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FUSIONS POÉTIQUES - Page 14

  • Patricia Oblack

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    nous invoquerons

    le serpent sorcier

    son sillage envoûtant

    sur les parois des canyons

    des torches entre les paumes

    pour éclairer ses entrailles

    poudre de suif baroque

    le frisson sur la nuque

    et des visions dans le ventre

    nous poursuivrons le vertige

    entre les cendres du rêve

     

    in Aujourd'hui est habitable

     

     

     

     

  • Sidney Hall - Uranias Mirror - Draco and Ursa Minor - 1825

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    Juste refaire une vie, ne pas m’enfermer, ne plus m’enfermer et il fallait que je fasse pour de bon, pour enfin comprendre que j’ai déjà trop dormi. Retour sur soi, sur le travail que j’ai laissé en cours, attirer à nouveau la chance, la vraie, la seule, l’étoile malicieuse. Ceci n’est que le chemin, ceci n’est que le chemin, je suis le mouvement, je suis la marche. J’avance, pas à pas, ne pas dormir, ne pas craindre, ne pas laisser prise à l’abus de pouvoir, ne pas être bourreau, ni victime, ni chat, ni souris mais dragon ! 

    (...)

    Je serai le dragon qui obéit à la plume tenue par un enfant, intérieurement et extérieurement.

     

    in Journal 2001

     

     

  • Toshiyuki Enoki

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    POÈME D’ARGILE

     

    Carcasses

    Os de lune

     

    Serpent venimeux

    Signe crécelle

    Mystique dieu

    Des herbes folles

     

    Soleil ouragan

    Œil du dragon

    Poison ardent

    Sous le limon

     

    Fleuve impie

    Peuple sans âge

    Sources taries

    Terre mirage

     

    Carcasses

    Os de lune

     

    Sans une ride

    La nuit s’ancre

    Au port aride

     

    in Ailleurs simple

     

     

  • Viviane Fontaine - Kimono de papier - 2014

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    Certains peuples nomades d’Asie centrale considéraient toutefois le soleil comme un principe féminin (la Mère soleil), c’est aussi le cas des Japonais pour qui le Soleil est le kami Amaterasu, la grande déesse, sœur de Tsukuyomi, le kami de la Lune. Chez les Chinois, c’est Xihe, la déesse du Soleil. Même dans la langue allemande, le Soleil est féminin selon son article (die Sonne). Dans la mythologie nordique, les enfants de Mundilfari et Glaur sont Sol (déesse du Soleil) et Máni (dieu de la Lune). Umai l’utérus ou la matrice en mongol s'appelle également Ymai or Mai et porte 60 tresses en or qui représentent les rayons du soleil.

     

    L’humanité cultivatrice, sédentaire, patriarcale remplaça le nomadisme matriarcal. Le symbolisme du soleil a également subi cette mutation, quelques 2800 ans avant J.C.

     

    in Universelle

     

     

     

  • Fan Ho

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    Nous purgeons nos peines de vie et pouvons saisir dans une fraction de temps, de soleil, de silence, quelques visions et parfums fugaces de paradis.

     

    in Le poulpe et la pulpe

     

     

     

  • AVIS DE PARUTION IMMÉDIATE ! : "CALEPINS VOYAGEURS ET APRÈS ?" - Tome I

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    Vie d’artiste, soif du poète
    Journal intime en tournée
    1997-1999

    Avec des dessins originaux de François Pouch :
     

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    Plus en couverture : un photomontage à partir de scans de billets d’avion, pass festivals, hôtel… On trouvera aussi une photo du vieux bus.
     
    imprimé par l’auteur
    sur papier Keaykolour 100 & 250 g calcaire
    100 % recyclé
     
    52 pages agrafées
    tirage numéroté et signé
    15 € + 2,50 de port
    à réserver par mail
     
     
     


