Beb Kabahn
Même si je salive de m’abreuver au cosmos
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Même si je salive de m’abreuver au cosmos
Les gens qui obéissent me fascinent :
ils m’expliquent l’entêtement des bourreaux.
Mais ici, peu importe mon apparence, je me trouve à Paha Sapa et ma taille et mon sexe sont ceux de l’univers. Ce qui me malmène ce sont les bruits, les sonneries de téléphone, les façons de conversation, les avions de ligne qui tranchent la nuit.
in Cerveau 3
L’amour m’obsède. Je l’ai fui, je l’ai détruit, j’ai voulu l’oublier, mais il est là, partout. Il m’obsède, je ne pense qu’à Lui, mais il se montre à moi sous tant de visages différents. J’en perds ma propre tête ! Je voudrais en saisir un, m’arrêter, me poser… Impossible ! Je suis comme une graine que le vent emporte et transporte à son gré. Une graine qui voudrait porter la vie partout où elle a une chance de germer. Un jour, un vent plus fort me balaiera et me fera disparaître.
cg in Journal 1995
Tout l’eau n’est que ruine et caresse. Il faut faire allégeance à ces femmes de source et d’estuaire. Il faut plonger en soi dans les vagues et la fièvre des poissons vainqueurs.
Tout cela, tu le sais, mais tu nages en eau blême, frère du chêne et du houx. Quand tu es arrivé n’aies pas peur, le rivage est une frontière de soi à soi, laissé dans l’or et l’éblouissement du corps.
Après l’amour, nous parlerons. Après l’amour obscur.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
recrudescence enténébrée
de ton sexe
je suis
je suis depuis longtemps
la femme que tu cherches
cg in Salines, 2007
Chaque soir où vous la regardez,
la télévision vous vend au plus offrant.