétrons avec elle dans un monde clos, austère, difficile, exigeant et souvent injuste. Son enthousiasme et son idéal d’amour et de don total, se heurtent à des règles extrêmement rigides, paraissant parfois même moyenâgeuses, un monde où l’obéissance aveugle et sans condition est considérée comme la voie unique vers la sainteté. Mary Johnson dès le départ se retrouve confrontée au doute, à l’humiliation, à la remise en question de faits et gestes qui pourtant ne lui paraissent pas contradictoires avec la vie d’une Missionnaire de la Charité. Elle se sent pourtant prête à tous les sacrifices, elle veut travailler à devenir meilleure, pourvu qu’elle puisse se dévouer entièrement à sa mission, mais son esprit d’initiative, son intelligence et son sens de la justice, vont devenir alors ses pires ennemis. Ainsi devra t’elle, dès les premiers jours, accepter sans répliquer d’être traitée d’égoïste, de désobéissante, d’impudique, de paresseuse et de vaniteuse, tout cela pour avoir pris des douches et non utilisé un seau, alors qu’elle ne savait même pas qu’elle était censée le faire.

     

    « Lorsqu’une sœur était corrigée, avait expliqué sœur Carmeline, même si l’accusation était injuste, elle devait demeurer silencieuse, comme Jésus devant Pilate. Je savais que ce n’était pas tout à fait exact – Jésus était resté silencieux devant Hérode mais pas devant Pilate. J’avais levé la main pour signaler cette erreur, mais je l’avais immédiatement abaissée : comme elle l’avait expliqué, mourir à soi-même et à la fierté était plus important que d’avoir raison, j’allais donc rester silencieuse, comme Jésus devant Pilate. »

     

    Mary Johnson devient Sœur Donata, « celle qui se donne librement », car pour se donner à Jésus, il faut tout perdre, jusqu’à son propre nom. Et page après page, elle nous offre le récit de cette expérience unique, elle s’y livre intégralement, jusque dans les détails les plus intimes et les interdits qu’elle a enfreint, des amitiés particulières avec d’autres sœurs, allant jusqu’au plaisir charnel, et un amour profond et partagé avec un prêtre. Elle ne cache rien, non par goût de l’exhibition ou par provocation, mais dans un souci constant de vérité, de sincérité. Un besoin sans doute exacerbé par toutes ses années vécues dans un milieu où le secret et le silence étaient de mise, même quand il aurait été préférable de parler. On la suit ainsi de mission en mission, d’abord aux États-Unis, puis en Italie, à Rome. A sa plus grande déception, elle ne sera jamais envoyée plus loin, ses qualités et ses compétences, une fois de plus, se retournant contre elle, si bien qu’on lui confie toujours des taches qui ne lui permettent pas se consacrer véritablement à ce qui l’avait poussée, au départ, à rejoindre les Missionnaires de la Charité. On la voit se débattre avec des questionnements, des contradictions, des désirs, des obsessions et ce combat incessant entre ce qui lui semble naturel, voire même voulu par un Dieu d’amour, et le dogme, la honte, la culpabilité. Un combat qui durera vingt ans, avant que le besoin d’être soi, d’être dans l’amour véritable et non simplement dans une obéissance aveugle qui donne à la souffrance des odeurs de sainteté, ne devienne plus fort que tout. Cette obéissance aveugle à laquelle elle ne peut plus croire, ayant vu quel terreau elle était pour bon nombre d’injustices, en donnant raison aux plus intégristes, aux plus arrivistes, aux manigances de certain(e)s qui sous couvert de règles et d’intégrité théologiques se livrent aux plus viles manies humaines : manipulations, mensonges, cruauté, humiliations, pour assouvir leur soif de pouvoir, ce qui rappelle les plus sombres périodes inquisitrices. Un monde finalement bien éloigné de l’idéal Chrétien. C’est pourquoi Mary Johnson, au bout de vingt ans, prendra la courageuse et très difficile décision de quitter la congrégation pour ne plus jamais y retourner. Ce récit témoigne justement de comment une personne habitée d’une véritable vocation de don aux autres, d’un véritable esprit de compassion, un esprit christique dans le sens le plus profond, le plus libre du terme, se verra barrer la route dans ses aspiration les plus saines et les plus utiles et en arrivera au point d’y perdre toute joie et la santé.

     

     

    Nous ne sommes là que pour aimer et être aimés répétait Mère Teresa et pourtant elle ne supportait pas d’être embrassée et si une sœur Missionnaire de la Charité ne pouvait prendre, ne serait-ce que la main d’une autre sœur dans la sienne, pour la réconforter sur un moment difficile, « Nous ne devions pas nous serrer la main, encore moins nous tapoter le bras ou nous toucher l’épaule et jamais, bien-sûr, nous étreindre », il leur était demandé par contre de pratiquer « la discipline » : « Mais tout en me fouettant les cuisses et en serrant les chaînes autour de mon bras et de ma taille, je découvris que je ne croyais plus que Dieu prenait du plaisir dans ma douleur. »

     

    Sœur Donata se donnera à fond, elle fera taire ses réticences, fera tout son possible pour devenir une sœur accomplie telle que le conçoit Mère Teresa, qui voulait en faire de véritables saintes. Elle sera d’ailleurs appréciée de la plupart de ses compagnes, mais cela deviendra de plus en plus difficile, de plus en plus impossible d’aller à ce point contre elle-même d’une part, mais surtout contre ses convictions religieuses les plus profondes. « En attendant, je priais. Je savais à nouveau que Dieu résidait dans mon cœur, bien plus certainement qu’Il ne se trouvait dans les Règles. ». Elle en arrivera à maudire le jour où Dieu avait placé sous ses yeux, sur la couverture du magazine Time, le visage de cette femme ridée qui parlait de l’amour des pauvres.

     

    « Et je ne me sentais plus à ma place. J’ai vu la Congrégation devenir de plus en plus étroite d’esprit. Ce n’était pas ce pour quoi je m’étais engagée. Je voulais apporter ma contribution, mais la congrégation ne semblait pas intéressée par ce que j’avais à offrir. »

     

    Aussi, quand Sœur Donata prit la décision irrévocable de quitter la Congrégation, de redevenir Mary Johnson, et qu’elle se retrouva face à Mère Teresa, elle savait à quel point celle-ci ne pourrait pas comprendre.

     

    « Savait-elle à quel point je détestais l’idée de la décevoir ?

    « Ma Sœur, écoutez Mère Teresa. Parlez-lui. Pourquoi voulez-vous partir ? »

    Tout me revient en mémoire. L’étouffement, les désillusions, la frustration, la soif de plus.

    J’aurais voulu dire : Mère Teresa, mon Dieu n’est pas comme le vôtre. Votre Dieu vous demande de vous nier vous-même. Il compte chaque sacrifice et récompensera chaque acte de déni de soi. Votre Dieu est Jésus crucifié. Mon Dieu est celui de la résurrection – le Dieu qui dit : « Assez avec la souffrance. Guérissons le monde. »

    Votre Dieu est un Dieu jaloux, qui dit : Tant que vous ne serez jamais trop proche d’un autre humain, je serai toujours proche de vous. » Mon Dieu dit : « Je vous offre des amis, je vous offre des amants. Je suis présent dans les gens que je vous donne. »

    Ma Mère, j’aimerais que vous compreniez. Mais je ne peux pas prendre le risque que vous ne compreniez pas. Je ne veux plus de votre Dieu.

     

    Sœur Donata quitta les Missionnaires de la Charité en 1997, trois mois avant le décès de Mère Teresa. Ce livre qui sort 10 ans après la béatification de celle qui reçut le prix Nobel de la Paix en 1979 et consacra sa vie aux plus pauvres d’entre les pauvres, apporte un autre éclairage sur le personnage de cette femme hors du commun. Un dévouement aussi total peut camoufler de grandes souffrances. Dans ce livre, Mary Johnson redonne à Mère Teresa sa dimension humaine, avec tout ce que cela implique d’imperfection.

    « Mère Teresa en était ainsi arrivée à croire que ses sentiments de « torture et de douleur » faisaient plaisir à Dieu. Au cours des années, elle avait encouragée ses filles spirituelles à devenir des « victimes de l’amour divin ». Souvent elle disait aux malades : « la souffrance est le baiser de Jésus ».

    Ses questions n’avaient finalement débouché que sur une détermination dogmatique à croire. Elle évitait les doutes en insistant, de manière intransigeante, sur les enseignements de l’Église, y compris ceux portant sur le contrôle des naissances, la place des femmes, sans tenir compte de la souffrance ou de l’injustice que ces enseignements perpétuaient.

     

    Tant de choses dépendent des histoires que nous nous racontons et des questions que nous nous posons ou que nous ne voulons pas nous poser. »

     

    Ce qui n’empêche que Mary Johnson éprouve un profond respect et un réel amour pour cette femme et à la fin de ce livre qu’elle dédie « à toutes ses sœurs où qu’elles soient », elle remercie les Missionnaires de la Charité « pour avoir enrichi et compliqué ma vie de manière inestimable et pour avoir été mes sœurs et mes frères ».

     

    Nul besoin d’être catholique, ou justement de ne pas l’être, pour lire ce livre. Passionnant, il se lit comme un roman, et son plus grand mérite, est sans doute de montrer que la bonté et les aspirations spirituelles demeurent en chacune et chacun de nous, et que si la religion peut ou devrait être une des voies pour les réaliser, la primauté des règles sur l’intelligence du cœur, les raideurs et archaïsmes dogmatiques, l’aveuglement et les excès qu’ils entrainent, peuvent devenir au contraire, et ceci quelle que soit la religion, de graves entraves. Alors, s’en libérer, devient un véritable acte de foi, libre et responsable.

     

    Cathy Garcia

     

     

     

    Mary Johnson 2011.jpgMary Johnson est née en 1958 au Texas dans une famille catholique. Lorsqu'elle quitte les Missionnaires de la charité en 1997, elle obtient une licence en littérature et un master en beaux-arts et art de la rédaction. Conférencière très respectée, elle enseigne à présent à l'Université et a créé une fondation, Une chambre à soi, qui a pour vocation d'aider et soutenir les femmes écrivains. Son livre, Une quête infinie, est traduit dans de nombreux pays.

     

  • Beth Moon

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    Dragon's blood forest at dawn

     

     

    PORTRAITS OF TIME

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    THY KINGDOM COME

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    Flight of the Raven

     

     

    ODIN'S COVE

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     SAVAGE GARDEN

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    Sun Dew

     

     

    Née à Neenah dans le Wisconsin. Photographe autodidacte. Elle a découvert son intérêt pour la photographie un peu indirectement au fil du temps. Conceptrice de vêtements pour femmes sous son propre label, chaque saison, elle embauchait des photographes pour photographier ses nouvelles créations, jusqu'à ce qu'elle décide de le faire elle-même. Puis, elle a vendu la société et a continué la photo, expérimentant différentes méthodes d'impression. Pour la majeure partie de son travail aujourd'hui, elle utilise la méthode de Mike Ware : l'impression sur platine, qu'elle a apprise en vivant en Angleterre. Beth est retourné aux États-Unis en 2005 et vit avec son mari et ses trois enfants dans la région de San Francisco Bay.

    http://www.bethmoon.com/