    Postface :
    Ces calepins devaient voir le jour en 2002 grâce à l’ami poète Marcel Chinonis qui venait de publier mes trois premiers recueils aux Éd. Clapàs. Il était en train de travailler dessus — un ouvrage conséquent avec pas mal de mes photographies — et prévoyait aussi la publication de ma "Nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin" quand la camarde est venue sans préavis l’emporter en août de cette même année. Année de deuil et paradoxalement année de ma grossesse aussi. Alors les calepins voyageurs se retrouvant orphelins, j’ai continué à écrire le « et après ? » encore et encore. Quelque chose m’empêchait de les publier moi-même, je ne saurais dire quoi pas plus que je ne saurais dire pourquoi, aujourd’hui, je sais que c’est le moment de le faire. Ceci est donc le tome I de cette incroyable aventure, j’espère qu’il vous aura donné envie de découvrir le II et le III qui suivront.
    cgc, le 17 juillet 2022
     

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  • Alison Saar - 2008

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    Je veux retourner aux racines du vivre. Je n’ai pas besoin d’être vue, reconnue, je veux ce bonheur du simple partagé, la jubilation quasi érotique de la cueillette d’un légume qui a poussé grâce à des soins conjugués avec les forces du vivant.

     

    in Le livre des sensations

     

     

     

  • Art Hansen

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    Solitude. Ne pas me rendre compte du manque de solitude.

     

    Véritable repos et précieux rendez-vous avec soi. Pourtant, c’est un temps où je n’ai pas le temps, tant et tant de choses à faire. Tant de domaines à explorer, à dépouiller du trop, à remettre en harmonie. Se faire un emploi du temps ? Y a-t-il une agence pour l’emploi du temps ? Le temps se donne à qui veut bien le prendre.

     

    Découper le temps en fraction, tenter d’y trouver un équilibre, une efficacité et peut-être aussi une musique. Marcher. Il manque ce temps de la marche, du rythme des pas. Ce temps en marche, nomade. Je n’aurai pas assez d’une vie, alors pour gagner du temps, allons droit à l’essentiel. Une drôle de droite, bien sinueuse…

     

    En ce moment, l’instant est difficile à saisir, l’instant n’a pas le temps de l’éternité et pourtant il le faudrait pour que tout prenne sens. Prendre le temps, prendre sens, prendre l’air. La simultanéité n’est pas de l’ordre du temps. Il faut pour la saisir quitter le temps et pénétrer cette transréalité où l’arbre est simultanément graine, tige, tronc, feuilles, fleurs, fruits.

     

    Ne sachant basculer d’une réalité à une autre, je peux passer d’un temps à un autre. Passer du temps de l’homme au temps de l’arbre, au temps de la fleur, de la pierre, du papillon de nuit. Tous les temps sont à ma portée quand le temps devient un état d’esprit.

     

    in Calepins paisibles d'une pâtresse de poules

     

     

     

     

  • Auteur inconnu

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    Avec ou sans divan, j'ai toujours été ma propre thérapeute. Trop sauvage, trop meurtrie pour imaginer qu'un-e quelconque autre pouvait vraiment être là pour m'aider alors j’ai pris l'habitude de me traquer dans mes moindres recoins, de dégager les mensonge et les plaies qu'ils recouvrent, coincer les peurs et leur faire dire. J'aime tracer mes propres sentiers, à la machette s'il le faut. Je me suis tant cassé la gueule, tant éprouvé la douleur insupportable et goûté l'aube qui a suivi. Me perdre, me retrouver, me forer et me forêt.

     

    Merci à toutes celles et ceux qui n'ont pas peur d'exprimer leur humanité vraie en perpétuel chemin, avec ses belles vues et ses ornières, ses ténèbres et ses orages, merci à toutes celles et ceux qui n'ont pas peur de montrer qu'ils sont fragiles, incertains, toujours et encore en réparation. Les marcheuses et marcheurs de la vie qui ont perdu tant de bagages déjà mais savent encore sourire, pleurer, tomber, se relever, avancer sans déguisement, sans fausse pudeur et qui partagent à ce propos.

