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FUSIONS POÉTIQUES - Page 50

  • Iris Terdjiman

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    Ils sont venus

    en mon ventre

    arracher le soleil.

    Ils m’ont liée à la lune,

    jetée à la nuit

    mais jamais lumière

    ne fut plus blanche

    qu’entre mes cuisses

     

    Toi le frère, le fils, le père

    et l’Ancien qui a trahi,

    tu te dresses en conquérant

    sur des ruines et des cendres.

    Tu invoques l’amour

    glaive à la main,

    des fusils des roquettes,

    innombrables phallus

    de destruction.

     

    Tu n’as jamais été pourtant

    aussi impuissant,

    homme émasculé du sens,

    depuis que les déesses de l’amour

    tu as maudites.

     

    cg in Salines

     

     

  • Anne-Lise - tissage#3

     

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    texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©

     

     

    La touffe, la motte

    arrachées

    jetées sur les rochers

    qui blessent

    la touffe, la motte

    et les doigts qui fouillent

    les plaies

    la petite culotte

    arrachée

    jetée sur les rochers

    qui blessent

    la touffe, la motte

    la brutalité

     

     

     

     

  • Carol Nelson - Singing Hills

    Carol Nelson Singing Hills, 110216,  600px.JPG

    Le soleil est parti derrière la colline, j’ai cru avoir murmuré le mot « vivre » et j’avoue qu’aujourd’hui j’aurais bien aimé savoir voler. Rejoindre les aigles et les hirondelles.

    in Calepin paisible d'une pâtresse de poules

    (Nouveaux délits, 2012)

     

     

     

  • Denis Sarazhin

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    Le ciel tatoué de nuages porte des échancrures de soie. Une terre blanche et calcaire resplendit sous un soleil pourtant timide. Maisons de pierre que j'aime tant, champs de blé mûr et tournesols. Nous approchons de Cahors.

    juillet 1997 in Calepins voyageurs et après ?

     

     

  • Anne-Lise - tissage #2

     

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     Jardin du causse, le soleil chemine vers l’ouest.

    Enfant rebelle, mère attentive. La nature, ses dangers, l’enfant goûte à tout sans discernement : feuilles, graines, cailloux, terre, moisissure, brindille… L’enfant s’enhardit quitte le territoire connu, s’aventure hors de la couverture, rampe dans la jungle verte. Les tourterelles s’approchent, l’enfant les montre du doigt. Le lien.

     

    Une photo d'Anne-Lise©  à partir d'un extrait de Jardin du causse

     

     

     

     

     

  • Anne-Lise - Un petit bout de moi - tissage#1

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    texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©

     

     

    Elle est partie dans la nuit

    je ne m’en suis pas aperçu, je dormais

    c’est la soif qui m’a réveillé

    la soif d’elle

    je l’ai appelée, seule la chatte m’a répondu

    je suis sorti devant la maison

    l’aube commençait à enflammer le ciel

    J’ai couru jusqu’à la plage

    la marée était basse

    l’horizon vide

    j’ai couru comme un fou

    je l’ai appelée à m’en déchirer les poumons

    je n’ai trouvé que ses bottines sur le sable

    j’ai entendu l’océan au loin qui se marrait

    à moins que ce ne fussent les mouettes

     

     

     

    Premier opus d'un échange sur invitation de la photographe :

    http://www.boucle-a-l-ouest.com/

     

     

     

  • J’ai fait un rêve… Journal 1992

     

    Tout va bien merci ! Je n’agresse personne. Je fais ce que l’homme fait depuis les débuts de l’humanité et fera encore et encore : tenter d’élargir sa perception, d’ôter ses œillères. Œillères qui nous sont collées d’office à la naissance dans notre société moderne occidentale soi-disant évoluée. C’est pourtant malgré les apparences, une société fondamentalement régressive en ce qui concerne l’épanouissement de l’humain. Nous entrons à la naissance dans une machine totalement automatisée qui s’appelle éducation mais qui est en fait une uniformisation, un dressage qui vise à faire de nous vingt à vingt-cinq ans plus tard des produits conformes et rentables. Afin d’éviter les débordements ou un excès de réflexion, les médias se chargent de nous faire croire à la liberté et au paradis sur terre, qui est celui de la consommation. Les employés du marketing se creusent la tête pour trouver toujours plus, toujours mieux, toujours nouveau, toujours plus aveuglant. Nous aimons ce qui brille.

    Ainsi à quatorze ans, je le savais déjà mais je n’avais pas les mots pour l’exprimer. De le savoir ne m’a pas empêché de me faire avaler comme les autres et moi-même j’ai avalé tout et n’importe quoi. C’est dégueulasse !

    Il faut écouter les cris de toutes ces jeunesses qui passent, se lassent ou se cassent. Il faut écouter ceux qui revenus de tout ont cherché pourtant des espaces encore purs. Il faut écouter ce que l’on ne nous dit pas, ce qui est caché entre les lignes et derrière. Nous ne sommes pas des produits manufacturés, nous sommes des êtres humains. Nous sommes vivants ! Pour combien de temps ? Qui en a encore conscience ?

    Le jour où les masques tomberont, où cesserons d’être appliquées des lois qui n’ont plus de sens… Le jour où la justice ne sera plus une utopie, où l’Homme ne se glorifiera plus de son ignorance, le jour où l’amour fera enfin la loi…

    J’ai fait un rêve…

     

    23 décembre 1992, j'avais 22 ans

     

     

     

  • Hall Groat II

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    La figue est une fleur.

    A déguster glacée devant la cheminée où chante le feu.

    Fleur, fruit, ivresse, extase du sucre. Alchimie secrète de l’amour.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008