Jungjin Lee - de la série Wind
Ce jour-là, tu auras appris tout ce qu'il faut savoir et en ouvrant ton petit sac de toile usée,
tu n'y trouveras que le vent.
in Oniromancie
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Ce jour-là, tu auras appris tout ce qu'il faut savoir et en ouvrant ton petit sac de toile usée,
tu n'y trouveras que le vent.
in Oniromancie
Du 28 février au 24 mars 2018.
"Paysages intimes. Du lien Bretagne-Japon"
Et le plaisir d'y participer avec mes mots, ma poésie, dans la foulée de nos précédents Tissages de mots et d'images
Au cadran j’ai rongé les angles
les ai polis de ma langue
pour en faire le cercle
aléatoire
non parfait
Le cercle rugueux
du réel
in Trans(e)fusées (Gros textes 2015)
c’est clair il est temps
qu'elle nettoie son grenier
tout plein de poussière
de vieilles toiles d’araignées
cg in Le baume, le pire et la quintessence
nos murs nous survivrons
ils sont les derniers vestiges des civilisations
in (c)Ourse bipolaire
Plus rien à donner qu’un amour désespéré, plus rien à tendre que les griffes. Une dernière fois. Avant de déchiqueter mon propre visage, devenir lambeaux que le vent emporte. Qu'il n'en reste rien !
cg in Calepins voyageurs et après ?
Je ne suis pas toujours sourire, toujours douceur, je peux aussi être extrêmement sombre, me sentir très seule, très sauvage et très vénéneuse.
in Journal 1996
J’ai posé ma main sur le bois
clair
de votre cercueil,
votre maison lorsque j’étais enfant
était le point de ralliement, on venait
là, les gosses du quartier,
fumer des clopes et boire des bières
sans que vous le deviniez
c’est dans votre voiture que je suis
parti pour la première fois
voir le bleu de la mer,
il y avait toujours
votre sourire, votre manière
un peu guindée
de fumer des cigarettes fines
à la menthe
on riait souvent, et souvent
le soir, je pouvais rester
regarder la télé en couleurs.
quand on se faisait prendre
car nous étions des garnements
vous n’appeliez jamais nos
parents et nous
avons grandi ainsi
on apprenait
la vie, on était des gamins
puis des adolescents et
votre fille qui est comme ma
sœur a lu vos mots
au dessus de votre
cercueil, Dieu
que vous écriviez bien,
et votre petite
fille vous a lu un magnifique adieu
écrit de sa main juvénile, vous deviez
être fière d’elle de là-haut
et nous avons tous pleuré
un peu plus
et votre fils qui
est comme mon frère
ne pouvait
dire un mot, étranglé
par le chagrin, moi
j’étais tout au fond
à ravaler mes sanglots
vêtu d’une stupide
(inutile et incongrue)
pudeur tout en pensant
que tous ces gens ici
vous aimaient et
surtout que,
tous ces gens ici,
vous les aimiez
et pour le bleu de la mer
le bleu de la vie
et le bleu de votre
sourire
je voulais vous crier un
merci, mais vous n’étiez plus
là, alors j’ai posé la main
sur le bois clair de votre cercueil
et je l’ai murmuré comme on
parle à la douceur du vent,
le vent qui emporte
vers le ciel les
âmes bleus qui s’en vont
loin des larmes de ceux
qui restent
QUI ES-TU TOI ?
Qui es-tu toi
portée de vagues
qui me creusent ?
Qui es-tu toi
entrée sans frapper
à la porte du monde ?
Qui es-tu toi
pour me donner
autant de joie ?
Qui es-tu toi
cherchant mon sein
pour l’engloutir
et mon cœur avec ?
Qui es-tu toi
qui pleures, qui cries
à qui veut entendre
je vis, je vis ?
Qui es-tu toi
perchée au bord
de mes sourires ?
Une fée ? Une angelette
égarée dans mes plis ?
Qui es-tu toi
que j’ose appeler
ma fille ?
Qui es-tu toi
qui a donné sens
essentiel
à ma vie ?
Chut !
Ne dis-rien
garde ton secret
Laisse-moi simplement
t’aimer.
2003
Nous purgeons nos peines de vie et pouvons saisir dans une fraction de temps, de soleil, de silence, quelques visions et parfums fugaces de paradis.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère, 2010)
https://www.boucle-a-l-ouest.com/2017/12/tissages/
flux et reflux
attirance répulsion
quelque chose qui nous tire
nous attire vers le fond
avec ce bruit de serpent
qui glisse sur des perles
ce chant de drap froissé
et ces sirènes aussi belles
que cruelles
cg in D'ombres (à tires d'ailes 2017)
Aéroport de São Paulo sous la pluie, escale avant Rio, et l'avion redécolle. Musique latino sur les oreilles. Je ne sais pas encore que je suis au Brésil. Appréhension. Manque de sommeil, angoisse, je suis presque maussade. Non, je n'ai vraiment pas encore réalisé que ce que je vois là en bas, à travers le hublot, c'est le Brésil. Pour la quatrième fois !
cg 1999 in Calepins voyageurs et après ?
Interpellez-vous ! Il fut des saisons où tout pivotait en harmonie, les averses étaient torrides, la verdure savoureuse. Nous râpions tous les ensorcellements. Élucubrations ! Les époques se sont consumées, il est temps maintenant de rentrer au sablier.
cg 1993 in Trans(e)fusées (Gros Textes 2015)
Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre.
En granit fracassé à la mer.
cg in Fugitive (Cardère, 2014)