Georges Michel - Le Chemin creux
Tourne tourne petit moulin
le temps est une illusion
un orage de neutrons
dans le chemin de nos vies
il creuse ses ornières
et tu tombes
et je tombe
nous tombons
comme des pierres
in en cours
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Tourne tourne petit moulin
le temps est une illusion
un orage de neutrons
dans le chemin de nos vies
il creuse ses ornières
et tu tombes
et je tombe
nous tombons
comme des pierres
in en cours
Grands cieux de coton chargé de pluie
imbibé d'encre de nuit
de pensées tristes
qui galopent comme des ombres
à flanc de collines
et on a beau courir courir
elle nous rattrapent toujours
des pensées tristes à mourir
crucifiées de lumière
in en cours
j'ai craqué sans que ça se voit
mais ça va
juste plus envie de faire d'efforts
fatiguée
désabusée
je fais le vide
mais ça va
comme ça a toujours été
in Partie pour rester
Mes allumettes sont mouillées depuis longtemps, je n’ai plus de feu, mes colères ne sont que des crachats boueux, une veine qui s’ouvre. Je veille d’un œil, je pleure de l’autre. J’ai caché dans des recoins à l’abri de l’eau, des peurs coriaces, c’est bête mais parfois on n’a plus que nos peurs en poche. Nous ne sommes pas que des êtres de lumière, nous sommes aussi de la même boue que les étoiles, les mêmes poussières toxiques.
in Le livre des sensations
La déchirure. La quête. La soif. Aimer l’un, aimer l’autre, autant de reflets à la surface de l’eau. Impossible de s’endormir, ni même de fuir, la période est à la confrontation, au face à face, au défi. Trouver ce qui unit et non ce qui sépare. Sortir de cette dualité désespérante, stérile. Trouver le nouveau, la voie entre les voies, les mots entre les lignes. Dire ce qui est, voilà le plus fou. C’est bon d’être aimée, désirée. Lourd à porter parfois, mais pourquoi est-ce que je cherche à porter ? Pourquoi est-ce si difficile d’être ce que nous sommes ? Passer mon temps à me camoufler alors que je ne suis qu’une chercheuse d’absolu. Mon désir va et vient, me promène en des lieux étranges et inconnus. Je cherche la source, c’est pourquoi j’ai tout mon temps à la différence de ceux qui cherchent l’embouchure. Je me creuse et suis remplie. Je vais nue et suis aimée. Un jour, peut-être apprendrais-je même à cesser de chercher.
in Journal 2006
Le cerveau pieuvre étend ses tentacules, oppresse et enserre le cœur, les poumons, la nuque. Ouvrir la fenêtre, voir arriver l’air d’arbre en arbre, l’appeler pour qu’il vienne desserrer l’emprise de la tête pensante qui ressasse ses peurs, ses ombres, ses problèmes, des plaques d’acier compriment mes muscles, je suffoque mais c’est dans la tête.
in Le livre des sensations
l’érosion déshabille
les mirages du seigle
énigme pourpre
de ce qui aveugle
hérisse heurte
et fait pleurer les abysses
sève de ciel
tremblement
dans le froissé troué
cavale fragmentée
du frêle
frissons emmurés
dans l’obscurité
in (en cours)
alcool des orages suspendus
parchemin de la chair
où déferlent clarté de lune
chemins d’herbes et de brindilles
territoire des morsures
scandé de sources
drailles d’étoiles
où braconne le désir
in (en cours)
brèche illusoire
mirage hybride
quand pénètre par le sang
l’haleine des fougères ivres
d’un vin lourd à boire
à même la bouteille
boire et cingler le jour
plein de moineaux ébouriffés
sortis de sa cruche
in Aujourd'hui est habitable
Transmutation, âge de plomb, la leçon que nous palpitent tous les papillons de nuit. Accepter l‘impermanence, la pépite si précieuse du présent. Sentir le fourmillement des racines, la plante des pieds.
in Chroniques du hamac
tout doux son noyau
aux racines coupées
ses bois de petit dieu
ont crevé la mort
Miel émeraude
ombre et lumière
le cœur se gorge
de silence
froisser la douleur
y mettre le feu
tu l’entends ?
ça pulse
ça palpite
ça pépite
papillon d’or
et de nuit
in Je l'aime nature
En ce moment, elle a de l’argent, elle n’en a jamais eu autant si bien que ça n’a aucun sens. Et elle compte, additionne, soustrais des chiffres sur des bouts de papier. Bien-sûr, elle a acheté un matelas, une cuisinière, un aspirateur ! Bien-sûr c’est chouette…. Et il y a encore des sous, mais elle n’est tellement pas habituée qu’elle se dit que ça ne peut pas durer. Elle n’est pas faite pour être riche ailleurs que dans sa tête, et même ça, ce n’est pas sûr.
Période de doute et de remise en question.
Mais c’est bien, c’est bien. Il le faut, c’est normal.
in Journal 1995
Oiseaux
Frères, mes frères
je vous ai tant cherchés
dans le dédale des rues
à la crête des forêts
à l'horizon
à perte de vue !
in Pandémonium I
et aussi in Les années chiennes