Auteur inconnu
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Vivre est ce qu'il y a de plus rare au monde.
La plupart des gens existent. C'est tout.
Y a-t-il une mère qui, lorsqu'elle tient ce petit bout de chair rose contre elle, lorsqu'elle regarde ces grands yeux clairs qui ne voient que depuis quelques jours, y a-t-il une mère qui a le courage d'annoncer l'avenir et son cortège d'horreurs ? Le premier acte d'amour d'une mère est le mensonge.
in Golden Joe in Théâtre 2
Nulle part, à aucune latitude, il n’est jamais l’heure, il ne peut être que la minute ou la seconde et chaque seconde remet tout en question, charriant avec elle de nouveaux espaces, des trombes d’imprévus et des marées d’impondérables.
in Agathe et Béatrice
L'instant, l'instant unique où on ne sait plus
si c'est la chair ou si c'est l'âme qui palpite...
in Eurydice
Par malheur, les plus vrais, les plus bienfaisants des sentiments ne peuvent vivre que dans un grand silence solitaire, au plus obscur de nos chairs, de nos sangs, de nos brumes.
in L'Inquisiteur
Je suis la hantise des hommes. J’ai placé Lilith sur le trône. En Lion. Orgueilleuse Lilith, combien de mâles te faut-il encore ? Jamais tu ne seras assouvie, car tu ne cherches que la libération. Et voici un soleil qui vient s’opposer à toi, t’éclairer toi, l’obscure. Un soleil à la peau noire pour t’éclairer, toi, la plus noire des noires. J’en ai marre de toi, tu es cruelle, drapée dans tes douleurs immémoriales. Sans concession. Celui qui te dominera devra être plus cruel que toi et moi j’en ai marre, alors refaisons le rite et que je sois libérée enfin. Pouvoir aimer. Je ne connais pas mes limites, faut-il vraiment les connaître pour ne plus se sentir perdu en soi même ?
cg in Journal 2006
EN NERFS ET EN BOSSES
BIEN EN CHAIR
COMBLER LA FOSSE
Mordre
Les grappes de nuit lourdes amères
Mordre
Jusqu’au sang le soleil
Mordre la peau
Punir les marques
Du temps irrespectueux
Abîmer pour abîmer
Creuser le vertige
Sculpter un scalpel
Dans le silex des os
Fendre le fruit
Profaner sa chair
D’un rite animal
D’un rire rupestre
Injecter au cœur
Un virus de vie
Clarté sereine
Éblouissement
Orageuse beauté
De l’entraperçu
Gravir un bout d’éternité
Était-ce bien la peine ?
Plaie obscure de la nuit
Dans nos paumes accolées
Rêve bu au carreau du destin
Est-ce en creusant que l’on ouvre un espace ?
À coup de langues de pioche
Tirer du sensible un semblant de sens
Ou tout au moins l’essence
Le sacre du réel
L’homme qui brûle
Dit à l’homme qui pleure :
Elève-toi !
Jette la dépouille du monde
Et danse !
cg in Mystica perdita, 2009
(in Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)
Non, la révolte me tord,
Moi l’on ne m’aura pas, moi je résisterai.
Curieuse façon de s’encourager
Que de penser à tous ceux qui n’ont pas été les plus forts
Je veux les supprimer, ne plus être le jouet
De ces fatalités inexprimées, de ce sort
Que je voudrais étrangler
Ou bien pulvériser en le tenant à bras le corps.
L’idée s’étend, tout devient chaotique.
Ma main s’appesantit en des combats stupides.
Oh ! je voudrais quelques obscur narcotique
Qui me délivre de cette guerre sordide.