     

    in Ourse (bi)polaire

     

     

  • Audrey Casalis - La Mémoire - 2015

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    J’ai grandi portant en moi cette terreur en gestation. Elle m’a façonnée de l’intérieur, creusant grottes et gouffres. J’y ai mis des cauchemars, des monstres, des mystères et de méchantes humeurs. Je suis la petite fille près de son papa endormi. J’attends qu’il se réveille comme une princesse de son long sommeil. Je suis petit prince impuissant à soulager sa mère.

    L’écriture fleuve révèle des secrets enfouis, destins inaccomplis. Chercher, fouiller, sonder la vase, arracher de leur écorce moisie les vieilles douleurs muettes.

    Pourquoi ?

     

    2002

    in Ourse (bi)polaire

     

     

     

  • William Preston - L'oeil de la Providence

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    LA DAME SAUVAGE

     

    Toutes les couleuvres que l'Église nous a fait avaler depuis des siècles ! À croire que depuis l'époque du paradis, les reptiles tentateurs sont reproduits en série ! Et la fameuse pomme croquée par Ève est une tradition celtique de mariage druidique. Je ne pardonne pas à l'Église tous les préceptes qu'elle a imprimé aux fers rouges sur bien des cultures qui ne lui avaient rien demandé... et qu'elle-même se garde bien d'appliquer. Ses crimes sont innombrables et se perpétuent encore. Je dis bien l'Église... Il y a eu et il y a encore des Chrétiens admirables mais qui le seraient tout autant s'ils n'étaient pas Chrétiens. Ceci et valable pour les Musulmans, les Juifs et tout être humain qui se définit par une religion ou même l’athéisme, qui est lui aussi une croyance.

     

    On n'a beau faire, on n'échappe pas à son milieu et athée ou pas, la religion est là, nous modèle sans même que nous nous en apercevions. Même si on écrit à un évêque pour que symboliquement il nous débaptise, ce qui entre nous est fort louable, symboliquement toujours.

     

    J'ai donc cherché le sens du mot religion : "se relier à...". Terme très vaste qui au cours des âges n'a eu de cesse d'être (mal) interprété, beaucoup ont utilisé la religion pour satisfaire leur quête de pouvoir, comme instrument politique et pour l'asservissement d’autrui... Mais dire que c'est la faute aux religions, c'est faire erreur, c'est la faute aux Hommes.

     

    À la base de chaque religion monothéiste, il existe un seul homme, ce qu'il aurait dit ou fait a été transcrit par d'autres, puis repris, traduit, déformé, falsifié, interprété... Qui peut se targuer de connaître la vérité ? Personne ! D'où la folie des religions monothéistes érigés en dogmes à suivre…. à la lettre !

     

    J'ai donc fouillé avec grand intérêt le pourquoi et le comment des religions et spiritualités monothéistes, hindouistes, bouddhistes et leurs différents dérivés (je ne considère pas le Bouddhisme Vajrayâna et le zen comme des religions, bien que par certains aspects cela puisse y ressembler). Je me suis intéressée aux animistes, aux cultes de toutes sortes, au Taoïsme, au Shintoïsme. Aux Celtes… Et puis aussi aux Amérindiens, aux Aborigènes, aux Maoris, aux peuplades sibériennes et tous ceux que l'on nomme Peuples Premiers... c'est d'ailleurs le sort de ceux-là qui me tient toujours et beaucoup à cœur.

     

    Je peux en conclure que je ne sais rien, juste assez pour être consciente de ça : de mon ignorance et de la multiplicité des cultures, de l’immense diversité des croyances et la vanité de tout jugement à l'emporte-pièce.

     

    Que signifie le mot Dieu ? Le lumineux.

    Lucifer ? Le porteur de lumière. Lugh, le dieu celte, poète et guerrier, musicien, magicien, expert dans tous les métiers (omniscient donc), son nom signifie lumière... sa fête était le 1er août (qui ne s'appelait pas août, l'empereur Auguste s'étant approprié cette fête).

     

    Ce n'est pas un secret que tous les jours fériés religieux, tous les lieux de cultes chrétiens sont en fait d'anciennes fêtes et d'anciens lieux de culte dits païens.

     

    Lumière, soleil... encore et toujours. Adoré partout.


