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  • Le poète est un artiste.

      

    Comme on pourrait dire d’une façon assez réductrice que le sculpteur est l’artiste de la forme, le peintre celui des couleurs, le musicien celui des rythmes, le poète est l’artiste du langage. Mais de même que la couleur n’est pas enfermée dans un tableau, la poésie n’est pas enfermée dans un livre.

    Il y a deux voies dans l’art, deux voies qui peuvent converger et souvent pour le meilleur: une voie artisane, technicienne, qui vise une certaine perfection dans la répétition du geste, une amélioration de la technique et une voie plus intuitive, plus chamanique, quand l’artiste devient une sorte de capteur. Lui-même ne sait pas trop ce qu’il capte, mais il tente de le retranscrire en formes, couleurs, sons ou langage, ou tout à la fois. L’artiste est un médium – un moyen – d’entrer en résonnance avec l’Universel. Tous les peuples, toutes les cultures sont entrées en résonance avec l’Univers à travers leur créativité, bien avant même que n’intervienne le concept d’art ou d’artiste. Tous ont confectionné de leurs mains de beaux et parfois étranges objets, pas pour les exposer mais pour les utiliser. Cette beauté et cette étrangeté, c’est ce qu’on pourrait appeler l’âme des objets. De même, tous les peuples n’ont pas eu de littérature ,mais tous ont une poésie, comme l’avait très justement dit Victor Hugo.

    La poésie est un art holistique, elle est toute à la fois musique, peinture, sculpture, son matériau ce sont les mots, dont elle utilise avant tout l’impact vibratoire, le sens en est parfois pulvérisé pour devenir essence. La poésie est vibration et exaltation de tout ce qui ne peut être expliqué par les mots, mais seulement perçu et parfois percé par eux.

     

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  • Silvaine Arabo

     

     

     Le poète devient alors le grand sorcier, celui qui isole le mot pour le mieux psalmodier, le rendre à l’En-Soi de sa vibration première, à l’impact de ses connotations, loin des interprétations faciles de la phrases élaborée.

     

    in Poésie et Transcendance

     

     

     

  • Pierre Colin

     

     

     Nos mains s’agitent, cages intimes, où sont les anges fous, nos sibylles vaincues. Voyage dans la blancheur du corps, voix délicieuses, premières perce-neiges au-delà du pubis. Premières étoiles sur la peau. Les sexes fusent. Fatigues des maquis de bouches, des jardins sous l’aisselle. Fatigue des parfums en déroute. La perle du matin sur son dernier rivage.

     

    in Je ne suis jamais sorti de Babylone

     

     

     

  • Sixty-Four-Yogini temple à Bheragat - Madhya Pradesh - Inde - 12e s.

    Bhegarat Madhya Pradesh 12e sjpg.jpg

     

    Il pleut toujours à verse, les gouttes forment des cercles à la surface de la source. Elle a ôté ses habits, et nue, elle s’est allongée sur la pierre, les bras en croix, les yeux clos. Elle est magnifique, moi je commence à avoir froid d’être trempé comme ça. Je m’assieds à côté d’elle, recroquevillé. Elle lève la tête, appuyée sur ses coudes, sans trembler, elle semble ne faire qu’un avec la pierre. Elle me regarde, ses yeux sont verts pailletés. Puis elle se relève, s’accroupit devant moi et commence à me déshabiller. Je ne veux pas, j’ai déjà froid mais quand elle a une idée en tête, lui résister est une vaine perte d’énergie. Je me laisse faire, elle ôte ma veste, mon t-shirt, ouvre m’a ceinture, qu’elle fait glisser comme un serpent, puis le bouton, puis la braguette, ses gestes sont tellement doux, tellement sensuels que malgré que je grelotte, je sens mon sexe frémir.

    cg in Sans titre provisoirement