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FUSIONS POÉTIQUES - Page 12

  • Anne Christophe

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    Grands cieux de coton chargé de pluie

    imbibé d'encre de nuit

    de pensées tristes

    qui galopent comme des ombres

    à flanc de collines

    et on a beau courir courir

    elle nous rattrapent toujours

    des pensées tristes à mourir

    crucifiées de lumière

     

    in en cours

     

     

     

     

  • Noah Weiner

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    Mes allumettes sont mouillées depuis longtemps, je n’ai plus de feu, mes colères ne sont que des crachats boueux, une veine qui s’ouvre. Je veille d’un œil, je pleure de l’autre. J’ai caché dans des recoins à l’abri de l’eau, des peurs coriaces, c’est bête mais parfois on n’a plus que nos peurs en poche. Nous ne sommes pas que des êtres de lumière, nous sommes aussi de la même boue que les étoiles, les mêmes poussières toxiques.

     

    in Le livre des sensations

     

     

     

     

     

  • Albarràn Cabrera

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    La déchirure. La quête. La soif. Aimer l’un, aimer l’autre, autant de reflets à la surface de l’eau. Impossible de s’endormir, ni même de fuir, la période est à la confrontation, au face à face, au défi. Trouver ce qui unit et non ce qui sépare. Sortir de cette dualité désespérante, stérile. Trouver le nouveau, la voie entre les voies, les mots entre les lignes. Dire ce qui est, voilà le plus fou. C’est bon d’être aimée, désirée. Lourd à porter parfois, mais pourquoi est-ce que je cherche à porter ? Pourquoi est-ce si difficile d’être ce que nous sommes ? Passer mon temps à me camoufler alors que je ne suis qu’une chercheuse d’absolu. Mon désir va et vient, me promène en des lieux étranges et inconnus. Je cherche la source, c’est pourquoi j’ai tout mon temps à la différence de ceux qui cherchent l’embouchure. Je me creuse et suis remplie. Je vais nue et suis aimée. Un jour, peut-être apprendrais-je même à cesser de chercher.

     

    in Journal 2006

     

     

  • Elena Yushina

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    Le cerveau pieuvre étend ses tentacules, oppresse et enserre le cœur, les poumons, la nuque. Ouvrir la fenêtre, voir arriver l’air d’arbre en arbre, l’appeler pour qu’il vienne desserrer l’emprise de la tête pensante qui ressasse ses peurs, ses ombres, ses problèmes, des plaques d’acier compriment mes muscles, je suffoque mais c’est dans la tête.

     

    in Le livre des sensations

     

     

     

     

  • Menoevil Aow - 2015

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    l’érosion déshabille

    les mirages du seigle

    énigme pourpre

    de ce qui aveugle

    hérisse heurte

    et fait pleurer les abysses

    sève de ciel

    tremblement

    dans le froissé troué

    cavale fragmentée

    du frêle

    frissons emmurés

    dans l’obscurité

     

    in (en cours)

     

     

     

     

     

  • Kathryn Oliver

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    alcool des orages suspendus
    parchemin de la chair
    où déferlent clarté de lune 
    chemins d’herbes et de brindilles
    territoire des morsures
    scandé de sources
    drailles d’étoiles
    où braconne le désir

     

    in (en cours)

     

     

     

     

  • Alice Freytet

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    brèche illusoire

    mirage hybride

    quand pénètre par le sang

    l’haleine des fougères ivres

    d’un vin lourd à boire

    à même la bouteille

    boire et cingler le jour

    plein de moineaux ébouriffés

    sortis de sa cruche

     

    in Aujourd'hui est habitable

     

     

     

     

     

     

  • Alison Saar - 2008

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    Transmutation, âge de plomb, la leçon que nous palpitent tous les papillons de nuit. Accepter l‘impermanence, la pépite si précieuse du présent. Sentir le fourmillement des racines, la plante des pieds.

     

    in Chroniques du hamac

     

     

  • Crystal Neubauhr

     

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    En ce moment, elle a de l’argent, elle n’en a jamais eu autant si bien que ça n’a aucun sens. Et elle compte, additionne, soustrais des chiffres sur des bouts de papier. Bien-sûr, elle a acheté un matelas, une cuisinière, un aspirateur ! Bien-sûr c’est chouette…. Et il y a encore des sous, mais elle n’est tellement pas habituée qu’elle se dit que ça ne peut pas durer. Elle n’est pas faite pour être riche ailleurs que dans sa tête, et même ça, ce n’est pas sûr.

    Période de doute et de remise en question.

     

    Mais c’est bien, c’est bien. Il le faut, c’est normal.

     

    in Journal 1995