    Atoum, Horus, Rê et Osiris chez les Égyptiens, Bel ou Baal chez les Chaldéens, Belissama, dont le nom signifie « la très brillante » et Bélénos « resplendissant », « éclatant », des gaulois. Les fonctions principales de ce dernier sont la médecine et les arts. Il est honoré lors de la fête de Beltaine en juin, qui marque le passage de la saison sombre à la saison lumineuse. Belissama est à la fois la parèdre et l’équivalent féminin de Belenos. Associée au feu domestique, elle a en charge la métallurgie (plus particulièrement la fabrication des armes), c’est la déesse des forgerons dans son aspect guerrier ; elle est aussi responsable des arts. Puis nous avons Tammuz ou Adonis chez les Phéniciens et les Syriens ; Utu - un œil étincelant - témoin et juge chez les Sumériens ; Shamash à Babylone ; Mithra chez les Perses ; Hélios et Apollon chez les Grecs et Phébus chez les Romains ; Surya en Inde ; Pachacamac chez les Incas.. Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil chez les Aztèques, qui le nourrissait par des sacrifices et le dieu soleil Tonatiuh qui symbolise la cinquième ère actuelle.

     

     

    Certains peuples nomades d’Asie centrale considéraient toutefois le soleil comme un principe féminin (la Mère soleil), c’est aussi le cas des Japonais pour qui le Soleil est le kami Amaterasu, la grande déesse, sœur de Tsukuyomi, le kami de la Lune. Chez les Chinois, c’est Xihe, la déesse du Soleil. Même dans la langue allemande, le Soleil est féminin selon son article (die Sonne). Dans la mythologie nordique, les enfants de Mundilfari et Glaur sont Sol (déesse du Soleil) et Máni (dieu de la Lune). Umai l’utérus ou la matrice en mongol s'appelle également Ymai or Mai et porte 60 tresses en or qui représentent les rayons du soleil.

     

    L’humanité cultivatrice, sédentaire, patriarcale remplaça le nomadisme matriarcal. Le symbolisme du soleil a également subi cette mutation, quelques 2800 ans avant J.C.

     

     

    Ma religion à moi, ma façon de me lier au monde est unique et son temple est à ciel ouvert, sans mur, sans dogme, elle est mouvante et changeante comme les dunes du désert.

     

    Ma religion est syncrétique, n'appartient à aucun courant spécifique sinon celui du vaste fleuve de l'humanité. Ma religion est du domaine du  ressenti. Dans ma quête, ce que je cherchais est venu à moi et je suis déjà morte plusieurs fois.

     

    L'humain n'a pas beaucoup changé depuis les balbutiements de l'espèce, et c'est pourquoi il devient fou dans un monde qui n'est plus à sa mesure. Nous sommes des marcheurs-cueilleurs pas des forçats-consommateurs.  

     

    Religion est un mot, ce dont je parle est au-delà des mots. Le profane et le sacré n'auraient jamais dû être séparés, la dualité est une illusion. Être. Voilà tout. Les pieds ancrés à la terre, respirer, boire, manger, sentir, créer, contempler, toucher, aimer....

     

    La poésie est naturelle à l'homme, là est sa transcendance, la poésie est rite magique, la poésie est spirale. Le poète est un chamane, le chamane est un poète. Ce sont ceux qui ont traversé leur folie. Dans la légende celte du fauteuil d'Idris, celui qui y passe une nuit, se retrouve le lendemain soit fou, soit poète.

     

    Le poète à l'origine était le meneur d'une société totémique de danseurs religieux. Ses vers ("versus" en latin correspondant au grec "strophè", signifiant mouvement en tournant) accompagnaient une danse autour d'un autel ou enclos sacré. Chaque vers donnait le départ d'un nouveau tour ou mouvement de danse. Le mot "ballade" a la même origine : poème dansé du latin "ballare", danser.

     

    Toutes les sociétés totémiques dans l'Europe antique étaient sous l'autorité de la Dame des Choses Sauvages.

     

    Je suis une dame sauvage.

     

     

    2004

    in Universelle