Toni Schneiders
La pluie bat
le train s'en va
le temps balaie la voie
le cœur bat
le temps s'en va
la brume boit
ce qu'il reste de soi
mélancholia
l'amour coule
en pluie sur la vitre
le temps est un aller
sans retour
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La pluie bat
le train s'en va
le temps balaie la voie
le cœur bat
le temps s'en va
la brume boit
ce qu'il reste de soi
mélancholia
l'amour coule
en pluie sur la vitre
le temps est un aller
sans retour
Je marche.
Je dois marcher.
Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.
Dans les poitrines, les cœurs s’épavent.
On offre les hirondelles aux crocs du boucher.
Partout, s’installent des cirques funèbres.
Les ébréchés se font berner par les miroirs.
Torpeur... Foutoir irrespirable.
Je dois marcher.
in Fugitive
Je suis restée longtemps bloquée entre la lunaire hypersensible et la lunaire révoltée et là je tends je crois, j'espère, vers la solaire. L'énergie masculine de la femme solaire, l'animus, est mise au service de l'expression de ses qualités féminines, elle ose enfin être elle-même, douce et forte à la fois, sans contradiction. La femme solaire est une femme spirituelle branchée sur le cœur rayonnant, les pieds bien ancrés à la Terre où elle prend Source.
in Universelle
sorcière
face à la lune allongée
sur son hamac de nuage
elle parle avec les chouettes
et hume les longues nuits
qui s'approchent à pas de louves
affûtant leurs crocs
sur des pierres d'étoiles
in Petit livre des illuminations
Lacérations lumineuses
les signaux de détresse
des naufragés silencieux
des jetés par-dessus bord
des noyés du désamour
in en cours
J'irai la puiser
dans tous les creux de la terre
et puis je la boirai
à en épuiser la soif
la lumière
in en cours
Docteur, mes veines sont peuplées de dauphins, de sirènes déchirantes et déchirées.
Je n’écrirai plus beaucoup de paroles. Des mots, juste comme bol frêle étoile.
Quelques mots pour allumer un feu, nourrir un oiseau.
Des sons de montagne et d’eau.
Des sons pour guérir, des chants pour vivre. Docteur…
in Le poulpe et la pulpe
poissons-feuilles de silence
arbres de sang et cornes de lune
je dors dans la mare aux rêves
fœtus de femme lovée
en son propre centre
et le chien blanc de la Mort
ne sait où me trouver
in en cours
la barque du nocher
fils de la nuit et de l'obscurité
est prise dans la glace
la bergère n'est pas princesse
et nul prince ne deviendra berger
au château la fête
n'est que pour les vampires
qui sucent les veines
des roturiers
dehors les garous
ont les crocs qui brillent
gorgés de lune pleine
et d'argent facile
Tourne tourne petit moulin
le temps est une illusion
un orage de neutrons
dans le chemin de nos vies
il creuse ses ornières
et tu tombes
et je tombe
nous tombons
comme des pierres
in en cours
Grands cieux de coton chargé de pluie
imbibé d'encre de nuit
de pensées tristes
qui galopent comme des ombres
à flanc de collines
et on a beau courir courir
elle nous rattrapent toujours
des pensées tristes à mourir
crucifiées de lumière
in en cours
j'ai craqué sans que ça se voit
mais ça va
juste plus envie de faire d'efforts
fatiguée
désabusée
je fais le vide
mais ça va
comme ça a toujours été
in Partie pour rester
Mes allumettes sont mouillées depuis longtemps, je n’ai plus de feu, mes colères ne sont que des crachats boueux, une veine qui s’ouvre. Je veille d’un œil, je pleure de l’autre. J’ai caché dans des recoins à l’abri de l’eau, des peurs coriaces, c’est bête mais parfois on n’a plus que nos peurs en poche. Nous ne sommes pas que des êtres de lumière, nous sommes aussi de la même boue que les étoiles, les mêmes poussières toxiques.
in Le livre des sensations
La déchirure. La quête. La soif. Aimer l’un, aimer l’autre, autant de reflets à la surface de l’eau. Impossible de s’endormir, ni même de fuir, la période est à la confrontation, au face à face, au défi. Trouver ce qui unit et non ce qui sépare. Sortir de cette dualité désespérante, stérile. Trouver le nouveau, la voie entre les voies, les mots entre les lignes. Dire ce qui est, voilà le plus fou. C’est bon d’être aimée, désirée. Lourd à porter parfois, mais pourquoi est-ce que je cherche à porter ? Pourquoi est-ce si difficile d’être ce que nous sommes ? Passer mon temps à me camoufler alors que je ne suis qu’une chercheuse d’absolu. Mon désir va et vient, me promène en des lieux étranges et inconnus. Je cherche la source, c’est pourquoi j’ai tout mon temps à la différence de ceux qui cherchent l’embouchure. Je me creuse et suis remplie. Je vais nue et suis aimée. Un jour, peut-être apprendrais-je même à cesser de chercher.
in Journal 2006
Le cerveau pieuvre étend ses tentacules, oppresse et enserre le cœur, les poumons, la nuque. Ouvrir la fenêtre, voir arriver l’air d’arbre en arbre, l’appeler pour qu’il vienne desserrer l’emprise de la tête pensante qui ressasse ses peurs, ses ombres, ses problèmes, des plaques d’acier compriment mes muscles, je suffoque mais c’est dans la tête.
in Le livre des sensations