Oscar Bluemner
Ma maison est de traviole ? Tant mieux, les oiseaux en rigolent.
Ça, c’est le pied de nez rouge, qui tache si on insiste. La caracole du clown.
On esquive le mal comme on peut.
cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)
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Ma maison est de traviole ? Tant mieux, les oiseaux en rigolent.
Ça, c’est le pied de nez rouge, qui tache si on insiste. La caracole du clown.
On esquive le mal comme on peut.
cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)
Ils sont venus
en mon ventre
arracher le soleil.
Ils m’ont liée à la lune,
jetée à la nuit
mais jamais lumière
ne fut plus blanche
qu’entre mes cuisses
Toi le frère, le fils, le père
et l’Ancien qui a trahi,
tu te dresses en conquérant
sur des ruines et des cendres.
Tu invoques l’amour
glaive à la main,
des fusils des roquettes,
innombrables phallus
de destruction.
Tu n’as jamais été pourtant
aussi impuissant,
homme émasculé du sens,
depuis que les déesses de l’amour
tu as maudites.
cg in Salines
Je mords la douce chair des roses.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©
La touffe, la motte
arrachées
jetées sur les rochers
qui blessent
la touffe, la motte
et les doigts qui fouillent
les plaies
la petite culotte
arrachée
jetée sur les rochers
qui blessent
la touffe, la motte
la brutalité
Le soleil est parti derrière la colline, j’ai cru avoir murmuré le mot « vivre » et j’avoue qu’aujourd’hui j’aurais bien aimé savoir voler. Rejoindre les aigles et les hirondelles.
in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
(Nouveaux délits, 2012)
Le ciel tatoué de nuages porte des échancrures de soie. Une terre blanche et calcaire resplendit sous un soleil pourtant timide. Maisons de pierre que j'aime tant, champs de blé mûr et tournesols. Nous approchons de Cahors.
juillet 1997 in Calepins voyageurs et après ?
Jardin du causse, le soleil chemine vers l’ouest.
Enfant rebelle, mère attentive. La nature, ses dangers, l’enfant goûte à tout sans discernement : feuilles, graines, cailloux, terre, moisissure, brindille… L’enfant s’enhardit quitte le territoire connu, s’aventure hors de la couverture, rampe dans la jungle verte. Les tourterelles s’approchent, l’enfant les montre du doigt. Le lien.
Une photo d'Anne-Lise© à partir d'un extrait de Jardin du causse
Perceptions erronées des chercheurs de phare. Incommunicable tristesse. Être demeurée ainsi coincée, des bouts de moi se disputent des lambeaux de fantômes.
cg in Celle qui manque (Asphodèle éd. 2011)
texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©
Elle est partie dans la nuit
je ne m’en suis pas aperçu, je dormais
c’est la soif qui m’a réveillé
la soif d’elle
je l’ai appelée, seule la chatte m’a répondu
je suis sorti devant la maison
l’aube commençait à enflammer le ciel
J’ai couru jusqu’à la plage
la marée était basse
l’horizon vide
j’ai couru comme un fou
je l’ai appelée à m’en déchirer les poumons
je n’ai trouvé que ses bottines sur le sable
j’ai entendu l’océan au loin qui se marrait
à moins que ce ne fussent les mouettes
Premier opus d'un échange sur invitation de la photographe :
http://www.boucle-a-l-ouest.com/
Tout va bien merci ! Je n’agresse personne. Je fais ce que l’homme fait depuis les débuts de l’humanité et fera encore et encore : tenter d’élargir sa perception, d’ôter ses œillères. Œillères qui nous sont collées d’office à la naissance dans notre société moderne occidentale soi-disant évoluée. C’est pourtant malgré les apparences, une société fondamentalement régressive en ce qui concerne l’épanouissement de l’humain. Nous entrons à la naissance dans une machine totalement automatisée qui s’appelle éducation mais qui est en fait une uniformisation, un dressage qui vise à faire de nous vingt à vingt-cinq ans plus tard des produits conformes et rentables. Afin d’éviter les débordements ou un excès de réflexion, les médias se chargent de nous faire croire à la liberté et au paradis sur terre, qui est celui de la consommation. Les employés du marketing se creusent la tête pour trouver toujours plus, toujours mieux, toujours nouveau, toujours plus aveuglant. Nous aimons ce qui brille.
Ainsi à quatorze ans, je le savais déjà mais je n’avais pas les mots pour l’exprimer. De le savoir ne m’a pas empêché de me faire avaler comme les autres et moi-même j’ai avalé tout et n’importe quoi. C’est dégueulasse !
Il faut écouter les cris de toutes ces jeunesses qui passent, se lassent ou se cassent. Il faut écouter ceux qui revenus de tout ont cherché pourtant des espaces encore purs. Il faut écouter ce que l’on ne nous dit pas, ce qui est caché entre les lignes et derrière. Nous ne sommes pas des produits manufacturés, nous sommes des êtres humains. Nous sommes vivants ! Pour combien de temps ? Qui en a encore conscience ?
Le jour où les masques tomberont, où cesserons d’être appliquées des lois qui n’ont plus de sens… Le jour où la justice ne sera plus une utopie, où l’Homme ne se glorifiera plus de son ignorance, le jour où l’amour fera enfin la loi…
J’ai fait un rêve…
23 décembre 1992, j'avais 22 ans
La figue est une fleur.
A déguster glacée devant la cheminée où chante le feu.
Fleur, fruit, ivresse, extase du sucre. Alchimie secrète de l’amour.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Où est la poésie ? Dans l’air ? Un sourire ? Un regard ?
Une absurdité qui brise l’œuf du temps.
cg, festival de poésie de Lodève, juillet 2008
in Calepins voyageurs et après ?
Quels que soient les blasons
La splendeur de l'Histoire
Nations et mémoires
Se verront anéanties
Quand sonnera le glas
Du temps écroulé
in Guerre et autres gâchis, Nouveaux Délits 2014
couler d'amour
aux liens de plomb
et renaître avide
captive
au plus profond des os
toute tentative
pour s'arracher
me déchire
nous dérive
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer