Eric Drigny
le regard en brise-lames
inspirer compulsivement
l’iode des songes
quai de l’aurore
cg in Aujourd'hui est habitable
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le regard en brise-lames
inspirer compulsivement
l’iode des songes
quai de l’aurore
cg in Aujourd'hui est habitable
Petite fille, tu l’as perdue à jamais, elle, la Rêvée,
qui te prendrait dans ses bras, te donnerait des ailes.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
Chercher l’équilibre, mais pour cela je n’ai pas d’autre solution
que d’être en continuel mouvement.
cg in Journal 2002
les secrets des racines
la langue des écorces
la magie des sèves
le pouvoir du cœur
cg in Oniromancie
Les arbres ont une infinité de doigts pour faire pousser leurs feuilles. J’ai l’arrogance de la feuille qui veut survivre détachée de l’arbre. L’arrogance ou pas le choix ?
cg in Le livre des sensations
Voilà que j'entends un chien aboyer en croyant que c'est quelqu'un qui m'appelle dans un haut-parleur! En face de moi, des arbres géants dressent leurs silhouettes d'encre sur le gris bleuté du ciel. Crépuscule d'hiver... Oppression.
cg in Journal 1997
Les saisons sous les ponts
Tissent des vents bleus
Ensablent les mémoires
Dessèchent les instants
Soie coton et brindilles
cg in Mystica perdita, 2009
Splendides anomalies aux confins des boussoles.
Juste, un pollen d’étoiles.
cg in Fugitive (Cardère, 2014)
Nous n’avons pas tous les mêmes visions. Ne vivons pas le même songe. Ce système n’est qu’une périphérie, une rocade où l’on meurt d’ennui.
Aujourd’hui ce qui est vivant est considéré improductif. Produire des produits, voilà le dogme ultra-civilisé. Consommer des produits, la nouvelle religion. Hyper-temples et crédo publicitaire. Artifice, argent, technologie et morts-vivants.
Précarité, disent-ils. Précaires sont les improductifs, pourtant le temps leur donnera raison. En attendant, ils tremblent et même parfois ils éclatent et on en retrouve des morceaux éparpillés de ci, de là, dans le galop des siècles, les poussières de l’Histoire maintes et maintes fois déjà falsifiée, mêlées de quelques excuses de pacotilles.
cg in Que wonderful monde ! (Nouveaux délits, coll. les délits vrais n°1, 2012)
et qu’est-ce qu’un amoureux
sinon un terrien ivre
sur une étoile filante
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer
J’explore entre deux avenues de soleil, des catacombes étrangement familières. Je suis au dessus de la ligne de flottaison. Faire confiance. On ne risque jamais rien de plus que sa vie. Naître, c’est risquer sa vie.
cg in Journal 2005
Ce n’est plus un temps de création, mais de lâcher-prise. La fructification se fera d’elle-même, ou pas. Peu importe. Lâcher les peurs, lâcher la honte et la culpabilité qui n’ont aucun motif réel. Vieux poisons bien incrustés. Il en faut des cycles et des saisons pour se nettoyer en profondeur et il faut marcher, arpenter les chemins. Faire circuler le sang dans les veines du monde.
cg in le livre des sensations
Juste traverser le muret, déployer le tapis de plage. Oser les fesses à l’air, offrir aux rayons cuisants la fleur de mon sexe. Cette fleur que certains voudraient hisser sur le bûcher. Elle voit du sexe partout, paraît-il. Non, elle sent de la sensualité au contact de la terre, dans le souffle du vent, la caresse du soleil, l’appel de la lune. Elle ne voit pas, elle sent et elle sent encore, elle ressent.
cg in A la loupe
Des fantasmagories d’arbres solitaires émergent des champs recouverts de brume légère.
cg in Calepins voyageurs et après ?
dans le clos des balançoires
au doux cliquetis de résine
il y a des bouffées de mensonges
le miel se défait au centre
des vergers dépouillés
la beauté mal aimée
nous tend des allumettes
et d’autres combustibles
pour sortir de cette langueur
de bile pétrifiée
cg in Aujourd'hui est habitable