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FUSIONS POÉTIQUES - Page 11

  • Moises Levy - Dubrovnik birds

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    Je marche.

    Je dois marcher.

     

    Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.

    Dans les poitrines, les cœurs s’épavent.

    On offre les hirondelles aux crocs du boucher.

     

    Partout, s’installent des cirques funèbres.

     

    Les ébréchés se font berner par les miroirs.

    Torpeur... Foutoir irrespirable.

     

    Je dois marcher.

     

    in Fugitive

     

     

  • Victor Brauner - Femme solaire - 1840

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    Je suis restée longtemps bloquée entre la lunaire hypersensible et la lunaire révoltée et là je tends je crois, j'espère, vers la solaire. L'énergie masculine de la femme solaire, l'animus, est mise au service de l'expression de ses qualités féminines, elle ose enfin être elle-même, douce et forte à la fois, sans contradiction. La femme solaire est une femme spirituelle branchée sur le cœur rayonnant, les pieds bien ancrés à la Terre où elle prend Source.

     

    in Universelle

     

     

     

  • Lawren Harris

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    Docteur, mes veines sont peuplées de dauphins, de sirènes déchirantes et déchirées.

    Je n’écrirai plus beaucoup de paroles. Des mots, juste comme bol frêle étoile. 
    Quelques mots pour allumer un feu, nourrir un oiseau. 
    Des sons de montagne et d’eau. 
    Des sons pour guérir, des chants pour vivre. Docteur…

     

    in Le poulpe et la pulpe

     

     

  • Darina Raskova

     

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    poissons-feuilles de silence
    arbres de sang et cornes de lune

    je dors dans la mare aux rêves

    fœtus de femme lovée

    en son propre centre

    et le chien blanc de la Mort
    ne sait où me trouver

     

     

    in en cours

     

     

     

     

     

     

  • Heinrich Gogarten - 1882

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    la barque du nocher

    fils de la nuit et de l'obscurité

    est prise dans la glace

    la bergère n'est pas princesse

    et nul prince ne deviendra berger

    au château la fête

    n'est que pour les vampires

    qui sucent les veines

    des roturiers

    dehors les garous

    ont les crocs qui brillent

    gorgés de lune pleine

    et d'argent facile

     

     

  • Anne Christophe

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    Grands cieux de coton chargé de pluie

    imbibé d'encre de nuit

    de pensées tristes

    qui galopent comme des ombres

    à flanc de collines

    et on a beau courir courir

    elle nous rattrapent toujours

    des pensées tristes à mourir

    crucifiées de lumière

     

    in en cours

     

     

     

     

  • Noah Weiner

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    Mes allumettes sont mouillées depuis longtemps, je n’ai plus de feu, mes colères ne sont que des crachats boueux, une veine qui s’ouvre. Je veille d’un œil, je pleure de l’autre. J’ai caché dans des recoins à l’abri de l’eau, des peurs coriaces, c’est bête mais parfois on n’a plus que nos peurs en poche. Nous ne sommes pas que des êtres de lumière, nous sommes aussi de la même boue que les étoiles, les mêmes poussières toxiques.

     

    in Le livre des sensations

     

     

     

     

     

  • Albarràn Cabrera

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    La déchirure. La quête. La soif. Aimer l’un, aimer l’autre, autant de reflets à la surface de l’eau. Impossible de s’endormir, ni même de fuir, la période est à la confrontation, au face à face, au défi. Trouver ce qui unit et non ce qui sépare. Sortir de cette dualité désespérante, stérile. Trouver le nouveau, la voie entre les voies, les mots entre les lignes. Dire ce qui est, voilà le plus fou. C’est bon d’être aimée, désirée. Lourd à porter parfois, mais pourquoi est-ce que je cherche à porter ? Pourquoi est-ce si difficile d’être ce que nous sommes ? Passer mon temps à me camoufler alors que je ne suis qu’une chercheuse d’absolu. Mon désir va et vient, me promène en des lieux étranges et inconnus. Je cherche la source, c’est pourquoi j’ai tout mon temps à la différence de ceux qui cherchent l’embouchure. Je me creuse et suis remplie. Je vais nue et suis aimée. Un jour, peut-être apprendrais-je même à cesser de chercher.

     

    in Journal 2006